Scène 1 : Bureau de Christian
Christian : On dirait bien un carcinome basique, rien de bien méchant. Je peux vous le retirer ici sous anesthésie locale, Mme Kamden.
Mlle Kamden : Mlle Kamden. Mon divorce a été prononcé il y a trois mois.
Christian : Je suis désolé. Je suis désolé de vous dire que vous allez devoir mettre un frein au bronzage intégral.
Mlle Kamden : Non, tout est bronzé chez moi, le cul et les seins blancs, je laisse ça aux touristes allemands et aux stripteaseuses.
Christian : Dans ce cas vous allez devoir vous trouver quelqu'un pour appliquer de la protection solaire indice 50 sur ce petit cul.
Mlle Kamden : Et comment je vais réussir à trouver quelqu'un pour cette tâche ingrate, moi ?
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Christian : Mardi prochain, ça vous dit, Mlle Kamden ?
Mlle Kamden : Je pense que j'ai un trou ce jour là …………
Gina : Salut, connard …….............
Christian : Tu es comme de l'herpès, à chaque fois que tout va bien dans ma vie, je subis une éruption de Gina ! Qu'est ce que tu veux ?
Gina : Il faut que je te parle, il faut que tu écoutes.
Christian : Nom de Dieu, c'est quoi ce délire, l'étape 9 de ton programme de réinsertion ? Ce n’est pas la peine de t'excuser sur ce qui s'est passé, Gina, je m'en bats les couilles !
Gina : Je suis positive...
Christian : Positive à propos de quoi ? ……………..
Gina : J'avais un champignon dans la bouche, le médecin à la clinique a appelé ça un candi-machin-truc...
Christian : ...candida albicans...
Gina : Ouais...Je pense que ça doit être un des premiers symptômes du sida, alors......ils m'ont fait faire le test...
Christian : Quand est-ce que tu l'as su ?
Gina : Il y a une semaine. Peut-être deux...Je vais bien sinon, ils m'ont prescrit des antibiotiques pour le champignon et ils m'ont dit de prendre le "cocktail" de médicaments contre le sida.
Christian : On sait quand tu as contracté la maladie ?
Gina : Ils ne savent pas exactement, six mois, peut-être un an...C'est pour ça que je suis venue, pour te dire de faire le test.
Christian : Nom de Dieu, comment as-tu pu être aussi irresponsable ?
Gina : Je ne t'ai jamais vu mettre une cagoule sur Popaul, Mr le lapin !
Christian : J'aurais dû en enfiler deux avec toi !
Gina : Tu l'as jamais fait, connard, car tu te crois invincible et tu te fous royalement de moi ou des pétasses dans lesquelles tu te vides depuis les vingt dernières années !
Christian : Dégage ! Dégage de ma vie !
Gina : Attends, Christian, j'ai besoin de toi pour contacter James et Wilburgh …………… Le médecin a dit que j'ai pu l'infecter in utero. Ce qui m'arrive, je m'en fous mais j'ai besoin de savoir si mon bébé est malade. Je peux supporter les pilules, la douleur mais pas de ne pas savoir s'il va bien ou pas.
Christian : Va te faire foutre, tu n'as qu'à te débrouiller toute seule ! Tu es empoisonnée, Gina ! Tout ce que tu touches est immédiatement infecté par ton malheur !
Gina : Tu veux savoir ce que je pense, connard, on a tous les deux été conçus en enfer ! La seule différence entre toi et moi, c'est que moi, j'assume mes responsabilités ! …………….
Générique
Scène 2 : Bureau de Sean
Homme : "La beauté est une malédiction qui plane sur le monde." C'est ce qu'il a dit quand il m'a fait ça ! ...et il a raison. Mon apparence a toujours été ma malédiction !
Christian : Vous ne pouvez pas vous reprocher ce qu'il vous est arrivé, Mr Rourke. Vous avez été agressé par un malade mental !
