Scène 1 : Spa de la Mer
Julia : Je t'ai apporté ton eau de concombre.
Erica : Merci.
Julia : Alana est la meilleure massothérapeute suédoise de tout Miami. Et... et nous proposons également l'aromathérapie, le Thaï, le Shiatsu et le massage aux pierres chaudes. Et... on vient juste de recevoir un article à 4 étoiles dans Spalife Magazine.
Erica : Vraiment ? N’importe quoi ! Tout un magazine consacré aux SPA.
Julia : Il n'y a pas que les SPA. Il y a, tu sais, les soins de la peau, les cures de beauté...
Erica : Alana, ma chère, sur les 600 muscles d'un corps humain, jusqu'ici vous n'en avez traité qu'un.
Julia : Veuillez nous excuser une minute, s'il vous plaît.
Erica : Elle est peut-être la meilleure de Miami. A New York elle serait juste bonne a masser dans un bordel !
Julia : Mère, tu vois ce jacuzzi ? Va t'y baigner.
Erica : Ma chérie, je suis ravie que tu aies trouvé quelque chose qui te convienne.
Julia : C'est incroyable. T'as réussi à transformer en art ta façon de me rabaisser.
Erica : Si tu m'avais laissée te faire obtenir l'indemnité que tu méritais, t'en serais à la moitié de ta seconde année d'école de médecine. Peu de temps après tu aurais eu ton propre cabinet. Et tu aurais acheté un SPA. Et tu aurais engagé une autre divorcée désespérée pour le gérer.
Julia : A quelle heure as-tu dit que tu avais ton avion ?
Erica : 19 heures. Il était à 16 heures, mais je l'ai reporté pour qu'on passe du temps ensemble.
Julia : Je pense que tu devrais prendre le vol précédent.
Erica : Chérie, sois fière de ton SPA. Arrête de quêter mon approbation. Tu ne devrais plus en avoir besoin.
Julia : J'en ai pas besoin ! C'est juste que ça serait bien de savoir ce qu'on ressent avant que l'une de nous deux meure !
Erica : Ok. Il existe des spécialistes qui s'occupent des problèmes de séparation/individuation. Si tu es intéressée...
Julia : Ok, va-t'en ! Remballe ta froideur méprisante à la Michael Kors et dégage de mon SPA ! Prends le premier avion !
Erica : Erikson dit que l'amour c'est encourager l'autre à s'accomplir.
Julia : Oh, tu veux que je m'accomplisse, mère ? Sors de ma vie !
GENERIQUE
Scène 2 : Bloc opératoire, Spa de la Mer
Quentin : Baleine droit devant.
Julia : Mme Winant attend. Je ne sais pas quoi lui dire.
Liz : Dis-lui que le Dr. Costa avait une heure et demie de retard.
Quentin : Donne-lui un autre Valium et dis-lui de se détendre.
Julia : Elle en a déjà eu 20 mg. T'es sûr que tu veux lui en donner plus avant son anesthésie ?
Quentin : Tu veux finir à ma place ?
Julia : Quoi ?
Quentin : J'imagine que pendant que je faisais la grasse matinée, quelqu'un est sorti et s'est procuré une licence de médecine.
Julia : Ecoute, je n'avais pas l'intention d'interférer...
Quentin : Chérie, à moins d'avoir un Docteur en Médecine accolé à ton nom, retourne à tes masques faciaux et à tes oreillers moelleux et laisse-moi les procédures médicales.
Julia : Ne m'appelle pas chérie, Quentin. Il s'avère que je suis ta patronne.
Quentin : Oh, j'ai été un vilain garçon. Tu vas me virer ou me mettre une fessée ?
Julia : Je vais lui dire que tu t'occuperas d'elle dès que tu le pourras.
Quentin : Merci... patronne.
Liz : Wow. Et dire que je pensais que c'était l’enflure la plus grosse que j'aie jamais vu.
Scène 3 : Aéroport
Julia : Excusez-moi, je cherche des informations sur le vol 237. Ma mère était dans cet avion.
