Scène 1 : Bureau de Sean
Sean : Mme Ripp, dites-moi ce que vous n'aimez pas chez vous.
Mme Ripp : Vous avez du temps devant vous ?
Christian : Si vous pouviez être plus précise.
Mme Ripp : J'ai couché avec 92 mecs depuis que je fais le trottoir. Ils ne donnent pas de médailles pour ce genre de truc. J'ai avorté 5 fois. Je me suis fait arrêter 7 fois pour troubles sur la voie publique. J'ai failli faire trois overdoses, mais je suis clean maintenant !
Christian : Nous sommes dans une clinique de chirurgie plastique, pas dans un confessionnal.
Mme Ripp : Ne me traitez pas comme une moins que rien. J’ai connue ce regard, toute ma vie, les hommes m'ont regardée comme ça ! Mais je vous pardonne. Comme je leur pardonne, à eux aussi.
Sean : Mme Ripp, avez-vous des blessures ou des cicatrices dont vous voudriez vous débarrasser ? ….. Vous voulez bien nous montrer ? ……………. Mme Ripp, vous êtes en train dire que vous avez...
Mme Ripp : ...des stigmates, oui. C'est ce que j'ai raconté à l'église mais la vérité, c'est que je me les suis faits moi-même. C'est mon péché le plus horrible. Gardez l'œil ouvert pour débusquer les faux prophètes, ils viennent à vous sous l'apparence d'une brebis mais derrière se cache un loup féroce. C'est Mattieu 7-15.
Christian : Puis-je revoir vos bras ? L'autre côté ? Avez-vous aussi affirmé que Jésus vous a fait ces blessures ?
Mme Ripp : Je ne l'aime pas.
Christian : Je serai bien plus aimable une fois que j'aurai l'assurance que vous ne nous aurez pas fait un chèque sans provision.
Mme Ripp : c'est pour ça que je suis venue ici. J'ai vu aux infos la fille qui s'était faite défigurer et le reporter a dit que vous l'avez opérée gratuitement.
Sean : C'était un cas particulier.
Mme Ripp : Faut m'aider là ! Je crois que je couve une infection car je me sens fiévreuse !
Christian : Allez aux urgences !
Mme Ripp : Ce n’est pas l'infection qui va me tuer, vous ne comprenez rien ! C'est le stress ! Faut que vous leur disiez que je suis une menteuse ! Et ils vous écouteront car vous êtes un docteur ! Je ne peux pas les revoir !
Sean : Revoir qui ?
Mme Ripp : Sœur Rita Claire, qui m'a inscrite à un programme à Ste Olive. Mais surtout les paroissiens. Ils croient que j'ai été touchée par la grâce. Faut que vous leur disiez que j'ai juste fait ça pour attirer l'attention ! Dites-leur que je n’ai rien de spécial ! Je suis qu'une pute ! ……… S'il-vous-plait. Faut leur demander de m'excuser. S'il-vous-plait.
Scène 2 : Bloc opératoire
Christian : Vous arrivez à croire ces paroissiens, ils ont tellement besoin de croire en quelque chose qu'ils ont canonisé une prostituée.
Liz : Tu sais quoi, je les comprends. J'aimais bien être catholique quand j'étais gosse. Le côté théâtral, la sensation qu'il y avait un homme mystérieux dans les cieux qui veillait sur moi.
Sean : Tu as arrêté de pratiquer quand ?
Liz : Quand je suis devenue une lesbienne pro-avortement. Mais je demande si je n'enverrai pas mon gamin à l'église comme moi à l'époque. Vous savez pour le côté "structure et réconfort".
Christian : tu es enceinte ?
Liz : Quelques semaines, c'est récent.
Christian : Pourquoi ne me l'avoir pas dit ?
Liz : Me regardez pas comme ça, je viens de l'apprendre. Je fêterai ça dans quelques mois, vous aurez le temps de vous acheter un costume, faites-moi confiance.
Sean : Félicitations à tous les deux. J'espère que je serai un aussi bon parrain pour votre bébé que Christian l'a été pour Matt.
Christian : Tu te souviens du baptême de Matt ?