Mr Rourke : C'est mon apparence qui l'a attiré ! J'ai jamais voulu devenir mannequin ! J'étais à la plage, c'est là qu'on m'a repéré... je venais d'avoir un A en droit et je fêtais ça, il y a un photographe qui est venu me voir, il a pris quelques clichés et un mois plus tard, au lieu de passer l'examen du barreau, je posais pour la couverture du catalogue Jay Crew...
Sean : C'est comme un rêve qui se réalise ………………………….. Vous permettez ? Je suis parfaitement conscient que vous vous dîtes que votre vie est fichue mais vous avez vu Naomie Gaines ?
Mr Rourke : Elle a été une des premières victimes du Découpeur, c'est ça ?
Sean : C'est nous qui avons opéré son visage, elle vient de boucler un contrat pour la couverture de "Self", je ne vois pas pourquoi votre opération ne serait pas tout autant un succès ! On va utiliser de la peau qu'on prélèvera de votre cuisse pour réparer les nerfs et recouvrir les cicatrices.
Mr Rourke : Pas sur ma cuisse, je ne pourrais jamais retravailler avec des cuisses de poulet
Sean : La perte de muscle sur votre jambe sera invisible, si c'est ce qui vous tracasse.
Mr Rourke : Je me dois à moi-même d'être quelque chose de plus qu'une image en deux dimensions dans un catalogue.
Christian : Avez-vous été blessé ailleurs ?
Mr Rourke : Tout ce que je vous dis est couvert par le secret professionnel, hein ?
Christian : Oui.
Mr Rourke : J'ai une couche collée à mon slip ! Il m'a violé. Ca fait une semaine que je chie des lames de rasoir ! Quand je travaille les pecs, je soulève 135 kilos, je suis ceinture noire, bordel mais j'ai même pas pu me défendre contre cet enculé !
Sean : Il vous a maîtrisé ?
Mr Rourke : Il m'a drogué ! Il m'a injecté une saloperie ! Je ne pouvais pas parler, je ne pouvais pas bouger !
Christian : On peut intervenir sur votre rectum pendant qu'on opère votre visage. En attendant je vais vous prescrire des anti-inflammatoires.
Sean : Je suis désolé de vous le demander mais avez-vous fait le test HIV ?
Mr Rourke : Pas besoin. Cet enfoiré était suffisamment lucide, il a utilisé un préservatif ! La police a dit que c'était pour éviter de laisser son ADN. Mais je suis sûr que ce mec là pense que tous les mannequins masculins sont homos. Il ne voulait pas courir de risques ! On n'est jamais trop prudent de nos jours.
Scène 3 : Salle d’interventions
Sean : C'est quoi tout ça ?
Christian : Je me fais une prise de sang. Je me sens un peu abattu ces derniers temps, je me demande si j'ai pas une carence en vitamines...
Sean : T'aurais pas plutôt une carence en sommeil ? T'as plus 20 ans l'ami, toutes ces nuits à faire la fête, ça commence à se sentir !
Sean : Je vais te le...
Christian : Non !
Sean : J'ai toujours été plus habile à trouver la veine que toi. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Christian : Gina est séropositive.
Sean : Tu... Tu as couché avec Gina...combien...trois fois ? J'imagine que tu n'as pas eu de rapports à haut risque avec elle...Multiples partenaires, pénétration anale...
Christian : On n'a rien fait de particulier...
Sean : Bien. Je suis sûr que tu n'as rien ! Les probabilités que tu contractes la maladie en ayant des rapports hétérosexuels sont infimes.
Christian : C'est pour ça que tu mets des gants pour me faire la prise de sang ?
Sean : Ecoute, même si tu es séropositif, ce ne sont plus les années 80 ! Le cocktail marche très bien ! Les gens vivent pendant des années.
Christian : Ca marche pour certains, pas pour d'autres ! Pour les médias, l'histoire des vivants est plus intéressante que celle des mourants ! Personne ne parle jamais des effets secondaires de ce cocktail ! Les diarrhées chroniques, les cailloux dans les reins... La redistribution des graisses...
Sean : Je te dis simplement que tu peux mener une vie normale malgré tout.
