Scène 1 : Bureau de Christian
Christian : Mlle Charles, dîtes-moi ce que vous n'aimez pas chez vous.
Mlle Charles : A vous de me le dire ! ……………….
Sean : Cette question ne porte pas sur ce que nous pensons mais sur le sentiment des patients par rapport à leur apparence......les choses qu'ils aimeraient changer afin d'améliorer la mauvaise image qu'ils ont d'eux-mêmes.
Mlle Charles : Vous savez ce qui est pire qu'une mauvaise image de soi-même ?
Christian : Ne pas avoir d'image de soi-même ?
Mlle Charles : Je suis impressionnée. Je ne pensais pas qu'un séducteur né comme vous aurait été capable de comprendre ça.
Sean : Qu'est-ce qui vous fait dire que c'est lui, le séducteur né ?
Mlle Charles : Eh bien, un homme brillant comme vous qui se parfume avec de l'Old Spice... on lui a forcément offert pour la fête des Pères. Et un homme qui a dépensé 185 dollars pour une bouteille de Creed ne se parfume pas avec pour faire plaisir à sa femme.
Sean : Ils devraient vous engager à la Criminelle.
Mlle Charles : Je suis dans l'élaboration......de missiles......de parfum. Deux de mes parfums sont devenus des bestsellers cette année, alors j'ai décidé d'améliorer un peu mon apparence avant le début de la saison de la drague.
Christian : Quel est le nom de votre parfum ? Il va falloir que j'en achète.
Mlle Charles : Ca ne serait pas juste.
Christian : Pour qui ?
Mlle Charles : Pour les femmes. C'est déjà assez difficile comme ça de vous résister alors si on y ajoute quelques phéromones...
Christian : Mlle Charles, êtes-vous en train de me draguer ?
Mlle Charles : Ca dépend. Suis-je assez belle pour vous draguer ? ………
Christian : Non.
Mlle Charles : Bien, donc changez ce qu'il faut changer. Transformez-moi en quelqu'un que vous voudriez draguer. Transformez-moi en une femme parfaite !
Sean : Nous ne sommes pas des cosmétologues, les changements que nous allons vous apporter seront permanents.
Christian : De plus, l'idée que nous avons tous de la beauté n'est pas la même. Vous savez, les goûts et les couleurs...
Mlle Charles : Faux. Etre mignon, ça, ce sont les goûts et les couleurs... La beauté se trouve dans l'âme. On ne peut pas la voir, mais quand elle est là vous le savez. Allez ! Vous êtes les plasticiens les plus réputés de Floride, donnez-moi une idée concise de la chose. Que changeriez-vous ?
Sean : Vos yeux... La pigmentation...
Christian : Ca fout les jetons...
Mlle Charles : Merci...Continuez...
Sean : Est-ce les séquelles d'une maladie ou d'un accident ?
Mlle Charles : Non, je suis née comme ça......dans l'obscurité, je n'ai aucun moyen de savoir si mon nez est trop gros, si mes lèvres sont trop fines...
Christian : A part vos yeux, vous êtes parfaite. Mais vous le savez déjà.
Sean : On peut vous recommander un excellent occulariste. On travaillera ensemble sur la couleur, la taille, la forme...
Mlle Charles : De quelle couleur seront-ils ?
Christian : Bleus peut-être, avec une nuance de vert...
Mlle Charles : Bleu... la couleur du ciel et de l'océan, très bien ! Vous souriez, n'est-ce pas ?
Christian : En fait, c'est plutôt un rictus... Vous n'êtes pas aussi forte que vous le pensez ! …….. Jeudi après-midi, ça vous dit ? Je peux prendre un rendez-vous pour vous.
Mlle Charles : Je prendrai mon rendez-vous moi-même. J'aime bien être indépendante. Mais j’aime aussi qu’ont me conduise …………
Générique
Scène 2 : Ecole d’Annie, vente d’objets
Julia : T'apprends à patiner ou t'as juste envie d'avoir une crosse ?
Sean : Tampa Bay Lightning, dédicacée par toute l'équipe. Seulement 350 dollars. Ca en vaudra bien plus une fois qu'ils auront gagné la coupe.
Julia : C'est bien que tu aies pu venir, je ne m'attendais pas à te voir ici. D'habitude tu détestes ce genre de choses.
Sean : C'est pour l'école d'Annie, je peux au moins faire ça !