Sean : Il n'y en a pas eu.
Christian : Exactement ce que je dis, mais on a quand même organisé une petite bouffe pour fêter l'évènement même s'il n'y pas eu de cérémonie religieuse ! C'est une tradition que j'aimerais perpétuer !
Liz : Désolé mon grand, mais les robes de baptême sont sublimes ! Je vais faire baptiser mon enfant !
Christian : Faudra me passer sur le corps !
Liz : Sans problème ! ……… Même si tu n’es pas religieux, viendras tu au baptême, Mr le Parrain ?
Sean : Je suis religieux, si la religion signifie croire en une cause plus grande et plus précieuse que sa petite personne. Ma foi réside dans deux puissances supérieures, mon cabinet et ma famille …………………………………………………………………………………………
Générique
Scène 3 : devant le cabinet a l’extérieur
Christian en espagnol: Qu'est-ce que vous faites ici ?
Femme : Nous prions...à la femme qui se trouve à l'intérieur.
Homme : Pour Agatha. Elle a été touchée par Dieu, une nonne de notre église nous a dit qu'on la trouverait ici.
Christian : Je suis désolé mais ceci est notre clinique, vous allez devoir partir, ou sinon j'appelle la police !
Homme : Non, s'il-vous-plait !
Femme : Dieu est ici, avec elle. S'il-vous-plait, on a besoin de son aide. J'ai besoin qu'elle prie pour mon bébé.
Christian : Votre bébé est malade ? Il est possédé par Satan. S'il-vous-plait. Laissez Agatha toucher mon bébé. S'il-vous-plait.
Scène 4 : Eglise
Sean : Père Mahlen, notre clinique est devenue un lieu de pèlerinage pour une puissance qui n'existe pas.
Père Mahlen : Que voulez-vous que je fasse, Dr McNamara ?
Sean : Dire la vérité à votre paroisse, qu'Agatha Ripp n'a pas été touchée par dieu, que c'est une prostituée qui s'est automutilée afin de ne pas être renvoyée de votre foyer.
Père Mahlen : Dr McNamara, je suppose que vous rejetez la théorie de la "miraculée". Pour vous la religion est clairement...
Sean : Un mythe, où voulez-vous en venir, mon Père ?
Père Mahlen : J'ai entendu dire que deux de mes paroissiens sont venus vous voir avec leur nourrisson ?
Sean : Ils pensent que leur fils est possédé par le diable car il a un appendice lombaire.
Sœur Rita : Un appendice lombaire ?
Sean : Une queue en chair, adjacente au scrotum.
Père Mahlen : Ne voyez-vous pas, Dr McNamara, grâce à Agatha, un miracle s'est produit ! Par une voie divine, l'enfant vous a été envoyé à vous et à votre partenaire, qui avez le talent de lui retirer cet appendice, ce qui lui permettra de mener une vie normale et productive !
Sean : Je ne voudrais pas être grossier, mon Père, mais je vais bientôt mettre la clef sous la porte si je continue à opérer bénévolement des adeptes qui interprètent mal la science et les lois naturelles, car ils ne reçoivent pas l'éducation que vous êtes obligé de leur enseigner !
Sœur Rita : Comment va Agatha, docteur ?
Sean : Nous retirons les fils demain. On l'a mise sous perf, elle est stable. A-t'elle de la famille ? Quelqu'un à qui nous pouvons l'envoyer, qui pourrait s'occuper d'elle pendant la période de convalescence ?
Sœur Rita : Je suis à la recherche de cette information, j'ai appelé deux numéros à Talahasée d'où elle est originaire.
Sean : Ma sœur, je suis désolé mais si vous ne pouvez pas trouver quelqu'un qui soit prêt à assumer le rôle de tuteur, j'ai bien peur qu'il faille l'envoyer aux autorités.
Père Mahlen : Ste Olive prendra soin d'Agatha, jusqu'à ce que notre enquête soit terminée. Et ses stigmates seront soit acceptés par le Vatican soit vus comme un blasphème !
Sean : Arrêtez de continuer à...