Christian : Une vie normale ? Tu réalises ce que ça veut dire ? Mis à part le fait que je vais pouvoir faire don de ma bite, on va devoir révéler mon état à tous nos patients, Sean. Tu voudrais qu'un chirurgien séropositif t'opère ? Arrête de jouer les médecins avec moi, comporte-toi comme un ami !
Sean : En tant qu'ami et médecin, je te conseille de contacter toutes les femmes avec lesquelles tu as eu un rapport physique.
Christian : Je les appellerai après avoir eu mes résultats !
Sean : Combien de temps ça va prendre ? Deux, trois jours ? Combien de femmes avec qui tu as couché vont coucher avec quelqu'un pendant ce laps de temps ? Des vies sont en jeu, Christian ! Y compris ma belle-mère ! Je suis là pour toi, je vais t'aider à surmonter cette épreuve, que les résultats soient bons ou pas, mais tu dois assumer tes responsabilités ! Tu n'as peut-être pas agi en adulte avec ces femmes mais tu sais quoi faire maintenant ! ...pour te repentir ce que tu leur as peut-être fait ! ……………………………………………………………………….
Scène 4 : Appartement de Christian
Christian : Salut Erica, c'est Christian …….. Moi aussi, je suis content de t'entendre. Ecoute, Erica, je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'ai couché avec quelqu'un qui est séropositif, ce qui veut dire que je le suis peut-être aussi......ce qui veut dire que toi aussi...Je n'ai jamais dit que je l'étais ! J'ai dit que elle, elle était séropositive ! J'ai fait une prise de sang aujourd'hui, donc ce que je pense......c'est que tu devrais peut-être faire pareil. Ecoute, ma petite, je ne suis pas le seul responsable ! C'est toi qui m'a sauté dessus ! Pourquoi j'ai pas pensé à mettre un préservatif ? La dernière fois que t'as eu peur de tomber enceinte, Reagan était encore au pouvoir ! Arrête tes conneries, Erica ! Je n'ai pas abusé de toi !
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Christian : Tu n'avais pas l'air très intéressée par mes aventures précédentes quand t'étais penchée sur mon bureau, le cul en l'air, Mlle Kamden ! Tu crois que ça ne me fout pas les boules à moi aussi ?
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Christian : Arrête de pleurer... Arrête de pleurer... Arrête de pleurer... Arrête de pleurer... Arrête de pleurer
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Christian : Arrête de pleurer
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Scène 5 : Appartement de Julia
Andrea Hall télé : Comment mettre un terme à des agressions aussi aléatoires ? Comment combattre un ennemi aussi dangereux? Un homme qui se propose d'amener un début d'explication est le Dr Sean McNamara, chirurgien plastique à Miami qui a consacré son temps et son talent à aider les vic...
Julia : Il est tout beau.
Kevin Hutchk : Un peu de maquillage et de la vaseline sur l'objectif et même mon chien peut ressembler à Demi Moore.
Julia : Tais-toi !
Andrea Hall télé : ...ce n'est pas pour l'argent, vous passez des heures en salle d'op à opérer ces gens gratuitement.
Bureau de Sean
Sean : Comme vous l'avez dit, c'est pour les victimes. Parfois, il faut comprendre qu'on est partie intégrante de ce qu'on voit aux informations, que nous avons une responsabilité envers notre communauté, qu'il faut être actif et participer au combat. Je m'exprime avec mon scalpe
Appartement de Julia
Sean Télé : Mais chacun de nous possède son propre outil.
Andrea Hall télé : D'après la police, le Découpeur dit quelque chose avant de mutiler ses victimes.
Sean : "La beauté est une malédiction qui plane sur le monde."
Andrea Hall télé : Vous êtes plasticien, comment ne pas être touché par ce qu'il dit ?
Sean télé : Ca me touche ! Nous sommes tous entraînés dans le mythe de la beauté. Mais la différence entre ce que fait le Boucher et ce que je fais, c'est qu'il essaye d'exprimer sa haine intérieure en mutilant les gens, alors que moi, j'essaye de faire s'exprimer leur beauté intérieure.
Andrea Hall télé : Andrea Hall, Miami Beach. A vous les studios.
