Scène 1 : Maison de Rhéa Reynolds, Scène de crime
Inspecteur : Elle est dans la chambre. Regardez où vous marchez. Je vous aurais bien présentées, mais je crois que vous vous êtes déjà rencontrées. Les coupures sur le visage sont presque identiques à la première attaque.
Kit : Identiques, sauf pour deux choses. Il n'est jamais revenu chez l'une de ses victimes, et il n'a jamais tué. Le viol et les coupures ne lui suffisent plus désormais. Il a franchi une étape. Perdu le contrôle. C'est à ce moment-là que vous commencez à faire des erreurs, n'est-ce pas ? ……………………. Et voilà.
Scène 2 : Bureau de Sean
Christian : Dîtes-mous ce que vous n'aimez pas chez vous, M. Montejo.
Homme : Montejo ? Mon nom est Trapp. Granville Trapp !
Christian : Je suis désolé. Je dois avoir pris le mauvais dossier ce matin.
M. Trapp : Pas de problème. Les gens me confondent toujours avec quelqu'un d'autre ces jours-ci. Ma propre mère dit que c'est à peine si elle me reconnaît. Regardez cette tronche, hein ? C'est un masque d'halloween.
Sean : Vous faites référence au creux autour de vos joues ?
M. Trapp : Je fais référence à mon visage de sidaïque. Je suis HIV-positif. C'est le cocktail que je prends maintenant qui fait ça. Ce n'est pas pour me plaindre. Je suis encore vivant, et c'est plus que ce que je peux dire pour John. Il a été mon partenaire pendant 5 ans.
Christian : Et il suivait le même traitement ?
M. Trapp : Mr. Homéopathique ? Il n'aurait pas pris d'Ibuprofène. On a essayé le réglisse, la griffe de chat... n'importe quoi pour booster son système immunitaire. J'ai claqué 401 000 dollars pour ces médicaments et, bah... Il n'a pas vécu plus d'un an après qu'il ait été diagnostiqué.
Sean : Je suis vraiment désolé.
M. Trapp : Pas moi. L'enfoiré me trompait avec n'importe qui, presque depuis le début. Il rencontrait des hommes onlines et organisait des réunions anonymes pour le sexe tout le temps qu'on était ensemble. Je ne l'ai jamais su. Ca fait peur. Etre si proche de quelqu'un, connaître chaque détail de sa vie, l'habiller... Je n'ai jamais imaginé pouvoir être trompé à ce point.
Christian : Techniquement, le terme employé pour votre état, c'est lipoatrophie faciale. Je présume que vous êtes sous fortes doses de Zerit ou de rétrovirus ? Au fil du temps, la réaction de ces produits chimiques est que ça érodera les cellules grasses du visage, des bras, des jambes, du diaphragme.
M. Trapp : Quel que soit le nom que vous lui donnez, c'est ma "Lettre Ecarlate" : "Gay malade. Restez au loin." Je veux juste recommencer à avoir des rancarts.
Sean : Avoir des rancarts ?
M. Trapp : Je ne suis pas mort. Je suis juste seul. Je veux retrouver mon ancien visage.
Scène 3 : Salle de repos
Sean : Depuis quand t'es passé expert en traitement du sida ?
Christian : J'achète les médicaments de Gina tous les mois.
Sean : Je ne savais pas ça.
Christian : Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi, Sean …………….. Mlle McGraw. A quoi devons-nous ce déplaisir ?
Kit : Eloigne-toi du comptoir, Christian.
Christian : Oh, nous ne jouons plus à ce genre de jeux, mon cœur ………….. Qu'est-ce que vous faites là ?
Kit : Eloigne-toi du comptoir et mets tes mains derrière la tête. Maintenant !
Sean : Hey. Attendez une seconde.
Christian : Bon sang qu'est-ce qu'il se passe ?
Kit : Christian Troy, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de Rhéa Reynolds. Vous avez le droit de garder le silence.
Générique
Scène 4 : Poste de police
Christian est prit en photos pour le casier
Scène 5 : Salle de repos
Sean : Le plus important c'est que pas un mot de tout ça ne sorte d'ici. A personne. Si la presse est au courant de l'arrestation, les affaires vont en souffrir. D'accord ?
Liz : Bien sûr. Parfait. Tout est revenu à la normale, alors. Comment peux tu être si indifférent, Sean ? Ecoutez, les flics ne peuvent pas arrêter quelqu'un pour un crime comme ça à moins d'avoir des preuves indiscutables, hein ?
Quentin : Je suis prêt à parier que Kit a arrêté Christian juste pour le récupérer.
Liz : Tu pense vraiment qu'elle serait allée si loin juste parce qu'elle a été larguée ?
