Scène 1 : Funérarium
Sean : Mon dieu.
Christian : Elle s'est fait attaquer par un requin ?
Agent funéraire : Cancer de l'utérus.
Sean : Je ne suis pas sûr que nous comprenions
Agent funéraire : Il y a deux jours, un homme est venu récupérer l'alliance de son épouse décédée. Normalement, nous retournons les objets personnels avant la crémation, et il était prévu que ceux de son épouse soient renvoyés il y a une semaine. Mais puisqu'il n'a jamais reçu la bague, on est venus vérifier ici qu'elle n'ait pas été oubliée accidentellement. Et nous sommes heureux de l'avoir fait ………….. Notre agent de crematorium, Silas Prine, a fait de ce débarras sa cachette privée. On a découvert 4 corps, toutes des jeunes femmes de 30 à 40 ans, à chacune desquelles il manquait un membre, et dont la crémation était prévue il y a des semaines, voire des mois. Et ensuite... on a trouvé ça.
Christian : Donc, les greffes viennent de différents corps ?
Sean : C'est comme si votre agent de crematorium l'avait embaumée pour la conservation, comme ils font avec les cadavres pour les cours d'anatomie.
Agent funéraire : C'est exact. On ne sait pas où il a appris à faire ça. L'embaumement est le travail de l'entrepreneur des Pompes Funèbres, pas de l'agent de crematorium.
Christian : On dirait un travail en solitaire.
Agent funéraire : Prine est très réservé. En fait, nous ne savons pas grand chose sur lui. C'est un solitaire. Nous n'avons pu trouver ni famille ni parents.
Sean : En parlant de familles, je présume que celles des défuntes...
Agent funéraire : Elles ont toutes été prévenues et ont accepté de garder le silence contre un dédommagement substantiel, tandis qu'on rectifie la situation, et c'est là que vous intervenez.
Christian : Je ne comprends pas. Ne vont-elles pas toutes être incinérées de toutes façons ?
Sean : Nous travaillerions avec du tissu nécrotique, ce qui rendrait la reconstruction très, très difficile.
Agent funéraire : Ces femmes ne pourront reposer en paix qu'une fois que leurs corps seront entiers.
Sean : C'est juste que nous ne faisons pas ce genre de travail.
Agent funéraire : C'est totalement inhabituel, je sais, mais je suis prêt à payer tout ce que dont vous aurez besoin.
Sean : Nous avons dernièrement souffert de mauvaise presse. Nous essayons de réhabiliter notre image.
Agent funéraire : J'ai pleinement l'intention de garder ça secret. Si les médias avaient vent de ce qui s'est passé, Easley Pompes Funèbres ne s'en remettrait jamais.
Christian : Les cadavres ca ne parle pas ! On peut revenir après notre intervention prévue aujourd'hui, et ça nous prendra entre 3 et 4 heures.
Agent funéraire : En fait, il y a un autre problème qui pourrait prendre un certain temps. Il y a un corps qu'on n'a pas pu localiser.
Sean : L'un des bras ou des jambes n'a pas de propriétaire ?
Agent funéraire : La tête. Nous ne savons ni d'où la tête vient, ni à qui elle appartient. Et Prine ne parle pas.
Générique
Scène 2 : Bloc opératoire
Liz : Comptez à rebours en partant de 10, Mme Hansen-Tagen …………. Qu'avez-vous dit ? ……….. Un, deux... Un, deux... Oubliez ça. La prochaine fois qu'on prend une touriste Allemande comme patiente, il faudrait nous assurer qu'on est capables de comprendre ce qu'elle dit avant d'envisager des procédures invasives.
Christian : Une lipo de cou est une lipo de cou, Liz, peu importe comment on le dit. En fait, je retire ce que j'ai dit. Dans le cas de Mme Hansen-Tagen il y a un risque de confusion avec un basset. Et maintenant que notre website a été fermé, je doute qu'on ait d'autres clients internationaux de sitôt.
Sean : J'estime que c'est une bénédiction que Mme Hansen-Tagen ne connaisse pas l'anglais, en fait. C'est la dernière patiente de notre cahier de rendez-vous... la seule qui n'ait pas annulé à cause des accusations du Découpeur.
Christian : C'est pas vrai, Sean. T'as dit non pour le job à la morgue. L'argent qu'il proposait nous aurait permis un moment de répit. En ce moment, nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter tout ce qu'on trouve.