Julia : J'y allais toujours toute seule avant...
Sean : Tout comme ce soir ……………………….
Kimber : Je suis allée voir tes feuilles d'inscription et la plupart des femmes n'osent pas écrire leur nom et prendre rendez vous, mais je crois bien avoir réussi à les convaincre, je leur ai dit que t'avais fait un boulot formidable sur moi ……………. Salut. Je devrais y aller, pour voir si tout se passe bien... T'es trop bon pour être gratuit !
Julia : J'arrive pas à croire que tu acceptes que ce bout de silicone se balade dans l'école d'Annie.
Sean : C'est elle qui m'a donné l'idée de proposer mes talents de chirurgien au plus offrant.
Julia : Mais tu n'aimes pas les gros seins !
Sean : Je crois que j'ai menti ! Désolé !
Julia : Je suis contente de ne pas avoir emmené Annie !
Sean : Oui, mais fais attention sinon, elle finira par te fuir, comme Matt.
Julia : Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
Sean : Je passe du bon temps, Julia ! Vraiment ! Et ton air de sainte nitouche ne va pas me faire sentir coupable d'être venu avec Kimber. Car tu n'as plus le droit de jouer les saintes nitouches ! Tous les mecs sont en train de mater ses nichons et donneraient n'importe quoi pour être à ma place. Moi, au moins, je ne rentre pas chez moi, accompagné d'une épouse désagréable et aigrie.
Julia : Ca va être comme ça, maintenant ?
Sean : Réveille-toi, Julia, t'es toute seule.
Scène 3 : Prothésiste oculaire
Prothésiste : Methol metraculate, plus léger et plus facile à contrôler par les muscles des yeux. Et c'est quasiment incassable !
Mlle Charles : "Incassable", au cas où ils gicleraient de ma tête ?
Prothesiste : Non, mais ils peuvent tomber dans l'évier quand vous les nettoyez. J'ai récemment dû remplacer l'œil gauche d'un patient car il avait été mangé par son chien ……… Puis-je ?
Mlle Charles : Que faites-vous ?
Prothésite : Les yeux sont le miroir de l'âme, j'ai besoin de savoir qui se trouve derrière les yeux que je fabrique. C'est pourquoi je prends plus de temps que les autres. A mes yeux, c'est bien plus qu'une science, c'est un art ! Il y a 12 étapes, rien que pour la phase de la peinture. Chaque élément dans un œil requiert sa propre combinaison spéciale de couleur ! Pour recréer les veines rouges, on utilise parfois de très fines fibres de tissu, la ressemblance est étonnante !
Mlle Charles : Quand pensez-vous que je puisse les avoir ?
Prothésiste : Dès que vos yeux endommagés seront enlevés et que les implants seront mis en place.
Christian : Je peux la recevoir la semaine prochaine.
Prothésiste : Alors ce sera la semaine prochaine.
Scène 4 : Bloc opératoire, opération de Mlle Charles.
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Scène 5 : Prothésiste Oculaire
Prothésiste : Dès que les implants orbitaux seront en place, il sera possible d'insérer l'œil artificiel et c'est à partir de ce moment-là, que vous et moi, serons prêts à travailler ! Vous passerez à l'atelier et je positionnerai cet appareil qui sert à faire des empreintes dans l'orbite. Ne vous inquiétez pas, vous aurez une drôle de sensation mais ça ne vous fera pas mal. Je vais l'utiliser pour faire une empreinte de la cavité orbitale. Quand l'empreinte sera sèche, lisse et de la taille exacte, elle servira de moule pour le véritable ajout en plastique qui deviendra votre nouvel œil. Ensuite, vient le moment de l'essayage. Et c'est là que se produit le miracle !
Mlle Charles : Le miracle ?
Prothésiste : Donner vie à ce qui en est dénué. Un simple bout de plastique et l'âme peut s'exprimer.
Mlle Charles : Ca a l'air tellement effrayant...Vous pensez que le jeu en vaut la chandelle ?
Prothésiste : Je n'ai jamais eu un seul client déçu. Je n'aime pas me mettre en avant, enfin si, j'aime bien car je suis le meilleur.
Christian : En effet et c'est pour ça que nous sommes là. Vous vouliez savoir ce que je vous recommanderais, et bien, voilà.
Prothésiste : Quelle est la couleur à laquelle vous pensiez ? …………….