Père Mahlen : Voudriez-vous voir des preuves ? Ouvrez-la ……… Ces photos ont été prises peu de temps après la découverte, alors que les blessures étaient encore fraîches. Comme vous pouvez le voir, docteur, les stigmates ne sont pas circulaires, ou irréguliers, comme ce serait le cas avec un brise-glace ou autre outil du genre. Mais ils sont carrés, symétriques et lisses.
Sœur Rita : Les blessures de la crucifixion du Christ auraient été faites avec un clou rectangulaire.
Père Mahlen : Je pense que c'est la vérité. La Vatican pense que c'est la vérité, mais comment Agatha pourrait-elle le savoir ? Lui ayant déjà parlé, je ne crois pas qu'elle ait lu un seul livre ! En plus les blessures du Christ étaient au niveau des poignets, pas des mains. 97% des faux stigmates, les gens qui recherchent la célébrité font l'erreur de s'ouvrir les paumes.
Sean : Les blessures sont étranges, je vous l'accorde. Mais si vous refusez de considérer que ça peut être un canular, j'orienterai vos recherches vers un psychogenic purpureus plutôt que de la pseudo-magie.
Père Mahlen : psychogenic purpureus...
Sean : Un problème psychosomatique. Le corps traduit par des manifestations physiques la douleur que l'esprit ne peut exprimer.
Père Mahlen : Causée par quoi ?
Sean : La culpabilité, la honte, très souvent mal vécues.
Père Mahlen : dr McNamara, si je peux reconnaître la véracité de la science qui vous donne tant de poids, pourquoi ne respectez-vous pas les croyances dans lesquelles j'ai foi. Une foi qui nourrit mon âme, mais aussi celle de mes paroissiens.
Sean : Ma sœur, je vais garder Agatha jusqu'à la fin de la semaine, à partir de ce moment-là, j'appellerai les autorités. Agatha Ripp est psychologiquement instable. Et pas une candidate à la béatification. Je serai heureux de partager cette pensée avec les médias s'il faut en arriver là pour que je retrouve la paix à ma clinique !
Père Mahlen : Dr McNamara, comme pour tous les hommes, un jour viendra où la simple logique ne suffira plus pour vous définir ou vous nourrir.
Scène 5 : Maison de Sean
Sean : Ça fait mal ?
Julia : Ça brûle ! J'étais dans le jardin hier, j'ai dû me faire piquer par quelque chose.
Sean : Ce ne sont pas des piqûres, Julia, c'est un zona. Prends ta température, on va voir si tu ne couves pas une infection.
Scène 6 : Clinique
Christian : Normal.
Liz : Je ne me sens pas malade.
Scène 7 : Maison de Sean
Julia : Juste un peu patraque.
Scène 8 : Clinique
Christian : Pas de nausées le matin ?
Liz : Non. C'est mauvais signe ?
Christian : Les nausées matinales sont généralement un signe que les hormones sont en branle. Mais 20% des femmes enceintes n'ont jamais de nausées et leur bébé est en parfaite santé. Fait moi voir le protège-slip.
Liz : Quelques pertes pendant le premier trimestre, c'est normal, hein ? Ou est-ce un signe que quelque chose ne va pas?
Scène 9 : Maison de Sean
Julia : La zona n'est pas un signe d'une défaillance du système immunitaire ? Je suis malade ?
Sean : On t'a fait un bilan de santé le mois dernier, tout allait bien. C'est psychologique !
Julia : Non !
Sean : Ne t'isole pas, dis-moi ce qui ne va pas.
Julia : Rien, comme toujours, le stress habituel, aller à la fac, élever une famille. Je crois que ça fait un peu trop.
Sean : Un zona accompagne souvent d'importants changements dans la vie comme une mort, un divorce, c'est peut-être à cause de Matt. L'histoire avec Ava. Ça va aller ! C'est ce qui arrive quand on élève des ados, c'est stressant !
Scène 10 : Clinique
Christian : Tout va bien se passer. Tu as juste besoin de te calmer. Un jour on repensera à tout ça et on se marrera bien !
Liz : Ouais, toi en train d'examiner mes serviettes hygiéniques, c'est hilarant !