Sean : Si. En particulier quand le boulot ruinerait encore plus notre réputation. Et reconstruire des cadavres pour l'incinération n'attire pas le genre de clientèle qui m'intéresse.
Christian : On doit gagner de l'argent, Sean. Je ne peux plus me permettre de faire ça. Toutes mes économies se sont envolées.
Sean : On va traverser ça, Christian. On l'a toujours fait.
Christian : Et je sais qu'après ton divorce et le paiement à Julia de la moitié de la maison, u ne roules pas vraiment sur l'or.
Sean : non, je ne peux pas dire le contraire.
Christian : Alors qu'est-ce qu'on va faire ? Si rien ne vient croiser notre chemin bientôt, tes prétentions vont nous envoyer en vacances prolongées.
Sean : Il va juste falloir qu'on prenne quelques décisions, c'est tout.
Scène 3 : Dans un parc
Gina : Donc ça se passe vraiment mal au travail, hein ?
Christian : Je crois que Sean me blâme pour la chute des affaires. Tu voudrais être opérée par le type qui a été accusé d'être le Découpeur ?
Gina : Je pourrais te laisser me donner de nouveaux seins si ça pouvait faire de la pub. Tu m’a bien aidée quand j'étais malade et mourante.
Christian : T'as l'air d'aller bien, Gina.
Gina : Ouais. Tu sais, je vais bien. Ma charge virale est en baisse. Ma numération de lymphocytes T est vraiment élevée. Je vais à la gym, je mange bien. J'ai même eu le temps de suivre des cours d'économie à la fac.
Christian : Ca va un peu faciliter les choses, alors. Je ne peux plus payer ton loyer ni les échéances de ta voiture.
Gina : C'est pas drôle, connard.
Christian : Je vais payer tes médicaments, mais après ce mois-ci, tu devras te débrouiller pour le reste. Je suis désolé, j'aurais aimé continuer à t'aider, mais...
Gina : T'es un connard. Mon dieu, j'aurais dû savoir que je ne pouvais pas compter sur toi. T'es un sac de merde sans valeur.
Christian : Pour l'amour de dieu, baisse d'un ton. Pourquoi ça te rend si hostile ?
Gina : Parce que j'allais te demander un prêt aujourd'hui.
Christian : Alors tu admets que t'as irresponsablement claqué tout l'argent que je t'ai donné. Joli.
Gina : Je n'ai pas claqué l'argent, connard. J'ai mis de côté le maigre surplus, mais ça ne suffit pas pour l'investissement que je veux faire. C'est pourquoi j'ai besoin d'un putain de prêt. Tu vois, j'étais sur le point d'enfin faire quelque chose de ma vie, et tu tires le tapis sous mes pieds !
Christian : C'était pas une pension alimentaire, salope ingrate. T'aurais dû me remercier pour l'argent que je t'ai donné !
Gina : J'espère que tes affaires vont se casser la gueule et que tu viendras me voir en rampant pour un boulot.
Scène 4 : Maison de retraite
Infirmière : Je suis sûre qu'on pourra tous profiter du nouveau stretching-aérobic. Merci, Monsieur Davies de East Bay Gym. Bien, pour la suite de notre série de conférence du mercredi sur la santé et la beauté, merci d'accueillir le Docteur Sean McNamara, qui est venu aujourd'hui nous parler des nouveaux et excitants développements de la chirurgie plastique.
Sean : Merci. Comme l'infirmière Stevens l'a dit, je suis le Dr. Sean McNamara et je suis chirurgien plastique. Y a-t'il parmi vous quelqu'un qui a subi une procédure reconstructrice ? Oui, madame. Qu'avez-vous fait faire ?
Femme 1: J'ai fait remplacer une hanche.
Sean : Je vois. C'est un peu différent. Le remplacement d'une hanche est fait par un chirurgien orthopédique. Laissez-moi vous expliquer d'une manière différente. Avez-vous déjà regardé dans un miroir et pensé, "ces pattes d'oie autour de mes yeux m'embêtent vraiment" ou "si je pouvais me débarrasser de cette bouée autour de mon ventre, je ferais 10 ans de moins" ? Si c'est le cas, heu... si... si c'est le cas, la chirurgie plastique peut être votre solution. Oui ?
Femme 2 : C'est pas plutôt cher ? Le lifting du front de ma fille a coûté 5 000 dollars.