Hôtesse : Je suis désolée, nous n'avons aucune information pour le moment. Si vous vouliez bien...
Julia : Et sur les survivants ? Y a-t'il des survivants ?
Hôtesse : M'dame, nous demandons à tous les membres de la famille de se réunir dans le hall de l'hôtel de l'autre côté de la rue. Si vous voulez qu'on vous y emmène, une navette s'apprête à partir.
Scène 4 : Hall de l’hôtel
Homme : Puis-je avoir votre attention ? Le vol 237 a rencontré des problèmes au décollage, il a heurté le toit d'une maison et s'est crashé dans la rue voisine. Le corps de l'avion s'est coupé en deux. Maintenant, nous venons d'apprendre qu'il y a des survivants. Nous ne dévoilerons pas leurs noms tout de suite. Mais en attendant, merci de bien vouloir remplir les formulaires d’identifications jaunes et de les remettre sur l'estrade. Merci …………………………..
Femme : J'en ai déjà utilisé deux paquets. Natalie Holden. Ma mère était dans cet avion.
Julia : Julia McNamara. La mienne aussi.
Natalie Holden : On lui avait pris une place en classe affaires. Elle allait voir sa sœur à New York. Il fallait absolument qu'elles assistent à un spectacle à Broadway.
Julia : Je suis désolée.
Natalie Holden : Je n’arrête pas de parler. Je fais ça quand je suis nerveuse.
Julia : Non, je vous en prie, c'est réconfortant de parler ……….. Bijoux, montres. Ils plaisantent là ? Je ne saurais même pas dire quelles boucles d'oreilles je porte.
Natalie Holden : Une alliance ?
Julia : Oh ca non ! Elle préfèrerait mourir que de porter...
Natalie Holden : La mienne n'irait jamais nulle part sans sa croix en argent et son collier Champions 2004.
Julia : Votre mère est fan de baseball ?
Natalie Holden : Nan. C'est juste une ex-catholique qui croit que dieu nous parle à travers les Red Sox.
Julia : Qu'est-ce que dieu essaye de dire ?
Natalie Holden : Les miracles arrivent. Croyez suffisamment en quelqu'un et il vous surprendra.
Julia : Groupe sanguin. Je le savais, ça.
Natalie Holden : M'man est O négatif. Elle disait que le bon côté d'être donneur universel c'était qu'elle ne pourrait jamais être incapable de donner quelque chose à un indigent.
Julia : Elle semblait être une personne spéciale.
Natalie Holden : Ouais. Elle est la seule à être restée près de moi. En regardant dans ses yeux, je me voyais comme elle me voyait... intelligente, accomplie. Belle. Si quelqu'un fait ça suffisamment longtemps, vous finissez par y croire.
Julia : Um... ouais, c'est juste que... Non, je veux dire... ma mère et moi, on...
Natalie Holden : C'est pas important. Elle sait que vous l'aimez.
Julia : Ouais. Je ferais mieux de finir ça.
Natalie Holden : Attendez ici. Je vais nous chercher un autre paquet de mouchoirs.
Scène 5 : Maison de Sean
Journal télé : WCNU flash d'informations. Le vol 237 de Viceroy Airlines a rencontré un problème de moteur au décollage et s'est écrasé. Nous avons appris qu'il y avait des survivants, mais aucun nom n'a été révélé. Le feu et les débris ont provoqué la fermeture de certaines routes, un centre de triage a été installé au lycée de Dakota, à deux blocs du lieu du crash pour éviter des déplacements potentiellement mortels.
Julia répondeur : Salut. C'est moi. Mon dieu, j'aurais aimé que tu sois là. Quelque chose de terrible est arrivé.
Sean : Julia ? Je suis là. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Scène 6 : Centre de triage
Sean : Les chances de survie ne sont pas pires dans un centre de triage que dans un service d'urgences. Ce sont des professionnels, spécialement entraînés pour faire face aux situations de crise. Maintenant, t'es sûre que tu veux rechercher ta mère ? Tu pourrais découvrir quelque chose que tu ne souhaites pas. Je peux t'appeler.