Scène 6 : Plateau, tournage d’un film X
Acteur : Mlle Kimberly, je n'ai jamais vu quelqu'un prendre la température comme ça ……….
Kimber : Coupez ! C'est bien......mais rappelle-toi bien ce qu'il se passe, Fantasia. Il vient de coucher avec une stripteaseuse, donc il faut que tu le suces, pas pour le faire jouir, mais pour le faire t'aimer. Ok ? D'accord. Ah oui, tu devrais sortir tes nichons car ils sont hors champ.
Actrice : D’accord ! ………………
Kimber : En voilà, une bonne surprise !
Christian : On peut parler, seul à seule ?
Kimber : On pourrait croire que ça donne envie de baiser que de bosser sur un film porno toute la journée mais en fait, après quelques heures, c'est tout sauf ça !
Christian : Je suis peut-être séropositif. C'est du sérieux, Kimber, il faut que tu fasses le test !
Kimber : Je le fais très régulièrement, tous les mois, j'ai eu mes résultats la semaine dernière. C'est une loi tacite dans ce milieu. HIV, chlamydia, ghaneria...Je suis clean.
Christian : Mon Dieu ! Bien ! Bien ! …………. J'ai encore un coup de fil à passer, James et Wilburgh.
Kimber : Je suis désolée, Christian ……… Ca va ?
Christian : Je suis tout seul, Kimber. J'ai couché avec des milliers de femmes et la vérité c'est que je n'ai jamais été intime avec aucune d'elles.
Kimber : T'as été intime avec moi, t'as essayé de l'être et ça, ça compte.
Christian : Pourquoi tu es si gentille avec moi ?
Kimber : Parce que je t'aime, Christian !
Christian : Tu aimes ce que je représente ! L'argent, la beauté, les bonnes choses... Sur papier, je suis l'homme idéal à tes yeux. Mais comment tu vas me voir quand j'aurai plus de cheveux et que je pourrai plus bouffer sans tout dégueuler par terre ? ...ou allongé sur un lit d'hôpital, attendant la mort...
Kimber : Ton cœur sera toujours là, tout comme moi.
Scène 7 : Maison de Sean
Il est sous la douche, le découpeur l’observe ……………………………………….
Découpeur : Pas mal comme médicament, hein ? C'est une forme modifiée de levicurian chloride, on utilise ça chez les patients psychiatriques violents. Ca fait les tomber dans une sorte de coma éveillé. L'effet devrait se lever dans quelques minutes. C'est comme un avion qui s'écrase...Les minutes ressemblent à des heures. C'est une sensation horrible ! ...être à la merci de quelqu'un, ne rien contrôler......c'est comme ça que la plupart des gens vivent ! ...des esclaves, sous la tyrannie de la beauté ! Compter les calories, apprendre le kick boxing, le peeling...J'aide ces gens...et vous, vous détruisez tout mon travail ! On m'appelle le Découpeur, mais je suis un artiste, c'est vous le boucher, Cinquante nez identiques, un millier de seins sans défauts, vous êtes le monstre qui taillade ce qui est beau et vrai ! Vous avez l'air moins engourdi, docteur...Le médicament commence à ne plus faire effet...Excellent...La Beauté Est Une Malédiction Qui Plane Sur Le Monde ! Elle nous empêche de connaître l'identité des vrais monstres ! Dénaturez encore une fois un de mes chefs-d’œuvre et la prochaine fois, je vous tuerai !
Scène 8 : Maison de Sean
Sean : Je n'ai pas vu son visage, il portait un masque.
Julia : Je ne comprends pas comment il a pu entrer, nous avons fait installer une alarme...
Inspecteur : Je crois qu'il est entré par la fenêtre de la chambre de votre fils dans la journée et il a attendu que vous rentriez chez vous. Je vais faire surveiller votre maison et votre cabinet.
Christian : Je vais jeter un coup d'œil.
Sean : Merci d'être venue, je leur avais dit de ne pas te déranger mais je suis content qu'ils t'aient appelée.