Christian : Je suis content que tu sois venue me voir. Je commençais à avoir le sentiment que tu ne voulais pas que je sois impliqué dans la vie de cet enfant.
Liz : J'étais coincée. Je ne pouvais pas aller à mon rendez-vous chez le gynécologue avant demain.
Christian : Super, je viendrai avec toi, tu me diras l'heure de ton rendez-vous.
Scène 11 : Bloc opératoire
Christian : Quelle est l'étendue du zona ?
Sean : C'est assez méchant ! Je lui ai fait prendre du Cycloverne et je lui ai dit de rester tranquille. Je comprends l'intensité de sa réaction. Julia ne s'est jamais fait d'amies très facilement. Et quand elle baisse enfin sa garde, et qu'elle invite Eva dans notre famille pour à la fin se faire trahir... Agatha Ripp avait raison sur un point. Cette citation de la Bible, "Gardez l'œil ouvert pour débusquer les faux prophètes, ils viennent à vous sous l'apparence d'une brebis mais derrière se cache un loup féroce". Voilà qui est le diable ! Pas quelque chose d'évident comme un être avec des cornes et une queue. Mais un ennemi silencieux qui se déguise en ami. Quelqu'un en qui tu as confiance, que tu aimes même ! Que tu as laissé s'immiscer dans ta vie, seulement pour découvrir qu'il a tout détruit.
Liz : Notre patient est dans la 4ème Dimension, je vous présente Taylor. Elle va me remplacer.
Sean : Je ne comprends pas.
Liz : Désolée Sean, je ne crois pas être capable de rester pendant toute l'intervention.
Sean : Qu'est-ce qu'elle a ? Ce n’est pas la première fois qu'on opère un enfant.
Christian : Oui mais pas un enfant avec un défaut de naissance congénital. Si j'étais une femme enceinte de plus de 40 ans, je ne voudrais pas voir ça non plus. On y va ! ……………………………………………………………………
Liz : Il y a une urgence dans la salle de convalescence!
Sean : Linda, Recousez ………………..
Christian : C'est peut être une infection ! on fait une prise de sang.
Sean : Sa pression chute ! Liz ! J'ai besoin d'une perf de Dopamine ! Agatha, où se trouve la douleur ? Quelle Merde …………………….
Christian : Qu'est-ce tu fous, Sean ?
Sean : Où est l'instrument avec lequel vous vous êtes fait ça ? Où l'avez-vous caché ?
Agatha : C'est pas moi. C'est Lui qui l'a fait.
Liz : Vous étiez seule dans la pièce !
Agatha : Jésus est revenu me voir ! J'ai menti la première fois, quand j'ai dit que je m'étais fait ça moi-même ! Oh, mon Dieu, faites que ça cesse !
Scène 12 : Clinique, chambre d’Agatha
Soeur Rita : Merci de m'avoir appelée, comment va-t-elle ?
Sean : Elle est sous tranquillisants, elle était hystérique.
Sœur Rita : Avez-vous trouvé l'instrument qu'elle a utilisé pour s'automutiler ? Je sais qu'elle s'est fait ça ! Je le sais ! Agatha s'autodétruit. Elle souffre d'une maladie que je trouve terrifiante. Peut-on s'entretenir en privé ?
Dans le bureau de Sean
Sœur Rita : La première fois que je l'ai vue, je l'ai questionnée sur les blessures qu'elle a aux bras. Elle m'a répondu qu'elle avait commencé à s'automutiler peu de temps après s'être fait violer par son beau-père ! Elle n'est pas la seule dans mon programme à se blesser de la sorte. Elles font ça pour dévier la douleur !
Christian : Mais elles s'infligent de la douleur !
Sœur Rita : La douleur de la peau n'est en rien comparable à la douleur de l'âme, Dr Troy.
Sean : Quand je suis allé voir Père Malhen, pourquoi...
Sœur Rita : n'ai-je pas pris parti pour vous, docteur ? Pourquoi n'ai-je pas dit que je n'y croyais pas ? Il aurait réduit les subventions pour mon programme. Par pure rancune.