Mlle Charles : Bleu ……. avec une nuance de vert.
Prothésiste : Bien !
Scène 6 : Dans un Cabinet
Julia : L'intérêt de la vie, ce sont les changements n'est-ce pas ? Les transformations. Et je vois cette période de ma vie comme une opportunité d'explorer d'autres possibilités. Mis à part le fait d'être une mère et une épouse, bien sûr.
Médecin : Vous ne m'aviez pas dit que vous étiez divorcée ?
Julia : Séparée.
Médecin : Si ça peut vous rassurer, 70% des femmes qui viennent me voir pour une augmentation de la poitrine sont divorcées ou ont entamé la procédure de divorce. Ca peut vraiment vous aider, c'est une façon d'affirmer votre puissance sexuelle. Certaines de mes patientes reçoivent leurs implants comme paiement pour leur divorce.
Julia : En voilà une bonne idée...Je devrais peut-être attendre qu'on entame la procédure...
Médecin : Voulez-vous bien déboutonner votre chemisier afin que je voies ce qu'il faudrait faire ……
Julia : Vous en avez déjà fait beaucoup ?
Médecin : Disons que depuis que j'ai commencé ce métier, la micromastia est devenue une épidémie.
Julia : Micromastia ?
Médecin : Les petites poitrines.
Julia : J'ai toujours pensé qu'ils étaient de taille normale. Micromastia ? On a l'impression que c'est une maladie !
Médecin : Dans notre culture, c'est souvent le cas. Les seins sont le symbole de notre fémininité, c'est la chose la plus proche que nous ayons d'un symbole phallique et croyez-le ou pas, nous vivons dans un monde où la taille est importante pour les deux sexes ! Je pense qu'on peut atteindre un bonnet C ou D, et garder la forme naturelle.
Julia : Je ne veux pas qu'ils soient énormes. Je veux dire, je les veux différents...Meilleurs...un nouveau "moi"...
Médecin : Je suis sûre que ça vous plaira, car vous le faites pour la bonne raison. Pour vous ! Ce qui est triste, ce sont les femmes qui le font, pensant qu'elles pourront récupérer leur mari...Ca me brise le cœur...
Scène 7 : Opération de Julia
Julia : Qu'est-ce que vous faites ?
Infirmière : Je surveille juste votre cœur, c'est la procédure. Essayez de vous décontracter.
Julia : Je devrais peut-être pas faire ça, j'ai deux enfants, la plus jeune n'a que 8 ans. Elle est chez mon mari, si quelque chose m'arrivait...
Infirmière : Ne vous inquiétez pas...Le Dr Koplee est la meilleure, elle n'a jamais raté une intervention ! …. Oui, c'est elle qui les a faits ! Ils sont bien, hein ?
Julia : En avoir de nouveau, ça change vraiment quelque chose dans votre vie amoureuse ?
Infirmière : 14 carats. Et il ne se lasse jamais !
Dr Koplee : Très bien, Julia, nous allons commencer ! Quand l'anesthésie va commencer à faire effet, vous allez avoir l'impression de flotter.
Julia : Je vais les regarder une dernière fois. Pour se rappeler du bon vieux temps...
Infirmière : Maintenant comptez de 10 à 0...
Julia : 10... 9... 8...
Scène 8 : Salle d’examens
Mlle Charles : J'adore Oceanea, leurs perches sont excellentes. Je ne sais pas, mais mon médecin vient d'arriver alors je vais lui demander. Est-ce que c'est trop tôt ou est-ce que je peux sortir samedi soir ?
Christian : Vous êtes une femme indépendante. Un rendez-vous galant ?
Mlle Charles : J'espère ! Il a répondu à mon annonce sur internet !
Christian : Vous n'aurez qu'à le rappeler quand j'aurai fini de vous examiner.
Mlle Charles : Ron, je peux te rappeler ? mon médecin super mignon veut me regarder plus profondément dans les yeux...Génial ! A plus tard …………..
Christian : Qu'est-ce qui ne va pas ?
Christian : Rien. Je vérifie vos glandes lacrymales.
Mlle Charles : Il y a quelque chose. C'est clair comme de l'eau de roche.
Christian : Un homme qui répond à une annonce internet ne recherche rien d'autre qu'une profonde relation impliquant son pénis.
Mlle Charles : Je crois que j'ai lu ça dans un fortune cookie, une fois !