Christian : On va avoir besoin de nouveaux pansements.
Julia : J'y vais.
Christian : Ce n'est pas aussi profond que les autres victimes. L'incision est juste au-dessus des nerfs donc...Ca ne devrait pas être trop méchant à opérer. On décommande tous les patients et on s'occupe de toi le plus tôt possible. Je vais appeler Quentin Costa d'Atlanta pour lui demander de venir. Pour les opérations au visage, c'est le meilleur. J'affréterai un avion si ça peut le faire venir plus vite.
Sean : Merci.
Christian : Tu sais que je le ferais moi-même si je le pouvais ……………… Il ne t'a pas...?
Sean : Non.
Scène 9 : Bloc opératoire, opération de Sean
Christian : Je vous remercie d'être venu aussi rapidement !
Quentin : Je vous en prie, après tout ce que vous avez pu faire pour les victimes du Découpeur, c'est le moins que je puisse faire.
Christian : On m'a dit à ton cabinet que tu avais fait un séjour au Soudan.
Quentin : C'est dégueulasse, là-bas. En gros, les rebelles mutilent des villages entiers. Je passais mes journées à opérer des gens dont le visage avait été mutilé à coups de machette.
Christian : Un autre soldat de la bonne cause, Sean va t’adorer...
Quentin : Ne me surestime pas, comme récompense, je me suis commandé une bouteille Chateau-Mouton au Shore Club que j'ai sirotée dans ma chambre 4 étoiles.
Christian : J'ai de bons souvenirs de ce club...
Quentin : On devrait aller se prendre un verre ensemble, un jour. On pourrait déchirer tous les deux !
Christian : Bien sûr ! ……….. Les nerfs semblent avoir été peu atteints, il ne devrait pas y avoir de......trop grosse difficulté, un peu d'irrigation et quelques petites greffes...On en déjà parlé, hein ?
Quentin : Deux fois. Doc, ne t’inquiète pas, ton partenaire est entre de bonnes mains.
Christian : Ce gars-là n'est pas que mon partenaire, c'est mon meilleur ami. Je ne veux pas qu'il se déchire le visage à chaque fois qu'il se rase.
Quentin : Aucun souci ! On doit être aussi canon que sa salle d'attente, hein ?
Christian : Je suis désolé...... c'est pas facile......je respecte votre talent, mais voir quelqu'un d'autre opérer Sean, c'est comme voir quelqu'un d'autre coucher avec ma femme.
Quentin : Je te promets d'y aller avec délicatesse …………… Comment allez-vous docteur ?
Sean : C'est étrange d'être de l'autre côté du miroir, je n’arrête pas de trembler à cause de l'adrénaline... Injectez-moi 10cc de recet.
Christian : C'est ton jour de congé, installe-toi confortablement, on s'occupe de tout. Tout va bien se passer, je reste avec toi.
Sean : C'est parti ! ………………………………………………………………………
Quentin : Marqueur.
Scène 10 : Appartement de Christian
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Christian : Tu as tellement grandi...
James Sutherland : Je crois qu'il se souvient de vous.
Christian : Salut Wilburgh...
James : Gabriel.
Christian : D'accord... Entrez !
James : Nous vivons dans une petite communauté. Notre médecin habite juste à côté de chez nous. Ca n'a pas été très facile de dire à tout le monde que ma femme n'était pas la mère de mon enfant. Comment vais-je expliquer que mon fils et moi devons faire le dépistage du SIDA ?
Christian : Et Sicilie ? Il vaudrait peut-être mieux qu'on lui fasse une prise de sang.
James : Nous ne sommes plus intimes depuis bien des années. Je vais en mourir, Christian ?
Christian : Je serais étonné d'apprendre que vous êtes infecté, James.
James : Mais si c'était le cas, vais-je en mourir ?
Christian : Nous n'y sommes pas encore !
James : Il suffit d'une seule bêtise, d'une nuit......et vous êtes pris au piège pour le reste de votre vie...
Christian : A toi, mon gars ! Allez viens... Oh t'es lourd ! Comment va-t'il ?