Julia : Non. Je peux mieux gérer ce que je sais que ce que j'ignore. En outre, il y a une chance que je puisse encore la trouver.
Sean : C'est une petite chance, Jules. Tu en as conscience.
Julia : Elle n'était pas censée partir avant 19 heures. On s'est disputées. Je lui ai dit de prendre le premier vol et de dégager de ma vie. Ca ne peut pas être les derniers mots que je lui aie dit …………. Merci d'être venu. Ca veut dire quelque chose, n'est-ce pas, que tu sois le seul que j'aie pensé à appeler ?
Sean : Je suis heureux que tu l'aies fait.
Homme : Désolé, secouristes uniquement.
Sean : Dr. Sean McNamara. J'ai pensé pouvoir vous aider.
Homme : Vous n'êtes pas sur la liste.
Docteur : Quel est le problème ?
Homme : Il n'est pas sur la liste.
Docteur : Qu'est-ce que ça peut foutre ? On a besoin de médecins. Vérifiez sa licence et envoyez-le moi.
Homme : Ok. Allez-y. Allez-y.
Sean : Dr. McNamara de McNamara et Troy. Je suis plasticien.
Docteur : Parfait. C'est clair qu'il va bigrement nous en falloir un là-dedans. C'est un barbecue. Dr. Russell Marcus ………. Je suis désolé, personnel médical autorisé seulement.
Sean : C'est mon assistante.
Dr. Russell Marcus : Vous êtes infirmière diplômée ?
Julia : J'ai fait un an de prépa de médecine.
Dr. Russell Marcus : Attendez dehors, s'il vous plaît.
Julia : Ma mère était dans cet avion.
Dr. Russell Marcus : Je suis désolé.
Sean : Il a raison, Julia. C'est fou de penser que tu puisses gérer ça. Prends les clés de la voiture, retourne à l'hôtel.
Julia : Ne me dis pas ce que je peux gérer, Sean, s'il te plaît. Pas maintenant.
Dr. Russell Marcus : Vous venez docteur ?
Sean : Pas sans elle ………….
Dr. Russell Marcus : Suivez-moi. On a divisé le gymnase en 4 secteurs. Les étiquettes rouges nécessitent des soins immédiats... saignement important, état de choc, lésions ouvertes. Jaunes... état sérieux mais ne présentant pas de risque mortel immédiat... brûlures mais pas de détresses respiratoires, traumatologie spinale. Les vertes peuvent attendre... coupures, ecchymoses, contusions. Ne vous préoccupez pas de la section noire. Il n'y a plus rien à faire. Soins palliatifs uniquement. Peut-être pouvez-vous tenir quelques mains …………………. Allez, Docteur. Les masques et les gants sont sur la table. Allez-y !
……………………………………………………..
Julia : Arrêtez ! Je crois que c'est ma mère …… Non. Ce n'est pas elle.
Femme : S'il vous plaît, aidez-moi. J'ai si froid. J'ai si froid.
Julia : Je vais vous chercher une couverture.
Femme : Mon bébé... Je ne sens pas de coups de pieds.
Julia : A combien en êtes-vous ?
Femme : 7 mois. S'il vous plaît... est-ce que mon bébé va bien ?
Julia : Voilà. Pouvez-vous sentir ça ?
Femme : Il recommence. Oui. Je l'ai senti cette fois.
Infirmière : Savez-vous remplacer une poche d'intraveineuse ?
Julia : Je crois.
Infirmière : Bien. Venez avec moi. Son visage est le moins touché. Elle fait une C.I.V.D.
Julia : Elle a des caillots de sang dans tout le corps, sauf à l'emplacement de la blessure d'origine. Alors le corps répond en déclenchant les mécanismes de dissolution ce qui provoque une exsanguination.
Infirmière : Je suis désolée, docteur, je n'avais pas réalisé que vous...