Quentin : Cette salope ? Ouais alors.
Sean : Liz, tu ne pense pas vraiment que Christian soit le Découpeur, n'est-ce pas ?
Scène 6 : Poste de police
Prise des empreintes de Christian, prélèvements ADN ……………
Liz : Les gens qui connaissaient Ted Bundy pensaient qu'il était un type terrible. Il a fait des études universitaires, il était très charmeur, bon avec les dames. Et ensuite on découvre qu'il les étranglait après leur avoir dévoré les mamelons.
Scène 7 : Salle de repos
Sean : Etre charmeur et baiser beaucoup de femmes ne fait pas de vous un tueur en série.
Liz : Je sais, Sean. Je me fais juste l'avocat du diable.
Sean : Ca fait 20 ans que je connais Christian. Pendant la majeure partie de ce temps on a passé 14 heures par jour ensemble.
Scène 8 : Poste de police
Christian est prit en phot nu.
Sean : Je pourrais vous dire presque chaque détail de sa vie, de combien de cavités il a jusqu'à ce qu'il garde dans son tiroir à chaussettes.
Scène 9 : Salle de repos
Sean : Je le connais comme s'il était une partie de moi. Et je sais qu'il n'y a pas moyen qu'il ait fait ce dont il est accusé.
Liz : tu le connais depuis 20 ans, et tu n’as jamais imaginé qu'il était le père de Matt non plus.
Scène 10 : Poste de police, salle d’interrogatoires
Kit : Tu sais comment on appelle ceux qui s'endorment ici ? Des coupables. Tu vois, un homme innocent, il est terrifié à ce moment-là. Il pense qu'il ne reverra jamais sa famille et ses amis. Il pense qu'il sera peut-être violé en prison. Un homme innocent n'arrive pas à dormir parce qu'il est trop angoissé. Un coupable, il comprend qu'il a été attrapé. Il peut finalement arrêter de courir et prendre du repos.
Christian : 14 heures dans cet endroit sans même une tasse de café, et Gandhi deviendrait narcoleptique.
Kit : Je peux t'offrir quelque chose à boire ? On pourrait en avoir pour un moment.
Christian : Je ne pense pas. T'as marqué un point. Tu t'es vengée d'avoir été jetée. Je le reconnais. Mais j'arrête de jouer. Si je ne suis pas à la maison à 10 heures, plongé dans une bière et de la bouffe chinoise, je te ferai poursuivre par mon avocat pour diffamation, fausse arrestation et, si possible, être une pute royale.
Kit : Tu es arrêté pour meurtre, Christian. Ce n’est pas un jeu.
Christian : Si tu es si sûre que je suis le Découpeur, qu'est-ce qu'on peut dire de plus... Tu veux juste me torturer.
Kit : En fait, je suis ici pour t'aider.
Christian : M'aider ?
Kit : Avec ta confession.
Christian : Oh.
Kit : Donne la moi, et je verrai avec le procureur pour t'éviter la peine de mort. Tu as blessé suffisamment de gens, Christian. Epargne ceux que tu aimes et confesse tes crimes.
Christian : Bon sang, de quoi tu parles ?
Kit : Kimber et moi avons eu une discussion sympa il y a quelques heures.
Kimber vidéo : Tu perds ton temps. Je ne répondrai pas à tes questions, Kit.
Kit vidéo : Après toute l'intimité qu'on a partagée ? Qu'as-tu encore à me cacher, Kimber ? Bien sûr, je dois te rappeler que tout ce que tu dis ici est enregistré. Mentir ne ferait que t'impliquer dans les crimes de Christian.
Kimber : Christian n'est pas un meurtrier. Tu le sais. Tout ça c'est un piège.
Kit : Tu veux dire parce qu'on a couché ensemble ? Mon cœur, je déteste te décevoir, mais j'étais infiltrée ...
Kimber : On était une sorte d'obligation pour toi ? T'es vraiment une personne malade et tordue.
Kit : La vérité est que si tu veux attraper un tueur déviant, tu dois l'approcher suffisamment pour le regarder à l'oeuvre.
Kimber : D'après ce dont je me souviens, c'est toi la déviante.
Kit : Intéressant jugement, venant de quelqu'un qui mène sa vie comme une pute. Tout ce sexe vous désensibilise au bout d'un moment, n'est-ce pas ? Tu as besoin de plus en plus de bizarrerie pour avoir un orgasme. Asservissement, jeu de rôle, comportement masochiste. N'importe quoi pour relever la sauce. En fait, peut-être que toi et Christian êtes d'autres Paul et Karla Bernardo.
Kimber : Qui ?