Sean : Certaines procédures sont plus onéreuses que d'autres, oui, madame. Mais chez McNamara/Troy, nous accordons des facilités de paiement en fonction du niveau de vie du patient. Et en ce moment, nous proposons une offre spéciale de fin d'année. Si vous venez pour une procédure, la seconde est à moitié prix.
Scène 5 : Appartement de Julia
Julia : Gina. C'est une surprise.
Gina : Je peux entrer ?
Julia : Oui ……………………..
Gina : Je n'arrive pas à croire que t'étais pas au courant que j'étais séro-positive.
Julia : Christian et moi ne sommes plus aussi proches qu'avant.
Gina : J'imagine que t'as d'autres sujets de conversation avec Sean.
Julia : Tu peux le dire.
Gina : Ecoute, Julia, la raison pour laquelle je suis ici c'est... que je voulais te dire quelque chose. Je t'admire. J'ai fait de gros efforts pour recoller les bouts de ma vie et l'une des choses que j'essaye de faire, c'est de m'entourer de gens que je respecte. Tu es en haut de ma liste.
Julia : Je suis flattée, vraiment, mais, mon dieu, je ne suis pas sûre de mériter qu'on me mette sur un piédestal. Tu sais, je suis divorcée, sans travail, je vis dans un appartement provisoire avec une enfant de 10 ans et un lycéen passablement perturbé.
Gina : Mais tu as ta dignité. C'est quelque chose que j'ai toujours voulu. Tu sais, Christian m'a dit que le cabinet se cassait la figure.
Julia : Vraiment ? J'ai vu Sean l'autre jour. Il ne m'a rien dit.
Gina : Je présume que la mauvaise presse a été vraiment dure pour eux. Sean n'a jamais manqué le paiement de la pension alimentaire, n'est-ce pas ?
Julia : Non. Nous venons d'arriver à un accord avec la maison, et il a vraiment été d'un grand soutien depuis le divorce.
Gina : Je sais que Sean ne ferait jamais rien qui puisse blesser ses enfants, mais crois-moi, Julia. Il y a beaucoup de façons de gagner de l'argent avec l'argent que tu vas recevoir, comme ça tu ne seras pas vulnérable quand le... quand la source d'argent sera tarie. T'as réfléchi à la façon dont tu vas investir l'argent de la maison ?
Scène 6 : Bureau de Christian
Christian : J'espérais que vous m’auriez appelé avant d'aller voir le Dr. Jordan. La prochaine fois, appelez-moi d'abord. Ok. Vous aussi. Au revoir.
Sean : Comment ça se passe ?
Christian : Je n'ai pas été rejeté comme ça depuis cette rumeur comme quoi j'avais des verrues génitales.
Sean : T'es pas le seul. Hier je suis allé à la maison de retraite Carl Harkness pour récupérer quelques clients. La dernière chose qui préoccupe ces gens c'est leur apparence.
Christian : Qu'est-ce qu'on va faire ?
Sean : Où en est ton épargne ?
Christian : Epargne ? Quelle épargne ? Et toi ?
Sean : Tout est ici ou dans la maison, exactement comme toi. Et je ne veux pas toucher aux fonds de scolarité de Matt et d'Annie. A part ça, il ne reste pas grand chose.
Liz : Hey, je peux entrer ?
Sean : Ouais, bien sûr.
Liz : Il est assez évident qu'on a des difficultés en ce moment, et, heu... Je veux vous aider.
Christian : Ne me dit pas que tu t’es enfin décidé pour la rhinoplastie !
Liz : Pas vraiment. Je vais démissionner.
Sean : Liz, Tu n’a pas à faire ça.
Liz : Mais si. Tout le monde sait que vous avez dû puiser dans vos fonds personnels pour garder tous vos employés, et vous n'aviez pas à le faire. Donc... je serai encore disponible pour les interventions, mais en dehors de ça, je quitterai mon poste à la fin de la semaine.
Sean : Je te promets que c'est que temporaire.
Christian : Tu reviendras dès que tu voudras.
Liz : Merci.
Sean : 9 ans qu'on est ensemble. Hey... qu'est-ce qu'on va faire sans toi ?
Liz : Oui. Vous allez me manquer aussi. Que dirais tu d'une dernière insulte comme au bon vieux temps, hein ?
Christian : Je t’appelle dès que j'en trouve une.
Liz : Ok. J'ai hâte ……………………….