Julia : Je ne suis pas... docteur. Alors tout ce qu'on peut faire c'est expulser les fluides et la mettre le plus à l'aise possible ?
Infirmière : Exactement. Merci …………
Femme : Vous avez de l'huile d'olive ? Pour éviter les cicatrices. Ma grand-mère s'en servait tout le temps.
Julia : De la pommade antiseptique conviendrait ?
Femme : Appliquez-m'en sur le visage, voulez-vous, ma chère ? Ca brûle comme l'enfer. J'ai une fracture du bassin. Ils vous l'ont dit ? Le bassin fracturé. Je veux dire, j'ai 68 ans. Il fallait bien que je me casse une hanche un de ces jours. Vous êtes censée dire : "Vous ne faites pas 68 ans". Détendez-vous, ma chère. Ce n'est qu'une pommade antiseptique, pas une opération.
Julia : C'est une chance pour vous.
Femme : Ecoutez. Vous avez un miroir ?
Julia : J'ai laissé mon sac dans la voiture.
Femme : Tout le monde est à court de miroirs aujourd'hui. Comment se fait-il que personne ne me laisse voir mon visage ? Je veux dire... Je n’étais déjà pas Angie Dickinson au départ.
Julia : Ils sont juste un peu débordés. C'est tout.
Femme : Bien sûr. Vanité, ton nom est Helen. Honte à moi. J'ai survécu. Je devrais être à genoux et remercier dieu.
Julia : Helen, pourquoi ne pas commencer par le cou ?
………………………………..
Homme : Tuez-moi, s'il vous plaît.
Sean : Il est important que vous essayiez de ne pas bouger.
Homme : Je vous en supplie, s'il vous plaît.
Sean : Hey, hey, hey, du calme ! Du calme ! Puis-je avoir du Phénobarbital ou quelque chose qui calme ce type ?
Infirmière : J'ai un Xanax dans mon sac.
Sean : Gardez-le, ca ne suffira pas. On se le partagera plus tard.
Homme : Ce gamin me tendait la main... mais le feu approchait des réservoirs de carburant. J'ai couru. Je l'ai laissé là. Je... je l'ai regardé brûler. Il ne devait pas avoir plus de 8 ou 9 ans. Je l'ai laissé s'asseoir dans le cockpit... je lui ai donné une manette.
Sean : C'est vous le pilote.
Homme : Je ne sais plus qui je suis. Tout ce que je sais c'est que je ne suis pas l'homme que je pensais être.
Dr. Russell Marcus : Dr. McNamara, j'ai besoin de vous.
Sean : j'ai pas terminé ici.
Dr. Russell Marcus : Laissez l'infirmière finir …………… On a un vrai problème. Entailles de 180 degrés autour du mi-biceps. Il faut amputer les deux bras.
Sean : Au triage ? C'est dingue. Attendons qu'il arrive aux urgences.
Dr. Russell Marcus : Il est hypotendu. Les vaisseaux sanguins sont déchirés. Les bras sont instables. Chaque fois qu'on le bouge les déchirures des vaisseaux s'aggravent. Il a déjà perdu trop de sang.
Sean : Pourquoi ne pas lui mettre une gouttière et le garder sous Dextran jusqu'à son transport ?
Dr. Russell Marcus : Pas le temps. Il est en état de choc. Ca c'est l'autre chose... il est diabétique de type 2. Il a déjà perdu les deux jambes.
Infirmière : Les tourniquets ne tiennent pas. Il a perdu deux litres de sang.
Dr. Russell Marcus : Vous êtes sûr que vous êtes prêt ?
Sean : Allons-y.
Homme : Hey, mon pote. Vous allez bien ? Ca n'a pas l'air d'aller fort.
………………………………………………….
Helene : Quelque chose ne va pas ?
Julia : Non. J'ai les mains qui tremblent quand j'ai bu trop de café.
Helene : Comment vous appelez-vous, ma chère ?
Julia : Julia.