Kit : Un couple de Canadiens mariés, dans les années 90. Ils aimaient kidnapper et droguer des femmes, les ramener à la maison. Avant de les tuer, Karla filmait son mari en train de violer les corps inconscients. Tu ne peux pas contester le fait qu'en tant que réalisatrice, tu sais comment fonctionne une caméra.
Kimber : Tu penses que je suis une meurtrière ? Pourquoi n'admets-tu pas la vraie raison pour laquelle tu m'as faite venir ici, Kit ? Tu es jalouse de moi. Tu es amoureuse de Christian, et maintenant que c'est juste lui et moi, tu essayes de prendre ta revanche.
Kit : Une fois que t'as baisé l'amant d'une fille devant elle, t'as plus besoin de se venger, n'est-ce pas ? (Kimber lui donne une gifle) En même temps, agresser un officier de police est une bonne raison pour se faire arrêter.
Kimber : Oh, tu plaisantes. Tu m'arrêtes ? Tu ne va pas m'arrêter ! T'es folle ?
Christian : T'as pas le droit de la traiter comme ça. Elle ne t'a pas blessée.
Kit : C'est mignon. Tu agis comme une vraie personne capable d'aimer quelqu'un.
Christian : Je... l'aime.
Kit : Regarde ce que tu lui as fait depuis que tu l'as rencontrée. Cocaïnomane, star du porno. Maintenant, arrestation pour agression sur un policier. Existe-t'il quoi que ce soit que tu aies touché et que tu n'aies pas détruit ? Tu ferais mieux d'être raisonnable et de coopérer avec moi, Christian, ou Kimber n'est qu'un début. Qu'un seul mot de ton arrestation sorte d'ici, et les gens réaliseront qui tu es vraiment, je pourrais bien être la seule amie qu'il te reste.
Scène 11 : Voiture de Sean
Julia : Ils ont fixé le montant de la caution ?
Sean : Non
Julia : Ca va coûter tout ce qu'il a à Christian s'il entame un procès, n'est-ce pas ?
Sean : Il n'y aura pas de procès. Il n'a rien fait.
Julia : Je sais qu'il n'a rien fait. Mais des gens sont accusés à tort par le système juridique tout le temps. Je veux dire, même s'il est reconnu innocent, rien que d'avoir été accusé ruinera sa carrière. Tu vas continuer les affaires avec lui ?
Sean : T'es sérieuse ? Bien sûr que oui. Absolument.
Julia : Même si ça te coûte le cabinet ? Tout ce pour quoi t'as travaillé toute ta vie ?
Sean : Il est innocent, Julia. S'il le faut, je paierai les frais juridiques moi-même.
Scène 12 : Poste de police, salle d’interrogatoires
Christian : Comment je pourrais être le Découpeur alors que j'ai été égorgé moi-même ?
Kit : Pour commencer, tu avais tous les outils nécessaires. D'abord tu t'es injecté un peu de tranquillisant... juste assez pour résister à un examen minutieux et à une enquête. En tant que chirurgien, tu savais exactement où te couper, comme ça tu n'as jamais couru de vrai danger. Ensuite t'as caché tous tes instruments et t'as sauté dans ton lit. Après avoir saigné un moment, t'as appelé la police. Brillant stratagème, je dois l'admettre.
Christian : Et sur le fait que j'aie été violé ? Comment je pourrais simuler ça ?
Kit : Tu as refusé l'examen policier. Il n'existe aucune preuve d'agression ou de pénétration.
Christian : Tu n'as pas la moindre preuve tangible. Tu veux moi ou n'importe qui d'autre, pour faire croire que t'as résolu une affaire ? Je pense qu'il te faut quelque chose d'un peu plus solide qu'une rupture avec ma petite-amie, et une très vague théorie selon laquelle j'aurais truqué mon propre égorgement.
Kit : Peut-être que ceci aidera. C'est ta taille, je crois. Trouvé dans l'appartement de Rhéa après le meurtre. Le sang à l'extérieur du préservatif appartient à Rhéa. Le sperme à l'intérieur correspond au tien. C'est assez solide pour toi ? ……………………………………………
Christian : Je peux expliquer le préservatif. C'est toi qui l'as mis.
Kit : C'est ta défense ?
Christian : Avec tous les magnums que j'ai utilisés avec toi ces derniers trois mois, ça te serait facile d'en voler un et de le laisser dans le lit de Rhéa.
Kit : Voyons ça. Je m'introduis dans l'appartement de Rhéa après qu'elle ait été assassinée, mais avant que la police n'arrive, et je cache l'un de tes préservatifs usagés que j'ai volé dans ta poubelle une semaine avant ? Je ne suis jamais contre une bonne théorie de conspiration, Christian, mais celle-ci est un peu mince.