Sean : Je vais appeler Glenn Easley. Si l'offre tient toujours, on doit prendre le boulot à la morgue.
Scène 7 : Un bâtiment abandonné
Gina : L'hôtel de la Mer était l'endroit le plus fashion de Miami dans les années 20.
Julia : C'est de l'urine ?
Gina : A ta place, j'éviterais de toucher quoi que ce soit.
Julia : Qu'est-il arrivé à cet endroit ?
Gina : Il n'y a que 16 chambres. Je présume qu'il n'a pas pu survivre aux grands complexes qui se sont construits. J'ai lu que c'était une pension pour arriérés mentaux jusqu'à ce qu'ils fassent faillite et ferment. Maintenant, il n'y a plus que les ivrognes et les drogués qui appellent ça une maison.
Julia : Cet endroit est superbe. J'en reviens pas que personne ne l'ait restauré.
Gina : Ca ferait un hôtel qui déchire, hein ? Tu sais, un de ces endroits chics et minimalistes où t'as à peine un tabouret pour t'asseoir et boire ta bouteille d'eau à 8 dollars ?
Julia : Ouais. Quelqu'un pourrait se faire pas mal de pognon.
Gina : Pourquoi pas moi ?
Julia : C'est pas facile de diriger un hôtel.
Gina : Qui parle de le diriger ? Je vais juste l'acheter, virer quelques murs, mettre un coup de pinceau et le revendre le double de ce qu'il m'a coûté.
Julia : T'as de l'argent ?
Gina : Je connais le type qui s'occupe des enchères. Il a dit que je peux l'acheter pour un bon prix avant que quelqu'un d'autre ne saute sur l'occasion. La banque accordera le prêt. J'ai juste à avancer 5 % d'acompte …… Alors ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Julia : Tu me demandes l'argent ?
Gina : Il ne me manque que 40 000 dollars. Tu les récupéreras dans 6 mois avec les intérêts. C'est un bon investissement, Julia.
Julia : Je dois le reconnaître, Gina. Je ne l’avais pas vue venir celle-là.
Gina : Hey, quand je suis venue à ton appartement aujourd'hui, c'était parce que je te respecte. C'est la vérité. Ce prêt, je... je pense que ça nous serait profitable à toutes les deux, c'est tout.
Julia : Et si je ne te donne pas l'argent ?
Gina : J'ai appris une chose sur moi-même, je ne suis jamais à court de ressources.
Julia : Le mérite d'avoir trouvé cet endroit te revient, mais sans mon argent, t'as rien. Alors je vais te faire une proposition. Je serai ton associée, fifty-fifty, mais au lieu de le revendre, on va le transformer en Spa.
Gina : Un centre thermal ? Où t'es allée chercher cette idée saugrenue ?
Julia : Tu sais, ça fait un moment que j'y pense, depuis que Matt a subi son opération. Ils voulaient qu'il sorte aussi vite que possible, parce qu'ils avaient besoin de son lit pour quelqu'un d'autre. On devrait s'occuper des patients mieux que ça, tu penses pas ?
Gina : Je ne sais pas du tout comment diriger un endroit de ce genre.
Julia : Ca, tu me le laisses. Tu es douée pour obtenir des gens qu'ils fassent des choses pour toi, et je sais quel atout énorme ça peut être.
Gina : Dis-m'en un peu plus sur cette idée de centre de convalescence.
Scène 8 : Bureau de Sean
Julia : Laissez-moi vous présenter "De La Mer", une oasis exclusive, où les patients en convalescence peuvent se rétablir confortablement, tandis qu'ils embarquent pour un voyage de reconstruction personnelle. Avec tous les agréments d'un établissement 5 étoiles, incluant soins de la peau, massages, cures thermales, et bien-être, "De La Mer" offre à ses hôtes l'opportunité de ressourcer leur cerveau, leur esprit et leur âme pendant que leur corps guérit.
Gina : "De La Mer" ciblera une clientèle qui récupère souvent d'interventions chirurgicales aux Caraïbes ou en Europe. Nous leur proposerons une alternative. Nous combinerons séjours hospitaliers et convalescences vacancières. Tout en un si vous préférez. Dès leur arrivée, nos hôtes se présenteront au centre thermal avant leur intervention, profiteront éventuellement d'un menu gourmet de notre cuisine, d'un bain ou de quelques longueurs dans la piscine pour se relaxer et être à l'aise. Le moment venu, nous les conduirons à votre cabinet pour l'entretien préopératoire et la chirurgie par elle-même.