Christian : Je pensais que vous étiez plus intelligente que ça.
Mlle Charles : Bizarre, j'ai une amie très intelligente, Janet, qui a rencontré son mari de cette façon !
Christian : Elle était aveugle ? Désolé... Je voulais juste dire que les hommes étaient des connards et le fait que vous soyez aveugle fait de vous une proie facile.
Mlle Charles : On a fini ?
Christian : Regardez-moi et essayez de bouger les yeux de gauche à droite. Il n'y a pas encore de mobilité mais les raccords musculaires ont l'air de tenir.
Mlle Charles : C'est bon ? …………..
Christian : Ecoutez, les hommes sont comme ça, c'est notre marque de fabrique, même si une petite partie de nous-mêmes attache de l'importance à votre âme, c'est toujours l'autre partie, celle qui veut coucher qui prend le dessus.
Mlle Charles : Je suis une grande fille, docteur. Je n'utilise pas de chien pour aveugle, je n'ai sûrement pas besoin qu'un docteur pour aveugle vienne me prêter main forte contre tous ces grands méchants pas beaux qui rôdent et qui cherchent à nous dévorer nous autres, pauvres petites aveugles !
Christian : Soyez prudente.
Mlle Charles : Vous connaissez le côté de positif de la cécité ? On n'a jamais peur de l'inconnu car on ne connait que ça. Tout repose sur le hasard, rencontrer ce type, traverser la rue, choisir des tenues assorties à mon sac à provisions. Je ne m'attends pas au grand amour, mais on ne sait jamais...
Scène 9 : Appartement de Julia
Julia : Une petite minute.
Erica : Matt n'exagérait vraiment pas ! Tu as vraiment l'air d'une pute camée, ma chérie !
Julia : Je n’arrive pas à croire que Matt t'aie appelée !
Erica : Je n’arrive pas à croire que toi, tu ne l'aies pas fait !
Julia : Il a dit autre chose, pourquoi j'étais partie ?
Erica : Parce que Matt a deux pères. Tu étais jeune, tu as fait une erreur, tu ne vas pas passer le reste de ta vie à te faire pardonner.
Julia : Pourquoi pas ? J'ai gâché la vie de mon mari !
Erica : Foutaises ! Tu as gâché la tienne en restant ! Sean ne veut plus rien avoir à faire avec toi ! Hourrah, tu es libre ! Bouge ton cul et arrête de dépendre des autres pour avoir des satisfactions !
Julia : Tu devrais vraiment avoir ton talk show !
Erica : Bon ! Je suis descendue au Rowly, tu vas vivre avec moi jusqu'à ce qu'on vous dégotte à toi et Annie, un endroit plus approprié. Dieu seul sait ce qui vit sous ces moquettes...
Julia : Evite de ranger mes affaires, mère, je n’ai pas besoin de tes conseils.
Erica : Continue à prendre des Xanax, et plus rien n'aura d'importance.
Julia : C'est du Vicodine, j'ai besoin de quelque chose pour la douleur. Je me suis fait mettre de faux seins.
Erica : Oh mon Dieu...je suis désolée...C'est bien, c'est bien, au moins t'as réagi ! Quand je te conseillais de t'améliorer, je ne faisais pas référence à la taille de tes soutiens-gorge.
Julia : Tu t'es fait faire un lifting, il n'y aucune différence !
Erica : Moi, je l'ai fait pour des raisons professionnelles, la seule raison professionnelle pour ton intervention est d'avoir un meilleur pourboire à la fin du striptease ! Tu es une fille intelligente et douée, Julia ! Pourquoi ton cerveau est-il en dernier sur ta liste de choses à améliorer ?
Julia : Parce que c'est la chose qui a le moins d'importance ! Il suffit d'être suffisamment intelligente pour savoir qu'une fois que ses enfants rentrent à la maison, ils ont besoin d'un petit câlin, d'un baiser et d'un peu de tendresse, bordel ! Ils n'ont pas envie qu'on leur dise qu'ils ont déconné, car je te parie tout ce que tu veux qu'ils le savent déjà !
Erica : Dis-moi de quoi tu as besoin !
Julia : Pour l'amour de Dieu, Erica, regarde un peu autour de toi ! Je mange des plats réchauffés, macaroni et fromage, je me suis pas lavé les cheveux depuis des lustres car je ne peux pas lever les bras, si je ne sors pas les poubelles bientôt, ça va devenir une décharge publique...