Helene : Joli nom pour une jolie fille. J'ai une fille d'environ votre âge.
Julia : Oui. Je l'ai rencontrée. Natalie.
Helene : Elle est là ?
Julia : Non. Je lui ai parlé à l'hôtel en face de l'aéroport.
Helene : Elle sait que je vais bien ?
Julia : Je suis sûre que s'ils n'ont pas encore révélé les noms des survivants, ils vont le faire bientôt.
Helene : Comment savez-vous que c'est moi ?
Julia : Elle m'a dit que vous étiez fan des Red Sox.
Helene : Julia... ma chère. Maintenant, soyez gentille. Soyez honnête avec moi. Ce n'est pas seulement mon bassin, n'est-ce pas ? C'est ok, ma chère. Dites à Natalie... vous savez, si je ne la revois pas... que je veux être incinérée.
Julia : Hey. c'est une façon de parler pour une fan des Sox ?
Helene : Vous lui direz que j'ai eu une vie géniale et qu'elle en a constitué le meilleur. Dites-lui de ne pas oublier qu'elle est quelque chose de rare et précieux, ok ? Et qu'aucune mère n'a jamais aimé davantage une fille. Vous vous en souviendrez ?
Julia : Pour le reste de ma vie.
………………………………………………………..
Homme : Dépêchez-vous, ok, mon pote ? J'ai un avion à prendre. Je dois chanter au mariage de mon fils.
Sean : Essayez de ne pas bouger, Mr. Perri.
M. Perri : Je dois parler au leader du groupe, lui indiquer la musique.
Sean : Mr. Perri, je vais devoir amputer vos deux bras avant que vous perdiez plus de sang. Une fois que vous aurez été transporté dans un service d'urgences, nous ferons tout pour vous les rattacher. Vous me comprenez ?
Christian : T'as besoin d'un coup de main ?
Sean : Oh, dieu merci. J'avais peur que tu n'aies pas mon message.
M. Perri : Hey, beauté ! Comment ça va ? Vous voulez voir comment on enlève mes bras ?
Liz : Voyons quelle sorte de cocktail le dernier barman vous a concocté, ok ?
Christian : Des nouvelles d'Erica ?
Sean : Non, pas encore ………… Dr. Marcus, mon associé, le Dr. Troy est arrivé.
Dr. Russell Marcus : Bien. On a besoin de vous par là-bas, Dr. Troy. secteur d'isolement. On a une lésion visible de 2 centimètres sur le côté droit.
Christian : Je suis occupé, là.
Dr. Russell Marcus : C'est un docteur par client, Docteur. Il y a une femme avec une fourchette plantée dans le thorax qui perd tout son sang parce qu'elle avait peur de mourir en attendant des soins médicaux, alors elle a essayé de l'enlever elle-même. Vous êtes encore occupé ?
Liz : Il n'a pas assez de morphine, Sean. Il nous en faut au moins encore 25 milligrammes.
Sean : On a besoin de morphine. Fentanyl, quelque chose ?
Liz : Il nous faut quelque chose pour l'endormir.
M. Perri : Vous plaisantez ? Je veux regarder.
………………………………………………..
Julia : Christian! Oh, mon dieu ! Merci. Merci d'être venu.
Christian : C'est ok. On est tous là. On va traverser ça ensemble.
Julia : Je sais, je sais. Ecoute, pourrais-tu... t'assurer... cette femme avec laquelle j'étais, elle était en train de me parler et elle... sa fréquence cardiaque a augmenté et je... je crois qu'elle fait de la tachycardie.
Christian : Elle est... elle est morte. Tu ne peux plus rien faire pour elle. Ecoute, pourquoi ne retourne tu pas... à l'hôtel, ou à la maison, pour essayer de te reposer.
Julia : Non. Je vais rester. Il faut que je trouve ma mère.
……………………………………………………
Infirmière : Elle est hypothermique. Sa pression artérielle a chuté de 90 à 60. Une artère peut être entaillée.
Christian : Mettez-la sous l'oxygène avec 2 intraveineuses gros débit.