Julia : Même avec seulement 50 % d'occupation, "De La Mer" a établi un budget prévisionnel qui produira des bénéfices vers la fin du troisième exercice. Les vacances chirurgicales sont une industrie en expansion, Messieurs, et en combinant vos services et les nôtres, nous certifions que McNamara/Troy restera le leader en termes de qualité de soins aux patients.
Christian : Vous avez beaucoup travaillé là-dessus. Je ne vois pas vraiment ce que tu apportes à l'affaire, Gina. Un happy end pour quiconque saute sur la table de massage ?
Gina : J'ai trouvé l'endroit, connard.
Christian : Oui, et t'as escroqué Julia en l'entraînant dans cette connerie.
Julia : C'est une solide proposition, Christian.
Quentin : Pour ma part, je pense qu'on pourrait trouver une manière de nous impliquer.
Christian : Personne n'a demandé ton opinion, et tu n’a pas le droit de vote.
Sean : Julia, tu n'as aucune expérience dans ce genre de choses. C'est un travail énorme. Et je déteste le mentionner, mais tu as abandonné l'école de médecine deux fois.
Julia : Pour m'occuper de notre enfant en bas âge alors que tu poursuivais ton rêve de devenir docteur. Ben ça c'est mon rêve, Sean, et je n'ai pas l'intention de l'abandonner.
Sean : Julia.
Julia : On sait que McNamara/Troy a des problèmes pour trouver des patients ces temps-ci, mais parfois, pour gagner de l'argent, il faut en dépenser.
Sean : Je suis désolé. On ne peut pas t'aider dans ton entreprise.
Gina : Je t'avais dit qu'on n'aurait pas dû venir ici, Julia.
Julia : "De La Mer" sera créée, avec ou sans ta participation, Sean. Partons, Gina.
Gina : Sean. Quentin. Sac à merde.
Scène 9 : Funérarium
Christian et Sean désassemblent le corps crée par l’agent du crématorium
……………………………………………….
Christian : Regarde ce qu’il y avait dans le vagin de la fiancée de Frankenstein.
Sean : Qu'est-ce que c'est ? Un sextoy ?
Christian : Ah bin ce n’est pas un rouleau de printemps. Quoi ? T'es surpris ?
Sean : Je pensais qu'il travaillait juste ses techniques chirurgicales ? Pourquoi ça ne te révolte pas ?
Christian : Parce qu'elles sont mortes. Elles ne sentent rien. Ecoute, c'est une chose terrible et horrible, ce que ce cinglé a fait, mais ce n'est que de la chair en décomposition. Ce ne sont plus des gens. Et si elles avaient une âme ou un esprit ou quoi que ce soit, ce n’est pas là. Elles sont parties.
Sean : Je suis désolé, mais je vois des gens ici. Elles ont vécu leur vie et elles sont mortes trop jeunes, et elles méritent le respect et la dignité.
Agent funéraire : Désolé de vous interrompre, mais la police a fait des progrès avec Prine. Il a appris que des chirurgiens plastiques démantelaient son travail, et il vous ressent comme des âmes-sœurs. Il ne révélera l'identité de la tête qu'à l'un de vous.
Scène 10 : Spa de la mer
Les travaux sont lancés ……………… Gina passe les journée aux toilettes a s’occuper très personnellement des entrepreneurs.
Gina : J'étais au téléphone avec Sunset Marble & Tile. Je pense qu'on aura le marbre à prix coûtant.
Julia : C'est génial. On va économiser presque 11 000 dollars.
Gina : Yep.
Julia : J'ai été très impressionnée par tes qualités de négociatrice, Gina.
Gina : Bah, tu sais, on attrape plus d'abeilles avec du miel. Je dois y aller, j'ai rendez-vous avec l'architecte paysagiste, mais je reviendrai pour la livraison du béton à 15 heures.
Julia : Ok.
Homme : Hé, j'ai 30 yards de béton pour Gina Russo.
Julia : Ok. vous êtes un peu en avance, mais je vais chercher l'entrepreneur.
Homme : Mon patron a dit que je devais être payé d'avance.
Julia : Je vais chercher mon carnet de chèques.
Homme : J'espérais aussi un repas chaud.
Julia : Un repas chaud ?
Homme : Ouais, tous les types de l'usine voulaient faire cette livraison quand ils ont entendu parler de la gentille dame qui passait les commandes. J'ai gagné le jackpot.