Erica : Pourquoi ne t'es-tu pas arrangée pour demander une aide à domicile avant de quitter l'hôpital ?
Julia : Parce que j'ai choisi de faire cette opération et je ne veux pas que Sean paye.
Erica : Je te ferai un chèque.
Julia : Laisse tomber ! Les intérêts seraient bien trop élevés ! Mais merci d'être passée ! Et si tu vois quelqu'un qui ressemble un tant soit peu à une mère, dis-lui que j'en aurais bien besoin d'une !
Scène 10 : Maison de Sean dans la cuisine
Erica : Des nichons !
Christian : De quoi vous parlez ?
Erica : Les nibards, ou la puissance des nichons ! Apparemment un QI de 160 ne suffit pas pour l'aider à surmonter cette épreuve sans l'aide d'une grosse poitrine.
Christian : Julia s'est fait mettre des implants mammaires ? J'y crois pas !
Sean : Pourquoi elle a fait un truc pareil ?
Erica : Sean, d'après Matt, vous sortez avec une actrice porno. Aucune femme ne se sentirait à la hauteur !
Sean : Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Qu'on lui enlève et qu'on lui dise qu'ils étaient aussi bien avant ?
Erica : Julia est en pleine crise ! Vous avez vu où elle habite ? Où Annie habite quand elle n'est pas avec vous ?
Sean : Erika, vous n'êtes pas en train de suggérer que je lui retire Annie ?
Christian : Ecoutons ce qu'elle a à dire !
Erica : Je veux qu'on aille tous la voir, en laissant nos a priori et notre jugement au placard afin de lui exposer nos observations et nos soucis.
Christian : Vous voulez qu'on joue les sauveteurs ?
Sean : Non !
Erica : Non ? J'ai le nom du meilleur psychiatre du coin, j'ai joué de mes connaissances pour avoir un rendez-vous mais je ne peux pas m'assurer qu'elle ira !
Sean : Pourquoi ?
Erica : Parce que je ne serai pas là !
Sean : Bien sûr ! C'est excellent ! Votre fille est en pleine crise, Erica ! Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
Erica : Je dois aller à Los Angeles à la fin de la semaine pour donner une conférence !
Sean : Sur l'instinct maternel ?
Christian : Mais vous allez revenir ?
Sean : Vous ne pouvez pas mettre votre grain de sel et disparaître !
Erica : J'essaye de mettre en place un système d'aide avant de partir !
Sean : Vous voulez dire que vous vous en lavez les mains ?
Erica : Vous allez donc lui couper les vivres ? Comment pouvez-vous faire ça ? Elle est la seule à être punie ! Elle doit porter sa croix et vous aussi !
Sean : Et si j'essayais de vous sauver, vous?
Christian : Doucement, Sean.
Sean : Vous avez fait plus de mal à Julia que Christian et moi réunis ! Si elle est aussi disjonctée, c'est seulement à cause de vous ! Vous n'avez jamais vu en elle qu'un reflet de vous-même ! N'importe quoi, vous ne l'avez même jamais regardée ! Vous étiez trop occupée à travailler, à aider vos patients à résoudre leurs problèmes. Maintenant ce problème est le vôtre, Erica ! C'est vous qui l'avez foutue en l'air, c'est à vous de la soigner !
Scène 11 : Bloc opératoire
Sean : L'avantage de ne plus être avec Julia, c'est que j'ai plus besoin d'être gentil avec sa mère ! Tu penses que je suis un con ?
Christian : Je n'ai rien dit !
Sean : Tu veux essayer le plan d'Erika ?
Christian : J'ai blessé Julia ! C'est ma spécialité, je blesse et je disparais ! Si je peux faire quelque chose pour l'aider...
Sean : On l'a suffisamment aidée ! J'ai passé ma vie à lui porter secours, à l'aider, à l'encourager et t'as fait pareil ! Regarde où ça nous a menés ! On lui permis tellement de choses que maintenant c'est une larve ! Tu veux jouer les héros ? Trouve-toi quelqu'un qui en a vraiment besoin !
Scène 12 : Dans un bar – Restaurant, Christian surveille Mlle Charles de loin au bar.
……………………………………….
Ron : Natasha ?
Mlle Charles : Ron, salut !
Christian : Nom de Dieu...