Christian : Si tu ne l'as pas mis là, quelqu'un l'a fait.
Kit : Qui ferait ça ?
Christian : Jette une pierre n'importe où dans South Beach. Tu frapperas bien un mannequin que j'ai baisé et jamais rappelé. Pourquoi tu ne commences pas par là ?
Kit : Je préférerais regarder vers quelque chose que personne ne sait. Tu es allé en maison de correction quand tu étais enfant, Est-ce exact ?
Christian : Quand j'avais 12 ans. Qu'est-ce que ça a à voir avec ça ?
Kit : Enormément, en fait, quand tu considères ce qui t'a amené là en premier lieu. J'ai trouvé beaucoup d'articles de journaux de l'époque fascinants. Il semble que tu aies été un égorgeur dès ton plus jeune âge. Le massacre d'animaux chez les enfants est le signe précoce d'un comportement sociopathe. Presque tous les tueurs en série ont commencé comme ça.
Christian : Je n'ai pas tué ces animaux. Je les ai trouvés comme ça. Ils étaient déjà morts.
Kit : Tu leur as juste coupé la tête pour expérimentation.
Christian : Qu'est-ce que je peux dire ? J'ai toujours voulu être chirurgien.
Kit : Tu veux dire que tu souffrais d'un complexe de dieu.
Christian : Ce n'est pas un complexe de dieu. J'étais gamin. Je m'ennuyais. J'étais curieux.
Kit : C'est drôle. C'est ce que Matt a dit l'autre jour pour expliquer pourquoi il a frappé un transsexuel. Il était curieux.
Christian : Ne commence pas à comparer mon enfance à ce qu'il s'est passé avec Matt. On a grandi dans des environnements très différents.
Kit : Oui, mais c'est pour ça que c'est si fascinant. En dépit des éducations différentes, tes gênes ont produit un enfant qui s'avère être aussi violent que toi. Ta nature surpasse l'éducation à chaque fois.
Christian : Tes arguments procéduriers ne tiendront pas devant un tribunal.
Kit : Oh, je crois que si une fois que j'aurai prouvé au-delà du doute raisonnable que ta violence est innée.
Kit : Allons faire un petit tour. Tu as des visiteurs.
Scène 13 : Poste de police, bureau de Kit
Julia : Oh, mon dieu. Christian.
Christian : Je vais bien ……………..
Julia : Comment t'ont-ils traité ?
Christian : Comme un criminel. A force d'être enfermé seul dans une pièce avec cette pute depuis deux heures, maintenant je suis prêt à tuer quelqu'un.
Sean : Elle a des preuves solides, d'après ce que j'ai appris.
Christian : Qu'est-ce que tu veux dire ? Qu'as-tu appris ?
Julia : Ils ont trouvé l'un de tes préservatifs sur le lieu du crime, c'est vrai ?
Sean : Est-ce que c'est vrai ?
Christian : Tu ne peux pas vraiment croire que j'aurais pu... C'est elle qui l'a mis, Sean. Sinon comment penses-tu qu'il se soit trouvé là-bas ?
Sean : Elle nous a également dit que tu n'avais pas demandé d'avocat.
Christian : Je n'ai rien fait. J'en ai pas besoin. Demander à être représenté équivaudrait à dire que j'ai quelque chose à cacher. C'est pas le cas ………………………… J'ai du mal à croire que ça m'arrive.
Sean : On a engagé un avocat pour toi. Cunningham est le meilleur de la ville. Il est en route.
Christian : Merci.
Julia : Ce n'est pas parce qu'on doute de toi, Christian. C'est juste parce que nous voulons nous assurer que tu es protégé, c'est tout.
Christian : Vous voulez me protéger ? Alors allez chez moi. Kit va avoir un mandat et va tout mettre à sac demain.
Sean : Que veux-tu qu'on fasse ?
Christian : J'ai besoin de quelqu'un de confiance sur place pour qu'elle ne mette pas davantage de preuves. Elle sait qu'elle n'aura pas d'aveux, alors elle essaye de retourner ceux que je connais contre moi.
Julia : D’accord
Scène 14 : bloc opératoire, opération de M. Trapp
Quentin : Peut-être un peu plus dans la joue droite. Encore 3ccs là-dessous et il sera exactement comme avant, plein de santé.
Sean : C'est pas bien.
Quentin : Alors on va commencer avec une dose plus petite. On va attendre de voir ce que ça donne...
Sean : Cet homme est malade. Pourquoi cachons-nous sa maladie ? Si on lui donne l'air d'un type normal, en bonne santé, il pourrait coucher avec qui il veut et répandre le virus à volonté. C'est dangereux et irresponsable.