Vision Kimber : Je t'ai manqué ? Je parie que t'espérais que je sois morte dans ce crash, hein bébé ? Comme ça je sortirais enfin de ta tête.
Infirmière : Tout va bien, Docteur ?
Christian : Heu ouais, ouais, je vais bien. Je suis juste... un peu fatigué. J'ai besoin d'un... angiocathéter.
Femme : Je vais mourir ?
Christian : Non. Mais l'un de vos poumons est endommagé, ce qui veut dire que je vais devoir vous mettre une aiguille dans le thorax pour pouvoir le regonfler avant de sortir le... l'ustensile. Ok ?
Infirmière : Voilà, Docteur.
Christian : Merci.
Vision Kimber : Pourquoi ne m'as-tu pas juste laissée partir, bébé ?
Christian : Il me faut des... des pinces, maintenant.
Vision Kimber : Je suis encore là. Ici. Là. Et partout. T'es pas fatigué de me trimballer partout avec toi ? Chéri, laisse moi partir. Laisse-moi mourir.
Christian : Où sont les pinces ? Allez, donnez-moi les pinces ! Elle... elle saigne à l'intérieur du thorax.
Vision Kimber : N'aies pas peur, bébé. La mort est juste l'ultime orgasme de la vie.
Christian : Qu'est-ce que c'est ? Donnez-moi quelque chose que je puisse utiliser.
Infirmière : C'est tout ce que nous avons. Nous manquons d'instruments.
Christian : Bon, donnez-moi l'oxygène.
Vision Kimber : C'est ça, bébé. Je me laisse aller. Oui, bébé ! J'y suis presque.
Christian : Non. Je ne peux pas.
Vision Kimber : Oui.
Christian : Je ne peux pas. Appuyez là-dessus maintenant. Allez, couvrons-le. Quand vous l'emmènerez aux urgences, je veux que vous lui fassiez un drainage thoracique et des rayons X, d'accord ? Je ne renoncerai pas à toi, Kimber.
Femme : Je m'appelle Karen.
Christian : Je suis désolé, Karen. Vous allez vous en sortir.
………………………………………………..
M. Perri : Hey, comment je suis censé voir ce qu'il se passe avec tous ces trucs là ?
Sean : Essayez de ne pas bouger les bras, Mr. Perri.
M. Perri : Ne bougez pas les yeux...
Liz : Sean, fais ça avant qu'il redescende, je t’en supplie. Ensuite, il pourrait faire un arrêt cardiaque sous l'effet de la douleur.
M. Perri : "Set off alarms for me 'cause I'm in love..."
Sean : Je n'ai jamais pratiqué cette procédure avec ça.
Liz : Sean, fais-le, c'est tout. Continuez de chanter, Mr. Perri. Allez, vous avec une belle voix.
M. Perri : Merci. Et maintenant, en l'honneur des jeunes mariés... "When the moon hits your eye" "like a big pizza pie, that's amore..." Les cloches sonneront, ting-a-ling-a-ling
Liz : Allez. Ting-a-ling ! On le perd, Sean.
Sean : Je sais, j'y suis presque.
Liz : Allez-y. On le perd, Sean.
Sean : J'y suis presque. Presque.
Liz : Désolé.
Sean : Ca y est. Ca y est ……………………
Dr. Russell Marcus : Il est mort. Prononcez-le …. Heure de la mort : 2h45. Ca va aller, Dr. McNamara ?
Sean : Il allait chanter au mariage de son fils.
Dr. Russell Marcus : Ouais, ben c'est triste, mais on ne peut pas s'appesantir là-dessus maintenant. Vous avez fait tout ce que vous pouviez.
Sean : On n'aurait pas dû faire ça ici. Il n'y avait aucune chance qu'on y arrive. Aucune chance !
Dr. Russell Marcus : Les chances craignent par ici, Docteur, mais c'est tout ce que nous avons. J'ai un patient gravement brûlé qui a besoin d'une transplantation. Par ici.