Sean : Ma sœur, je pense qu'Agatha s'est automutilée de nouveau afin de pouvoir rester dans votre foyer. Elle était terrifiée à l'idée de retourner au foyer municipal.
Sœur Rita : Je la comprends. Les chiens à la fourrière sont mieux traités. J'ai bien peur que père Malhen ne voie pas Agatha comme une personne, mais plutôt comme une dépouille sacrée qu'il expose pour faire parler de lui, et encore, seulement quand elle peut servir sa cause. Je prie pour que Dieu fasse ce qu'il y a de mieux pour elle....si Dieu existe encore.
Sean : C'est une déclaration radicale pour quelqu'un qui a dédié sa vie à la Foi.
Sœur Rita : Oui. Quand vous voyez des filles comme Agatha qui ont recours à l'automutilation pour s'assurer abri et nourriture, la lumière éclatante de l'auréole des Saints perd de sa superbe. Désolée.
Sean : Vous pouvez sauver Agatha, ma sœur. Vous pouvez l'empêcher de s'automutiler !
Christian : Dites à vos paroissiens qu'elle a menti, que c'est un schéma d'automutilation. Si Agatha ne peut pas marchander ses stigmates, elle s'arrêtera !
Sœur Rita : Je ne peux pas révéler tout ça, docteur. Je ne peux pas. Il mettrait un terme à mon programme. Vous savez …………….. Il y a une chose que vous pourriez faire ! Comparez le sang qui coule des blessures à celui d'Agatha !
Sean : Je ne comprends pas.
Sœur Rita : D'après l'enseignement religieux, le sang qui coule de vrais stigmates appartient à notre seigneur Jésus Christ. Si c'est le sang d'Agatha. Elle ne sera pas reconnue. L'enquête sera close et......et on pourra mettre un terme à cette mascarade.
Scène 13 : Chez le Gynécologue
Gynécologue : Vous avez eu raison de m'appeler à propos des pertes. Il n'y en a plus dernièrement ?
Liz : Hier, j'avais 3 taches, aujourd'hui 6. Est-ce que je vais faire une fausse couche ?
Gynécologue : On dirait que vous faites une hémorragie, ou se forme le placenta, ce qui peut signifier une anomalie chromosomique spécifique au syndrome de down.
Liz : C'est possible que ce ne soit pas ça ?
Gynécologue : Malheureusement, Liz, vous allez être dans l'incertitude pendant un certain temps. Je suis désolée.
Liz : Je ne gère pas très bien l'incertitude, Cynthia.
Gynécologue : Mais c'est l'essence même du fait d'être mère, Liz. Tu passes ta vie à faire confiance à l'inconnu.
Liz : D'où vient votre confiance ?
Gynécologue : La Foi.
Scène 14 : Chambre d’Agatha
Agatha : Pourquoi vous faites ça ? Ca fait mal !
Liz : Pour m'assurer qu'il n'y ait pas d'infection.
Agatha : J'ai fait le test de dépistage du sida, je suis négative. Vous savez comment c'est possible.
Liz : Peut-être que Dieu a des projets pour vous, Agatha. Tout comme j'espère qu'il a des projets pour mon bébé.
Agatha : Il a quel âge, votre bébé ?
Liz : Il est encore là-dedans. Quelques semaines.
Agatha : Mes félicitations. Vous avez l’air de quelqu’un de très sérieux, je suis sûre que vous serez une bonne mère. J'ai essayé, moi. Mais j'ai tout foutu en l'air.
Liz : Vous avez un enfant, Agatha ?
Agatha : Ils me l'ont prise. L'Etat. Sous prétexte qu'elle est née accro à la drogue. Ils ont dit qu'elle aurait pu naître malformé et que ça aurait été ma faute. Ça aurait été pire que mourir. Elle allait bien, pourtant. Elle était si belle. J'ai pu la prendre dans mes bras juste une minute. Quand elle est sortie de moi. Elle pesait à peine un kilo cinq. Je suis désolée. Je veux pas embêter le monde avec mes problèmes.