Quentin : Es tu en train de présumer qu'il va foncer hors d'ici dès qu'on aura fini et se faire tous les gens qu'il voit rien que pour les infecter ?
Sean : Je n'ai passé que 10 minutes en consultation avec lui. Je ne le connais pas du tout.
Quentin : Je crois que l'arrestation de Christian vous a rendu un peu paranoïaque, mon ami.
Sean : Tu sais, ils ont trouvé une capote sur le lieu du crime qui correspond à l'ADN de Christian.
Quentin : Et alors ? La police l'y a mis. Ca arrive tout le temps.
Sean : L'ADN ne ment pas.
Quentin : Demandez à OJ. Il vous dira le contraire ………….. Tu pense que Christian l'a fait.
Sean : J'ai pas dit ça. Ce n'est pas ce que je pense. Tu ne le connais que depuis quelques mois. Tu devrais être le plus susceptible de le croire coupable.
Quentin : Je pense que c'est le contraire, en fait. Je pense que tu en apprends plus sur quelqu'un durant les 5 premières minutes que durant une relation de 20 ans. Réfléchis-y. Les premières impressions sont toujours exactes. C'est le temps et les sentiments qui opacifient la capacité de jugement de l'esprit.
Scène 15 : Poste de police, salle d’interrogatoire
Kit : J'ai pris la liberté de compléter pas mal de détails existants sur ces rapports de crimes, dates des attaques, noms des victimes, etc... Tout ce qu'il te reste à faire, c'est de signer ici, et on pourra travailler sur la formulation de tes aveux après que tu t'es reposé. Je suis sûre que tu admettras qu'étant donné toutes les preuves, c'est le meilleur moyen de t'en sortir.
Christian : Va te faire foutre. Je veux mon avocat.
Kit : Si tu impliques un avocat, je ne pourrai plus t'aider, Christian. Et mon offre ne tiendra plus.
Christian : Tu veux vraiment la jouer comme ça, mon cœur ? Tu n'as aucune idée d'à qui tu t'attaques.
Kit : Je suis désolée d'entendre ça. Je vais chercher ton avocat, alors. Il attend. Oh ! Si ça ne t’embête pas, laisse-moi te donner un petit conseil. Dis-lui que tu veux plaider la folie.
Christian : Pour avoir couché avec toi en premier lieu ?
Kit : Au vu de ton arbre généalogique, je pense que tu as une bonne chance d'éviter au moins la peine de mort. Un jury devrait même avoir de la sympathie pour toi.
Christian : Que connais-tu de mon arbre généalogique ?
Kit : Tu as une prédisposition génétique à la violence, Christian. C'est dans ton sang.
Christian : De quoi tu parles ?
Kit : J'ai trouvé ta mère biologique, Christian. Elle est encore vivante ……………………
Scène 16 : Poste de police, derrière le miroir sans teint d’une salle d’interrogatoire
Kit : Ton adoption a été ordonnée par le tribunal parce qu'elle n'avait que 15 ans quand tu es né. Je l'ai fait citer en tant qu'éléments de l'enquête, ensuite j'ai pu remonter jusqu'à elle. Il s'avère que ta mère ne vit qu'à 160 kilomètres de Miami.
Christian : Tout ce temps ?
Kit : Quand je l'ai contactée, elle a insisté pour venir en personne. Normalement, je ne laisse jamais un suspect faire ça, mais j'ai le cœur tendre quand il s'agit de réunir une famille. Tu as 5 minutes ……………….
Femme : Bonjour, Christian.
Christian : Ils m'ont toujours dit que tu étais morte.
Femme : Je suis désolée. Ca doit vraiment être un choc pour toi ………… L'Inspecteur McGraw m'a informée de la plupart des choses qui t'arrivent...
Christian : L'Inspecteur McGraw n'a pas arrêté le bon type. Elle le sait.
Femme : Je suppose qu'il y a une chose que tu ne peux pas nier, et c'est que tu ressembles beaucoup à ton père.
Christian : Il est encore vivant, mon père ?
Femme : Je ne sais pas, mais je suis pratiquement sûre qu'il ne connait même pas ton existence.
Christian : Tu ne lui as jamais parlé de moi ?
Femme : Je n'avais que 14 ans à l'époque... où il m'a violée. Il a agressé 10 autres filles avant moi. Il a pénétré par effraction dans leur maison, les a violées, a coupé un morceau d'elles pour l'emporter avec lui en guise de trophée. Je suppose que c'est ce qu'il me serait arrivé si mon père n'était pas rentré plus tôt du travail ce soir-là. Ils ne l'ont jamais attrapé.