James : Très bien. Il se tient debout tout seul maintenant. Il n'arrête pas de parler. Et lui ? S'il est malade, qu'allons-nous faire ?
Christian : Les chances qu'elle lui ait passé la maladie sont minimes. Si c'était le cas, je suis certain qu'il y a d'excellents spécialistes du traitement du SIDA chez l'enfant à Scottstail ou...Phoenix....
James : J'aimerais, si besoin est, que vous jouiez un rôle dans son traitement. Avoir un médecin en qui vous avez confiance et que vous pouvez appeler est d'une importance capitale.
Christian : Bien sûr.
James : Comment va Gina ?
Christian : Je ne sais pas, elle peut crever.
James : Puis-je vous donner un conseil ? J'ai détesté Gina, je l'ai maudite à bien des reprises......mais quand je regarde Gabriel,......je ne peux m'empêcher de voir le bien qu'il y a en elle.
Christian : Il est la seule chose bien qu'elle ait accomplie dans sa vie.
James : Parfois, il ne suffit que d'une seule chose. Donc, les sentiments que vous avez pour Gabriel, vous les lui devez.
Scène 11 : Salle d’examen
Christian : Très joli, le Dr Costa est presque aussi doué que toi !
Sean : Je suis content que votre cabinet soit à Atlanta, Dr Costa. Si vous étiez dans le coin, vous seriez un sacré concurrent !
Quentin : Je suis heureux d'être un gros poisson dans mon petit étang. J'aurais trop peur de nager dans ces eaux avec les deux requins que j'ai devant moi. A moins que j'y sois invité... Je vous laisse entre les mains de votre excellent partenaire, Dr McNamara.
Sean : Encore merci, docteur.
Christian : Merci ……….. Je pense que tu peux te relancer dans le mannequinat, Sean... Allez, partenaire, souris, tu t'en es bien sorti !
Sean : Vraiment ?
Linda : Docteurs ?
Inspecteur : Je vous amène de mauvaises nouvelles ! Nous avons trouvé ceci à côté de la dernière victime du Découpeur, la reine de promo du lycée Carl Gable.
Sean : C'est là où mon fils va à l'école.
Inspecteur : Il l'a agressée hier soir. Les parents sont effondrés, ils avaient passé la soirée au restaurant.
Christian : Pourquoi il a laissé notre carte là-bas ?
Sean : Il nous lance un défi ! Il veut savoir si on va l'opérer !
Christian : C'est clair, on ne l'opère pas ! Je comprends parfaitement ton désir d'aider ces gens mais il n'est pas question de le faire dans ces conditions.
Inspecteur : Personne ne vous reprochera de ne pas opérer cette fille. Mais j'ai besoin de savoir pour le dire à ses parents. Ils ont demandé que ce soit vous qui vous en occupiez, ils ont dû voir votre reportage aux infos. Alors, vous allez l'opérer ?
Scène 12 : Maison de Sean, dans la chambre
Sean : Ce n’était vraiment pas la peine, Julia !
Julia : Je devais m'occuper d'Annie, ça ne va pas me tuer de rester une demi-heure de plus pour te préparer un petit quelque chose et faire un peu de rangement. Tu as besoin d'autre chose ?
Sean : Vu que tu me le demandes, pourrais-tu me donner le tube de vitamines E ?
Julia : C'est super ! Christian s'est surpassé cette fois-ci ! ……. Attends, je vais le faire... Ca ne cessera jamais de m'étonner de voir ce que les plasticiens sont capables d'accomplir. On sous-estime vraiment votre profession !
Sean : Vraiment ? Je croyais que tu n'étais pas complètement d'accord avec mon travail !
Julia : Pour être honnête, au début, oui. Quand je disais aux gens ce que mon mari faisait comme métier, j'avais un peu honte. Le manque de profondeur de cette profession, la façon dont elle contribue à l'image de notre société.
Sean : Le taré qui m'a fait ça, ça m'embête de l'admettre mais son message n'est pas dénué de sens... J'ai joué un rôle dans l'obsession et le culte de la beauté. J'ai construit cette maison, mon travail a engendré le sien.