Sean : C'est de la connerie !
Dr. Russell Marcus : La peau brûlée du patient doit être excisée pour prévenir une infection bactérienne. Je dois couvrir le tissu exposé pour éviter la déshydratation, l'atrophie.
Sean : D'accord, d'accord. Donc vous suggérez qu'on va trouver un don de peau sur un cadavre ?
Dr. Russell Marcus : Juste une mesure temporaire jusqu'à ce qu'on puisse l'emmener dans un service de grands brûlés, où ils lui feront une greffe permanente. Un donneur universel limiterait les risques de réaction allo génique. Malheureusement, même si nous commencions à chercher à la morgue, l'identification serait impossible.
Julia : Je connais quelqu'un. Sa fille m'a dit qu'elle était donneur universel quand on remplissait le formulaire d'identification. Elle est par là ………………………
Dr. Russell Marcus : Ok. Alors vous allez exciser le derme du donneur que je puisse recouvrir le tissu exposé sur mon patient.
Sean : De quelle quantité on parle ?
Dr. Russell Marcus : Tout ce qui est encore utilisable.
Sean : Vous voulez que je... la dépèce ?
Dr. Russell Marcus : C'est un truc qu'on fait en école de médecine.
Sean : Je sais. Désolé. J'ai besoin d'une pause.
Julia : Quoi ? Vas-tu...
Sean : Non.
Julia : Je peux le faire.
Dr. Russell Marcus : Vous n'êtes pas docteur.
Julia : Elle est déjà morte. Je ne peux pas la blesser. Vous l'avez dit vous-même, c'est un truc qu'on fait en école de médecine. En outre, elle voudrait que je le fasse.
Dr. Russell Marcus : Je vais exciser les zones brûlées. Vous récupérerez les couches de peau du donneur. Vous devez faire ça vite et profondément, jusqu'à la dernière couche de derme. On doit couvrir des brûlures au 4ème degré ………… Ok, école de médecine, allez-y ………………………………………………………………
Le patient a été transporté au service des grands brûlés. Je crois que ça va aller. Bon boulot, école de médecine.
Julia : Je n'y suis plus. J'ai laissé tomber.
Dr. Russell Marcus : C'est sacrément dommage.
Julia : Félicitations, Helen. Vous venez de faire un "Home Run".
………………………………………………
Christian : Julia... On a trouvé Erica. Elle ne s'en est pas sortie, mon coeur.
Julia : Emmène-moi.
Christian : Ecoute, Julia, la moitié supérieure de son corps est très gravement brûlée. Elle est pratiquement méconnaissable.
Julia : Alors comment peux-tu être sûr que c'est bien elle ?
Christian : Il y a les fils de suture identifiables du lifting que nous lui avons fait. Le poids correspond, l'âge, la couleur de cheveux et...
Julia : Et quoi ?
Christian : Et la tache de naissance en forme de diamant à l'intérieur de sa cuisse. Elle est encore visible. Ecoute, je sais que ce n'est pas intime, mais j'ai fait du mieux que j'ai pu.
Julia : J'aimerais rester seule avec elle quelques minutes, si ça ne t'ennuie pas ………… Mère, c'est Julia. Ce que j'ai dit au SPA, c'était juste dicté par la colère. Tu le sais, n'est-ce pas ? Te souviens-tu... quel âge j'avais... environ 5 ou 6 ans ? Et toi et papa aviez eu cette grosse dispute, et... tu m'as prise par la main, et tu as dit : "Viens, Julia. On s'en va." Et on est parties, et on a juste marché pendant longtemps en silence, en se tenant la main. On est allées au parc... Tu m'as montré comment mettre un brin d'herbe entre mes pouces et souffler dessus pour faire du bruit. Et comment j'ai ri et... tu as pris mon visage dans tes mains, et tu as dit : "Je t'aime, petite fille". Et je t'ai serrée très fort, et j'ai dit : "Je t'aime aussi, maman." Et on savait toutes les deux que c'était vrai. Tu t'en souviens ? Et puis un jour... ça n'a plus été vrai. Je te pardonne de ne pas m'aimer. C'est pas grave. Je ne t'aimais pas non plus. J'ai juste... imploré... ton approbation, comme s'il était... possible de l'obtenir, d'une manière ou d'une autre. J'ai sauvé une vie ce soir, mère. Non. Deux vies, en fait... celle d'un étranger et la mienne. Alors c'est ok. Tu peux partir maintenant. Je n'ai plus besoin que tu me dises qui je suis désormais ………………..