Christian : Pourquoi n'as-tu pas avorté ?
Femme : J'aurais probablement dû. Mais ma famille ne l'entendait pas comme ça à l'époque. En dehors de la façon dont tu as été conçu, tu étais innocent. Tu méritais d'être sauvé.
Christian : Sauvé ? As-tu la moindre idée de qui était ma famille d'accueil ? De ce qu'elle m'a fait ?
Femme : Non, et je suis désolée...
Christian : Je suis désolé. C'est un peu... Un peu trop pour moi de gérer ça maintenant.
Femme : Le fait est que je savais que regarder ton visage chaque jour ne me rappellerait que le viol. Je pensais être responsable en t'abandonnant. Mais je ne l'étais pas. C'est pourquoi je suis là maintenant. Tu n'as jamais eu une chance de devenir un homme bon, Christian. Quand tu réalises qui était ton père, ce qu'il t'a transmis. et je... je te dois après tout ce temps de te le dire moi-même... et je dois à toutes ces pauvres autres filles d'essayer de te convaincre d'arrêter.
Christian : Tu ne m'as pas vu depuis ma naissance, et pourtant... tu penses que je suis un assassin. Je gagne 750 000 dollars par an... au moins. Je suis un putain de chirurgien. C'est pas parce que mon père t'a violée que je vais devenir comme lui.
Femme : Christian, s'il te plaît...
Christian : S'il te plaît, ne me dis pas que tu es venue jusqu'ici après tout ce temps pour me convaincre que je suis un assassin.
Femme : Ca n'a pas été pas facile pour moi non plus, tu sais, de replonger dans le passé ! Quel effet tu crois que ça fait ?! De réaliser que mon fils, que je n'aurais jamais dû avoir, est devenu mon pire cauchemar.
Christian : J'imaginais, quand j'étais battu et molesté par mon père adoptif que... aucune de ces douleurs ne pourrait me blesser parce que ma mère était un ange qui me regardait du paradis. C'est ce qui m'a donné la force d'avancer, de faire quelque chose de ma vie. Maintenant, j'aimerais juste que tu sois morte. Ca te va comme confession ? ……………. J'ai terminé.
Scène 17 : Appartement de Christian, perquisition
Sean : C'est vraiment nécessaire ? Ce sont toutes des chemises à 200 dollars.
Kit : C'est des preuves maintenant. Chacune d'elles sera envoyée au labo pour tester si l'ADN correspond aux traces de sang et de sperme. Emballez et étiquetez chacune d'elles, s'il vous plaît.
Julia : Ca semble excessif. Que cherchez-vous exactement ?
Kit : Tout ce qui peut relier le docteur Troy aux autres scènes de crime ou qui correspond au profil.
Sean : Et de quel profil s'agit-il ?
Kit : Déviant sexuel, masochiste obsédé par les apparences. Qu'est-ce qu'on a là ? Sa collection privée de pornos. Oppression humaine et souffrance. Fouet intelligent. Le gang-bang gang.
Sean : Kimber réalise des vidéos porno. Je suis sûr que ce sont les siens.
Kit : Ceux que Kimber réalise sont très loin d'être aussi hardcore que ceux-là. Les siens ont pour thème la prise de pouvoir par les femelles, pas de dégradation.
Homme : J'ai trouvé ça dans le tiroir de la cuisine.
Kit : On ne peut pas dire que ça me surprenne. C'est très commun chez les criminels d'être obsédés par leurs propres crimes et l'attention que la presse leur accorde. C'est une manière de revivre l'excitation de l'attaque.
Sean : McNamara/Troy est probablement mentionné dans la moitié de ces articles. On fait le travail gratuitement sur les victimes.
Kit : La plupart des gens qui sont victimes de crimes violents ont tendance à éviter les rappels de leur propre abus.
Julia : Ce n'est qu'une théorie. Ca ne prouve rien.
Kit : Je ne sais même pas pourquoi je supporte votre présence.
Sean : Pourquoi le faites-vous ?
Kit : Parce qu'il est temps que vous voyiez Christian pour ce qu'il est en réalité, un sociopathe terrifiant. Exemple.
Sean : Quelle est votre brillante conclusion, qu'il est obsédé par l'ordre ?
Kit : Il y a l'ordre d'une femme de ménage et l'ordre effrayant, obsédant, compulsif, qui veut toujours dire qu'on essaye de cacher quelque chose …………… Tranquillisant. Exactement du même type que le Découpeur utilise pour paralyser ses victimes.
Scène 18 : Poste de police, dans une salle
Sean : Je ne comprends pas. Pourquoi Kit aurait-elle amené ta mère ici pour te voir ?