Barman : Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
Christian : Moi. Je suis vraiment un connard... Un petit dernier !
Scène 13 : Appartement de Julia
Julia : Annie, arrête, c'est pas évident quand tu bouges !
Annie : Ca gratte fort !
Julia : Chérie, tu peux ouvrir ? C'est ta grand-mère ………
Erica : Ahh, elle est là ! Comment vas-tu, chérie ? Il y a un charmant petit appartement à Mont Collins, j'ai pris rendez-vous pour que tu le visites demain à 11h.
Julia : Je ne cherche pas d'appartement, mère. Quand j'irai mieux, je vais ranger un peu ce taudis et ça sera parfait.
Erica : Ca ne coûte rien de le visiter. Si tu ne l'aimes pas, il y en a d'autres. Tiens. J'ai appelé le département de Columbia, j'ai réussi à t'avoir un rendez-vous avec le meilleur psy de l'Etat, il se trouve qu'il s'est spécialisé dans les dépressions.
Julia : Je ne suis pas déprimée, mère, je suis séparée. Oh mon dieu, j'en ai attrapé un !
Annie : Tu vas devoir me raser la tête ?
Erica : Te raser la tête, pour quoi faire ?
Julia : Il y a des poux à l'école.
Annie : Tu me tires les cheveux !
Julia : Il y en a partout !
Erica : Ca va être quoi la prochaine fois, la gale ? Tu penses bientôt atteindre le fond du puits ?
Julia : Tu n'as pas besoin d'habiter dans le tiers monde pour avoir des poux ! Ce n'est pas un signe de saleté !
Erica : Ce n'est pas une référence ! Tu n'en as jamais eu, toi !
Julia : Chérie, déshabille-toi et laisse tes affaires par terre dans la salle de bain, je vais te faire couler un bain. Tu penses pouvoir me donner un coup de main pour enlever les draps ? ….. Fais une pile avec les oreillers et les draps, il faut les laver séparément.
Erica : Pourquoi on s'en débarrasserait pas ?
Julia : Non, ça va aller, je vais tout nettoyer à l'eau bouillante.
Erica : Tu veux prendre le risque de recontaminer ta fille.
Julia : Les draps coûtent de l'argent !
Erica : C'est moi qui régale !
Annie : Maman !
Julia : Fais une pile avec tout ça, bordel !
Erica : Très bien ! Joue les gros bras ! Ca ne te suffit pas de traverser l'océan à la nage, il faut que tu le fasses avec un rocher de 40 kilos sur le dos ! Oh mon Dieu ! Je pense que j'en ai senti un !
Julia : Mère, tu n'as pas de poux !
Erica : Où est-ce qu'Annie a mis sa tête ?
Annie : Maman ?
Erica : Quelque chose est en train de me ramper dans les cheveux !
Julia : Rentre à ton hôtel et prends donc un bon bain chaud, on se verra demain !
Erica : En fait, le responsable de la conférence a appelé. Mon planning a changé. Je dois partir dans la matinée.
Annie : Maman, tu viens ?
Julia : Bon... Vas-y et prends soin de toi ! Au moins, ça, tu sais le faire ! ……………
Scène 14 : Dans le Bar – Restaurant
Ron : Excusez-moi. Vous voyez la fille aveugle qui est toute seule, là-bas ?
Christian : Je la vois. Celle avec qui vous étiez tout-à-l'heure ?
Ron : Oui. Elle est bonne ?
Christian : Elle est attirante, en effet.
Ron : Vous pouvez lui donner une note, 8 sur 10, 9 sur 10 ? Elle est bien gaulée ? Elle a des gros nichons ?
Christian : Pour vous dire la vérité, elle doit avoir, au moins 10, voire 15 ans de plus que vous.
Ron : La menteuse ! Elle m'a dit qu'elle en avait 30 !
Christian : Vous savez, les femmes mentent sur leur âge... Elle pensait sûrement que ça passerait inaperçu car vous êtes aveugle.
Ron : Qu'elle aille se faire foutre ! Rendez-moi un service, ok ? Dîtes-lui que ma mère vient d'avoir une attaque et que j'ai dû partir !
Christian : Vous n'avez rien de mieux ?
Ron : C'est elle qui a menti ! Pas moi ! ……………………..
Christian : J'avais raison pour le saumon ?
Mlle Charles : Qu'est-ce que vous faites ici ?