Julia : Je suis désolée, mais la cuisine n'est pas encore terminée.
Homme : Je me satisferais d'une salade.
Julia : Vous savez quoi ? Donnez juste la facture.
Homme : Ok. Mais dans ces conditions je ne peux pas vous faire la remise prévue.
Julia : Vous savez quoi ? C'est parfait. Vous pouvez déposer ça derrière.
Scène 11 : Prison
M. Prine : Merci beaucoup d'être venu, Dr. McNamara. Je vous en prie, asseyez-vous. J'apprécie que vous soyez venu. Je suis désolé qu’on ne se soit pas rencontrés en d'autres circonstances. Le surveillant ne vous a pas posé de problèmes ? Parce que je le trouve limite caractériel.
Sean : Qu'attendez-vous de moi, Mr. Prine ?
M. Prine : Je vous en prie, appelez-moi Silas. Peut-être puis-je vous appeler Sean.
Sean : Non. je préfère Dr. McNamara.
M. Prine : Vous avez mérité ce titre, n'est-ce pas ?
Sean : Je ne suis pas venu ici pour papoter.
M. Prine : Oh que si, Dr. McNamara. Si vous voulez me soutirer des informations, vous devrez parler avec moi pendant quelque temps. Ce sont mes règles. Vous savez, je dois dire que j'ai été très impressionné d'apprendre qu'un chirurgien plastique de votre valeur désassemblerait mon travail. Je... puis-je vous demander une opinion professionnelle ? Qu'avez-vous... qu'avez-vous pensé d'elle ?
Sean : J'ai trouvé le travail plutôt grossier.
M. Prine : Oui. Um... ahem ! Je dois le reconnaître. Mais je n'avais que des outils rudimentaires à ma disposition.
Sean : Vous êtes un homme très malade. Vous avez besoin d'aide.
M. Prine : Je présume. Peut-être pourriez-vous être celui qui me l'apporte.
Sean : Je ne peux pas faire grand chose.
M. Prine : Vous ne le croyez pas, n'est-ce pas ? Mais, vous savez, le fait est que... je serai libre d'ici 5 ou 10 ans. Je n'ai pas... je n'ai tué personne et je n'ai que 38 ans, alors j'ai encore du temps devant moi.
Sean : Et donc, comment puis-je vous aider ?
M. Prine : Je veux que vous sauviez sa tête. Elle... elle est très spéciale pour moi... et je veux être avec elle quand je serai libéré. Elle... elle voulait être incinérée. J'ai juste pas pu laisser ça se produire. Je veux dire, c'est une chose terrible à faire aux gens, les incinérer. J'veux dire, je devrais le savoir. J'ai vu des corps à moitié fondus, qu'il fallait repositionner pour qu'ils brûlent complètement, leur peau calcinée, leur abdomen distendu comme un ballon.
Sean : Sa tête se décompose. Dans 5 à 10 ans, elle ne sera plus qu'un crâne fragile.
M. Prine : Vous n'avez jamais entendu parler de la cryogénie ?
Sean : C'est trop tard pour elle. La cryogénie implique que le corps doive être gelé dès le décès. La science ne peut pas la sauver.
M. Prine : Ouais ? Et si vous aviez tort ? Et si la médecine fait de tels progrès qu'elle puisse m'être rendue ? Je veux dire, qu'est-ce que j'ai à perdre ? Je l'aime. Elle est tout ce que j'ai... et je ferai tout ce qui est possible pour essayer de la sauver. Et... et... qui êtes-vous pour essayer de m'en empêcher ? Je veux dire, vraiment, Dr. McNamara ? Ne faisons-nous pas plus ou moins la même chose ? La chirurgie plastique n'apporte t'elle pas aux gens l'opportunité de reculer leur décomposition ?
Sean : Je pense que ce que je fais aide les gens à être mieux dans leur peau.
M. Prine : Ok. Alors considérez-la comme une autre patiente. Elle veut être mieux dans sa peau aussi... en vivant à nouveau.
Sean : Si j'accepte de faire ça, vous me direz qui elle est ?
M. Prine : Bien sûr. Elle s'appelle Laura... et c'est ma sœur.
Scène 12 : Spa de la Mer
Julia : Ouais. D'accord. On se voit plus tard ………… Il faut que je te parle, Gina.