Avocat : Bah, je suis occupé. Tu vas devoir t'occuper de ça, d'accord ? Je suis désolé. Où en étions-nous ?
Christian : Ma caution. Quand vais-je pouvoir rentrer chez moi et prendre une douche ?
Avocat : La police peut vous garder encore 24 heures avant que le procureur prépare une audition, alors vous pourriez passer le week-end ici.
Christian : Vous plaisantez ? Je dois passer encore 2 jours dans ce trou merdique ?
Avocat : Faites-moi confiance, c'est la bonne nouvelle. Ca veut dire qu'ils essayent de gagner du temps pour monter un dossier plus solide.
Sean : Comment peuvent-ils ne pas avoir d'affaire ? Ils l'ont déjà arrêté, fouillé son appartement, trouvé le préservatif...
Avocat : Premier point, s'ils pensaient tenir leur homme, ils auraient révélé son identité aux médias maintenant. Ce qui m'amène à votre défense. Maintenant, notre stratégie à ce point c'est d'exposer les abus policiers, et de discréditer leur enquête. La manière dont nous allons nous y prendre est de mener notre propre enquête, et de la faire tourner en votre faveur. Ca va demander beaucoup de ressources.
Christian : Vous voulez dire par rapport à vos honoraires ?
Avocat : C'est difficile de vous donner un chiffre ferme et définitif, mais étant donné la portée et la nature de cette affaire, je dirais entre 3 et 5 millions.
Christian : Pourriez-vous nous excuser un moment ?
Avocat : Certainement.
Christian : Merci …………….. Je peux obtenir un prêt en hypothéquant le cabinet. Tu vas m'aider à le faire ? Ecoute, le type est le meilleur de Miami. Ca va coûter cher, mais je ne peux prendre aucun risque si je veux être libre.
Sean : Ils ont trouvé le tranquillisant dans ton appartement, Christian. Alors tu vas essayer de nier qu'il t'appartient ?
Christian : Je l'ai commandé il y a un mois par le cabinet. C'est pas ce que tu penses.
Sean : Ha bon ? Parce qu'en ce moment, je ne suis plus sûr de rien.
Christian : Ecoute, je l'ai acheté parce que j'avais des doutes. Je ne savais pas si j'étais effectivement paralysé cette nuit là, ou si... j'étais disposé à le laisser me blesser...
Sean : Je ne comprends pas.
Christian : Allez, Sean, je suis un type fort, 5 ccs de cette substance ne sont pas suffisants pour me paralyser au point de ne plus pouvoir bouger.
Sean : La même chose m'est arrivée et je n'ai pas pu bouger pendant une heure. Je ne vois pas pourquoi tu penserais...
Christian : Parce que je bougeais. J'ai bougé mes doigts quand ça m'est arrivé. Je ne sais pas si c'était un réflexe ou un spasme nerveux ou autre, mais... Je reste éveillé chaque nuit en me demandant si j'aurais pu faire quelque chose. Si je ne me suis pas défendu parce que d'une certaine manière, je... je sentais que je l'avais mérité.
Sean : Pour quoi ?
Christian : Pour quoi ?! Pour avoir baisé Julia alors que vous étiez fiancés. Pour tromper chaque petite-amie que je n’aie jamais eue. Pour prendre 10 plaques pour raffermir les seins tombants d'une quelconque connasse de la haute. Pour être un type insensible en général. Fais ton choix. Tu dois me croire, Sean. Si j'étais leur type, ca voudrait dire que je t'ai coupé. Ca voudrait dire que j'ai pris un couteau et que j'ai coupé ton visage. Tu penses vraiment que je pourrais faire ça ? ……………………………………………………… Je vais retourner dans ma cellule. Ca devient un peu inconfortable ici.
Scène 19 : Appartement de Julia
Andréa Hall télé : Bonsoir, ici Andrea Hall en direct du Commissariat de Miami Dade, avec une exclusivité WCNU. Un chirurgien plastique local, le Docteur Christian Troy, a été arrêté, soupçonné d'être le Découpeur. Juste 36 heures après le meurtre de Rhéa Reynolds, la police a dit qu'ils ont finalement trouvé une faille dans l'affaire qui maintenait Miami en proie à la terreur pendant les 6 derniers mois. Le porte-parole de la police n'a révélé aucun détail sur la preuve qui a mené à l'arrestation du Docteur Troy, mais il m'a dit qu'un enquêteur spécialisé enquêtait sur le docteur depuis quelque temps. L'ironie de cette situation, c'est que le Docteur Troy, qui fait partie de l'équipe de chirurgiens de McNamara/Troy, a volontairement réparé les visages des victimes qu'il a prétendument coupés. Quelques unes de ces femmes, qui ont été contactées pour réagir à la nouvelle, ont refusé tout commentaire jusqu'à présent. Sans aucun doute, la réaction dans la région de Miami est le soulagement et l'optimisme prudent.