Scène 7 : A l’extérieur
Julia : Ma mère est morte.
Sean : Jules, je suis vraiment désolé.
Julia : Je me sens tellement...
Sean : Secouée. Je ne peux qu'imaginer.
Julia : Non. Libre. Je suis vraiment mauvaise ? Ma mère vient de mourir et... et je me sens comme si... tout allait bien se passer.
Sean : Tu es une personne remarquable, Jules. Chaque fois que je t'ai regardée, si efficace et si forte, n'ayant peur de rien. Tu aurais été un meilleur docteur que moi. Tu sais, j'ai toujours voulu être celui qui pourrait tout gérer, qui n'aurait jamais peur de se salir les mains, qui assumerait toutes les merdes qui font juste... partie de la vie. Je n'ai jamais voulu savoir pour Matt parce que je n'aurais pas pu vivre avec la vérité. Je n'ai jamais demandé pour toi et Christian parce que je n'aurais pas pu faire face à toutes les questions que j'aurais dû poser sur nous.
Julia : Tu ne devrais pas être si dur envers toi-même.
Sean : Il y a une raison pour laquelle je suis plasticien. Si quelque chose est laid, je l'arrange. Je rends parfait ce qui est imparfait. Je nettoie le désordre. Je rends tout beau. Je ne pourrais pas faire ce que font ces types. La vie et la mort, en perdre plus qu'on en sauve, et aller jusqu'au suivant, juste l'un après l'autre. Toi, tu pourrais.
Julia : Sean...
Sean : Toutes ces années, tout au long de notre mariage, je t'ai laissée t'occuper de tout ça. La charge d'élever deux enfants... un mari infidèle. Tu aurais pu tout gérer... le bon et le mauvais et... toutes les nuances de gris entre les deux. Je ne suis pas l'homme que je pensais être.
Scène 8 : Spa de la Mer
Quentin : Mon dieu. J'ai passé la nuit debout. J'ai essayé de te joindre.
Julia : Ca fait des heures que ma batterie de portable est morte.
Quentin : J'ai appelé l'aéroport. Ils ne donnaient aucune information. Des... des nouvelles ?
Julia : Non... pas encore.
Quentin : Gosh, tu dois être éreintée. Que dirais-tu d'un petit massage ? J'ai du temps jusqu'à 7 heures. Tu peux exprimer tes sentiments. Tu peux pleurer. Tout ce dont tu as besoin. Je suis là pour toi.
Julia : Ne le sois pas. Ne sois pas là. Je veux que tu partes.
Quentin : Ecoute, pour hier... parfois les gens me comprennent mal jusqu'à ce qu'ils finissent par me connaître.
Julia : Je te connais. Je sais que tu es quelqu'un qui ne peut se sentir grand qu'en rabaissant les autres. Je sais que je n'ai plus besoin de gens comme toi dans ma vie, et je sais que tu es viré.
Quentin : Et ma rhinoplastie de 7 heures ?
Julia : Annulée, comme toutes tes autres interventions.
Quentin : T'es une chienne.
Julia : Peut-être... mais au moins je ne suis pas la tienne.
Scène 9 : Appartement de Julia
Erica : Ahh, ma chérie, j'ai passé la nuit à t'attendre. Je n'ai pas pu laisser les choses comme ça entre nous. T'as entendu les infos ? Ce premier avion que tu voulais que je prenne s'est écrasé.
FIN (Ecrit par Sophia81)