Gina : A tout à l'heure, Carlito.
Julia : Je sais ce qui se passe, Gina. C'est une affaire, et négocier contre des faveurs sexuelles
c'est non professionnel, illégal et avec ton HIV, extrêmement dangereux.
Gina : Je n'ai mis la vie de personne en danger, je n'ai couché avec personne, et j'ai pris la précaution de me protéger.
Julia : C'est toujours pas une façon de diriger une société ! J'ai travaillé trop dur pour tout foutre en l'air comme ça.
Gina : Julia, je ne t'ai rien dit parce que je...
Julia : tu ne m'as rien dit parce que tu savais que je ne serais pas d'accord !
Gina : Oh, mais t'es d'accord avec l'argent que j'ai économisé, pas vrai ? Quand les gens te font des remises, ils espèrent quelque chose en retour.
Julia : T'as encore rien compris, Gina. C'est assez difficile d'être une femme dans le milieu professionnel. Ce que tu fais le rend encore plus dur. Ca nous dévalorise.
Gina : Tu m'as dit que j'étais douée pour convaincre les gens de faire des choses. C'est ce que je fais !
Julia : Mais tu vaux mieux que ça, Gina. J'ai voulu être ton associée parce que tu es ambitieuse, parce que tu peux t'en sortir, parce que tu es intelligente ! Pas parce que tu peux amener un homme à coucher avec toi. Maintenant, écoute. Nous voulons toutes les deux faire en sorte que ça marche, et je veux m'assurer que quand on en sera là, il n'y ait aucun froncement de sourcils. Je veux que personne ne puisse dire que nous ne l'avons pas mérité.
Gina : Je vais voir comment les électriciens se débrouillent.
Julia : D’accord
Sean : Salut.
Julia : Hey.
Sean : Un colis pour toi est arrivé à la maison. J'ai pensé passer te l'apporter et voir comment ça va. On dirait que les choses avancent à la vitesse grand V.
Julia : Ouais. On est exactement dans les délais.
Sean : Je dois te dire, Jules, je suis impressionné. T'as vraiment réalisé tout ça. Félicitations.
Julia : Ouais. Merci d'avoir apporté ça, mais si ça ne t'ennuie pas, j'ai du travail.
Sean : En fait j'espérais qu'on pourrait parler. Je voulais m'excuser pour la façon dont je t'ai traitée l'autre jour. On en a vraiment pris un coup depuis ces accusations, et après le règlement du divorce, il ne restera pas assez d'argent pour investir dans ton centre. J'aurais dû te parler de ma situation plus tôt, je sais. J'ai pas vraiment bien géré. Je voulais juste que tu saches que je suis toujours à tes côtés.
Julia : C'est drôle, parce que Christian et toi n'auriez pas pu être plus clairs sur le fait que vous ne croyiez pas en moi. Ecoute Sean, la vérité c'est que je suis fatiguée de détruire et rebâtir notre relation encore et encore. Je n'ai plus besoin de toi à mes côtés. Tout ce que tu es pour moi désormais, c'est un parent de Matt et Annie. Rien d'autre.
Scène 13 : Clinique
Sean : Liz, où vas-tu ? Christian ne t’a pas dit ? On a accepté le boulot à la morgue. On n'a plus à s'inquiéter pour l'argent avant au moins 3 mois.
Christian : Je le lui ai dit, Sean. Apparemment, c'est trop tard.
Liz : Je suis désolée, Sean, mais j'ai accepté un autre travail.
Sean : Où ?
Liz : Au centre de Julia.
Sean : Pourquoi ont-elles besoin d'une anesthésiste dans un centre de convalescence ?
Liz : Je suis plus qu'une anesthésiste, Sean. Julia m'a embauchée en tant que médecin généraliste.
Sean : Et si ça ne marche pas ? Et si elles manquent d'argent ? Tu t’attends à ce qu'on te reprenne ?
Liz : Je crois en Julia, Sean. Elle est très intelligente. Je pense que "De La Mer" a le potentiel pour vraiment aider les gens.
Sean : Tu ne trouve pas qu'on aide les gens ?
Liz : Je suppose que je suis fatiguée de me contenter de les endormir.
Scène 14 : Bureau de Christian
Christian : Dîtes-moi ce que vous n'aimez pas chez vous, Mme Ogilvie.
Mme Ogilvie : Après avoir vu la présentation du Dr. McNamara, j'ai pensé que ça serait vraiment bien de retrouver un peu de souplesse dans ma démarche.