Scène 20 : Appartement de Christian
Kimber : T'es réveillé, chéri ? Tu t'es beaucoup agité et retourné. T'as fait un mauvais rêve ?
Christian : C'était horrible. J'étais en prison.
Kimber : Je t'ai préparé ton petit-déjeuner préféré. Peut-être que ça t'aidera à te sentir mieux. Et si tu te dépêches de finir, je te laisserai me raser les jambes. Et qui sait quoi d'autre.
Scène 21 : Poste de police, cellule
Gardien : Debout, c'est votre jour de chance. Venez.
Christian : Il n'existe pas une sorte de loi qui me permettrait de me reposer entre deux interrogatoires ?
Gardien : Vous êtes libre de partir.
Christian : Quoi ?
Gardien : L'inspecteur McGraw a rencontré le procureur ce matin, et l'a convaincu d'abandonner toutes les charges.
Christian : Pourquoi ?
Gardien : Le vrai Découpeur a encore frappé la nuit dernière. Les preuves relevées sur la scène du crime étaient suffisantes pour la convaincre que vous étiez innocent.
Scène 22 : Clinique
Christian fait le tour de la clinique qui est vide, puis va vers les chambres des patients.
Christian : Mr. Trapp.
M. Trapp : Oh, mon dieu, c'est vous.
Christian : Je n'avais pas l'intention de vous faire sursauter. Je regardais si je pouvais trouver le Docteur McNamara.
M. Trapp : Non. Non. Non. Je suis content que vous soyez là. J'ai besoin que quelqu'un me fasse une inspection finale. Vous pouvez le faire que je puisse rentrer chez moi ?
Christian : Le remplissage a fonctionné et je ne vois aucun signe d'infection. Vous devrez prendre des antibiotiques pendant quelques semaines, mais à part ça, vous avez l'air...
M. Trapp : Comme avant. C'est drôle. La semaine dernière, quand les gens me regardaient, tout ce qu'ils voyaient c'était un homme mourant. Aujourd'hui, j'ai l'air prêt à conquérir le monde. C'est comme si toute ma personnalité avait changé pendant la nuit.
Christian : Au moins la vôtre c'était en mieux.
M. Trapp : A l'extérieur, ouais. Mais à l'intérieur, je suis toujours la même personne. Je présume que... les gens voient seulement ce qu'ils veulent voir …………………………
Sean : Te voilà. Mon dieu, j'ai été tellement soulagé quand j'ai appris que t'étais sorti. Je n'aurais jamais dû douter de toi, Christian. Je savais que c'était une erreur. T'arrives à croire qu'Andrea Hall ait attaqué comme ça. La moitié de nos rendez-vous ont été annulés cette semaine. Je suis sûr que l'autre moitié n'a même pas pris la peine d'appeler pour dire qu'ils ne viendraient pas. Avec tout ce que t'as traversé, j'ai bien envie d'appeler la chaîne et...
Christian : Ce n’est pas un problème, Sean.
Sean : Tu plaisantes ? Ca pourrait prendre des mois pour qu'on s'en remette. A l'heure d'aujourd'hui, on n'a aucune intervention de prévue.
Christian : Elle a rapporté l'histoire parce que je l'ai appelée pour lui dire ce qu'il était arrivé. Ils t'autorisent encore un appel en prison, tu sais.
Sean : T'as raconté l'histoire ? Pourquoi ?
Christian : Parce que je savais que le vrai Découpeur détesterait ne pas être crédité pour son travail.
Sean : Alors tu savais qu'il frapperait encore.
Christian : Je l'espérais. Comme ça ils devraient me relâcher.
Sean : T'as prévu ta sortie de prison en sacrifiant une autre innocente ? Comment ça a pu ne serait-ce que te traverser l'esprit ?
Christian : Je n’avais pas le choix, Sean. Tout le monde dans ma vie, tous ceux en qui j'avais confiance m'abandonnaient, y compris toi ! Mon dieu. On se connaît depuis 20 ans. Je pensais que tu me connaissais.
Sean : Je le pensais aussi.
Liz : Oh, tu es la. La dernière victime du Découpeur est dans ton bureau, Christian.
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Christian : Dites-moi ce que vous n'aimez pas chez vous.
Kit pleure les yeux baisés, puis les relèves et regarde Christian.
FIN (Ecrit par Sophia81)