Christian : La même chose que vous.
Mlle Charles : Vraiment ? Je ne suis pas là pour espionner les gens, je suis accompagnée.
Christian : Plus maintenant.
Mlle Charles : Dieu merci ! Quel connard ! Ses sujets de conversation se résumaient aux qualificatifs que ses petites amies utilisaient pour décrire son corps.
Christian : Pourquoi ne m'avez vous pas dit que la personne avec qui vous aviez rendez-vous était aveugle ?
Mlle Charles : Il était aveugle ? Je ne l’ai pas demandé et je ne considère pas la cécité comme une caractéristique. Pourquoi êtes-vous venu ?
Christian : Pour vous protéger des abrutis ! Dans mon genre.
Mlle Charles : Vous pouvez partir maintenant …………….
Christian : Je ne veux pas. Je trouve ça bien que vous ne puissiez pas me voir, c'est comme si je repartais à zéro.
Mlle Charles : Savoir faire « table rase », Aucun a priori …… Donnez-moi votre main. Vous saviez que chaque personne a une odeur spéciale ? Et que chaque odeur a trois parties distinctes, ou "notes" comme on dit dans le métier.
Christian : C'est une blague.
Mlle Charles : C'est pas une blague. Il y a une note aigüe, une note médium et une note grave. La plupart des gens ne sont conscients que de leur note aigüe. La façon dont ils veulent être perçus, leur image. La couche médium est une zone neutre, qui sépare les aigus externes des graves "interdits".
Christian : Pourquoi "interdits" ?
Mlle Charles : C'est ce qui effraye le plus les gens. Leur véritable identité.
Christian : Et moi, de quoi ai-je peur ? Je suis déjà au courant que je suis un salaud.
Mlle Charles : Vous êtes sûr ? Peut-être, avez-vous peur de découvrir que vous n'êtes pas le salaud que vous croyez. Je vois quelqu'un de gentil et doux. Et effrayé. Je pense que vous êtes peut-être celui qui a besoin de secours.
Scène 15 : Appartement de Christian
………………….
Mlle Charles : Qu'est-ce que tu fais ?
Christian : Je te regarde, c'est tout.
Mlle Charles : Ferme les yeux. Je veux que tu me voies vraiment.
Ils font l’amour …………………………………………………………………………………
Scène 16 : Maison de Sean, dans le salon
Julia : Salut.
Sean : Salut.
Julia : Annie est crevée, elle est directement allée dans sa chambre pour s'allonger avant de dîner.
Sean : Tu es rentrée plus tard que d'habitude.
Julia : J'ai dû m'arrêter pour acheter deux, trois choses. Ca n'a pas été de tout repos. Tiens.
Sean : Un shampoing anti-poux ?
Julia : Ce shampoing contient des insecticides alors ne l'utilise pas trop souvent.
Sean : Annie a des poux ?
Julia : Elle n'en a plus, enfin j'espère. Il faut laisser agir pendant 10 minutes et rincer.
Sean : Comment ça se fait qu'elle a des poux ?
Julia : Il y a trente-deux élèves dans sa classe, ce genre de choses arrive ! Tu ne dis plus rien ?
Sean : Notre fille a des poux, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
Julia : Ma poitrine. Je me la suis fait refaire.
Sean : Ta mère me l'a dit.
Julia : T'aimerais les voir ?
Sean : Non.
Julia : Je voudrais que tu les voies. Je pense que le Dr Kopplee a fait du bon travail, mais je me sentirais mieux si tu les regardais, juste pour être sûre.
Sean : La symétrie est parfaite. L'inclinaison est naturelle. Incision supérieure, c'est une très bonne idée...Le Dr Kopplee est une professionnelle. Elle sait ce qu'elle fait.
Julia : Tu les aimes ?
Sean : Peu importe ce que je pense. Ce qui est important, c'est ce que le patient ressent.
Julia : Va te faire foutre, Sean ! Je me fous de ce que tu penses ! Je me fous de ce que tout le monde pense !
Scène 17 : Appartement de Julia
Des pilules sont étalées a coté d’une bouteille de vin. Julia est assise dans un fauteuil, elle vas pour posé son verre sur la table, il tombe et se brise, elle se lève, vacille et passe a travers la baie vitrée, elle reste inconsciente étendue sur le sol, au milieu des débris de verre.
Fin (Ecrit par Sophia81)