Julia : Non, Sean, tu ne peux pas te le reprocher ! J'avais tort d'avoir honte !
Sean : Vraiment ?
Julia : Tout ce que tu fais pour aider ces pauvres gens défigurés par ce monstre ! Tu devrais être fier de toi ! Je suis fière de toi !
Sean : Dommage que tu n'aies pas eu les mêmes sentiments quand on était ensemble.
Julia : J'avais peut-être besoin de te voir sous une autre perspective pour comprendre qui tu étais ……….. C'est bon ou...?
Sean : Oui, merci ….. On m'a demandé d'opérer la fille qu'il a agressée l'autre soir. Ses parents veulent que ce soit moi.
Julia : Ses parents ne savent pas qu'il a menacé de te tuer si tu intervenais à nouveau sur une de ses victimes.
Sean : Tu penses que je devrais le faire ?
Julia : Mon conseil serait de te demander ce que tu penses.
Sean : Je pense que j'ai peur.
Julia : Tu n'es pas obligé de le faire.
Sean : Qu'est-ce que tu penseras de moi si je ne le fais pas ?
Julia : Quelle différence ça fait ?
Sean : La différence, c'est que même si tu m'as profondément blessé, même si on est si loin l'un de l'autre, j'ai encore tellement besoin de ton respect. C'était le cas à la fac, au lancement de notre cabinet... C'est ce qui me pousse à me lever le matin................. Je pense......que tu devrais rester ici jusqu'à ce que j'attrape ce type. Tu peux dormir ici, j'irai dans la chambre de Matt, je crois qu'il a trouvé un moyen de pirater la chaine XXL avec son ordinateur. Je ne veux pas te savoir seule et sans protection.
Julia : Je ne suis pas seule, Sean, Kevin est avec moi.
Scène 13 : Bloc opératoire, opération de la dernière victime du découpeur.
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Linda : Quand vous voulez, Sean.
Sean : lame de 15.
Scène 14 : Hôpital
Christian : Qu'est-ce que tu fous à l'hôpital ?
Gina : A toi de me le dire ! Je crois qu'il n'y a qu'un seul médecin dans tout l'établissement et il a commencé à apprendre notre langue la semaine dernière.
Christian : Je n'y comprends rien...Ton infection respiratoire n'est pas importante mais ton compte de globules blancs est de 3... Tu devrais être en meilleure forme avec le cocktail !
Gina : Si je le prenais, oui...
Christian : Tu ne prends pas tes médicaments ? Mais Gina, t'as envie de mourir ou quoi ?
Gina : Je n'ai pas d'assurance... C'est un peu la même chose, non ?
Christian : Pourquoi tu n'es pas venue me voir ?
Gina : Et te quémander de l'argent ? Je me déteste, mais pas à ce point.
Christian : Des escarres ?
Gina : J'ai mal partout...
Christian : Tourne-toi …………… Je vais te masser …………. Je suis en bonne santé.
Gina : C'est bien. Même toi, tu ne mérites pas ça.
Christian : Je viens de voir les résultats de James et Wilburgh......Gabriel. Ils sont séronégatifs.
Gina : Comment est-il ?
Christian : Bien, il a grandi ! Il a tes yeux.
Gina : J'ai tout gâché, Christian. Tu sais ce que c'est d'être clouée dans un lit d'hôpital et de n'avoir aucune visite ? Je n'ai jamais coupé les ponts avec qui que ce soit, je n'ai jamais eu d'amis... Je ne veux pas mourir seule. (Il s’allonge contre elle et la prends dans ses bras)
Christian : Tu te souviens de la fois où il t'a crotté dessus ?
Gina : Oui, il avait redécoré ma chemise ! Quand il chiait, il ne faisait pas semblant.
Christian : Et tu te souviens de la première fois qu'il a mangé un smarties ? Il courait dans tous les sens, on avait l'impression qu'il venait de goûter au paradis …….. Merci.
Gina : Pour quoi ? ………….
Christian : Pour lui.
FIN (Ecrit par Sophia81)