Christian : Et qu'avez-vous à l'esprit exactement ?
Mme Ogilvie : Je crois que je veux un lifting facial.
Christian : Super. Vous paraîtrez 25 ans de moins.
Mme Ogilvie : Pas 25. Je ne veux pas que ma fille pense que je suis en compétition avec elle.
Christian : Ne vous sentez jamais coupable d'être jolie, Mme Ogilvie. Et pendant que vous êtes là, pourquoi ne travaillerions-nous pas sur d'autres petites choses ? Peut-être retirer les poches sous les yeux, applatir un peu votre estomac ?
Mme Ogilvie : Le Dr. McNamara a dit que la seconde intervention coûterait moitié-prix.
Christian : C'est exact. Alors je crois que nous avons une possibilité...
Sean : Mme Ogilvie, revenez en arrière et réfléchissez un moment. Pour quelqu'un de votre âge, ces opérations peuvent être très dangereuses.
Mme Ogilvie : Mais vous avez dit que des vieillards entreprenaient une chirurgie plastique.
Sean : Vous avez raison, je l'ai dit. Et je n'aurais pas dû vous encourager. J'ai peur que vous perdiez votre temps. Vous êtes vieille, Mme Ogilvie. Votre peau a très peu d'élasticité. Un lifting facial la tirerait tellement que vous auriez des difficultés à sourire, froncer et lever les sourcils. Ca masquerait votre personnalité.
Christian : Tout va bien se passer. On va bien prendre soin de vous, je le promets.
Mme Ogilvie : Je crois que je veux me faire opérer aujourd'hui même.
Christian : Super.
Scène 15 : Bloc opératoire, opération de Mme Ogilvie
Sean : Lame de 15 ………….. Ciseaux ………………….. Merde, ça se déchire.
Christian : C'est normal. On aura de l'excédent en tirant fort sur le derme.
Sean : Je vais devoir aller un peu plus profond ………………….
Christian : Fais gaffe.
Sean : Je ne peux pas aller plus profond. C'est trop fragile. Je crois que ça ne va pas marcher.
Christian : Au besoin, on pourra lui retirer de la peau de la cuisse.
Sean : Tout son visage va être comme ça. La peau est trop fine. Elle est trop âgée ………..
Christian : Qu'est-ce que tu fais ?
Sean : Je suis désolé, Christian. Je ne peux pas continuer.
Christian : C'est okay, je vais finir et on en parlera demain.
Sean : Il n'y aura pas de demain pour nous ! Quentin est un excellent chirurgien. Je suis sûr que vous vous en sortirez parfaitement tous les deux.
Christian : Qu'est-ce que c'est supposé vouloir dire ? Tu ne peux pas partir. On a un putain de patient sur la table !
Sean : J'ai vu Silas Prine aujourd'hui. La tête appartient à sa soeur. Il baisait sa soeur.
Christian : Mon dieu.
Sean : Elle s'appelait Laura. Elle est morte dans un accident de voiture il y a 4 ans. Prine a enterré le corps dans les bois vers sa maison, mais pas avant de l'avoir décapitée et d'avoir gardé la tête pour lui.
Christian : T'as dit à la police qui elle était ?
Sean : Ils ont trouvé son corps cet après-midi, mais pour obtenir son identité, j'ai dû dire à Prine que je garderai sa tête jusqu'à ce qu'il soit relâché... pour qu'il puisse être encore avec elle. Il a dit que j'étais comme lui. Il n'avait pas tort. Regarde-la. C'est presque un corps. On ne peut pas pratiquer de chirurgie plastique sur elle. Elle a besoin d'un tube alimentaire, pas d'un lifting facial ! Christian, Je continue d'essayer de mettre en place les bouts de ma vie, de réparer ce qui est cassé : Julia, Matt, cette affaire. Je ne peux pas. Tout ce dont je me suis occupé à un moment donné est mort. Il est temps que j'arrête de lutter contre l'inévitable, que je laisse tout se décomposer.
Christian : Qu'est-ce que tu vas faire ?
Sean : Pour la première fois de ma vie, je ne sais pas.
Scène 16 : Prison
M. Prine s’endort et rêve de l’assemblage du corps de sa sœur
Scène 17 : Funérarium
Sean retire la tête de la sœur de M. Prine puis l’incinère.
FIN (Ecrit par Sophia81)