Liz : Je crois que mon bébé a quelque chose qui ne va pas. Je le sens. J'ai des pertes et mon médecin me dit que je dois avoir la foi, j'essaye mais j'ai besoin d'un petit coup de pouce. Agatha, vous connaissez l'histoire dans la Bible de la femme qui saignait tout le temps ? Cette femme avait dépensé tous ses biens et avait passé 12 années de sa vie à essayer de guérir de ses hémorragies. Elle n'avait pas le droit de toucher qui que ce soit ou quoi que ce soit, car ce qu'elle avait touché était jugé impropre. Elle était rejetée par la société.
Agatha : Comme moi.
Liz : Mais un jour, Jésus Christ vint prêcher et la femme, soudainement, étendit le bras pour le toucher. Elle était une des seules dans la foule à croire en lui et ses saignements cessèrent tout d'un coup. Et Jésus lui a dit : "Vis une vie confortable, ta Foi t'a rendue unique"
Agatha : C'est une belle histoire.
Liz : Ce n'est qu'une histoire, Agatha ? ……………………….
Agatha : Je ne raconte pas de bobards. Personne ne me croit. Je ressens la même chose que Jésus Christ.
Liz : Et je ressens la même chose que cette femme qui a besoin d'un miracle. S'il-vous-plait. Je veux croire en vous. J'ai tellement besoin de croire en quelque chose ………………………
Agatha : Vous aviez raison. C'est un garçon.
Scène 15 : Laboratoire
Sean : Tous les fanatiques religieux étaient bons à enfermer ! A l'époque le meilleur moyen d'être à l'abri était de sucer le pus des lépreux. Ces gens n'étaient sûrement pas touchés par Dieu mais plutôt par un déficit de chrome, t'as une image ?
Christian : C'est bon.
Sean : Maintenant, il y a autant d'âmes perdues en quête de réponses qui vénèrent une prostituée. Ces gens ont besoin d'antidépresseurs, pas de la religion ……………….. Quoi ? Il y a un problème avec l'échantillon ? …......
Christian : L'échantillon est parfait ……….. Ce n'est pas le sang d'Agatha, Sean.
Scène 16 : Chambre de repos
Agatha : Comment vont les saignements ?
Liz : Ils se sont arrêtés.
Agatha : Après que je vous aie touchée ?
Liz : Oui.
Agatha : Que Dieu soit loué.
Liz : Oui, même s’il n’y ait pour rien
Agatha : Vous me promettez qu'ils ne vont pas me renvoyer à ce foyer municipal ?
Père Malhen : Vous venez avec nous, Agatha. Vous nous avez manqué.
Agatha : Je vais rester là-bas pendant un bout de temps, hein ?
Père Malhen : Oui. Vous avez un toit au-dessus de votre tête. J'aurai besoin des preuves, s'il-vous-plait. Une autorité supérieure les demande !
Sean : Je n'alimenterai pas vos délires, mon Père, je ne vous fournirai pas cette information.
Père Malhen : Parce que votre science n'a pas eu la capacité de faire taire ma Foi ? Ce n'est rien. La preuve de Son existence ne se manifestera jamais par la science. Mais il communique en nous montrant des signes tous les jours, Dr McNamara ! Vous devez juste apprendre à les lire ! Venez avec moi, Agatha …………………….
Sean : Je vais refaire un bilan sanguin.
Christian : On l'a déjà fait deux fois, Sean …………… Bon d’accord, je vais revoir les anticorps.
Linda : Dr Adams pour toi, ligne 2.
Scène 17 : Eglise
Julia prie et vas pour se rendre au confessionnal, puis se ravise.
Scène 18 : Hôpital avec la gynécologue
Gynéco : Vous êtes sur ?
Liz : Et vous ? ………………………………………………..
Gynéco : Détendez vous …….. Détendez vous ……….. Je vais commencer.
Scène 19 : Maison de Sean, dans la salle de bain.
Julia examine son zona dans la glace
Sean : Comment ça va ?
Julia : Ce sont des croûtes maintenant
Sean : C'est bien, ça veut dire que c'est en train de guérir. Je vais me boire une bière et ensuite, pourquoi on ne sortirait pas dîner ? Ça a été une dure journée …………………………….
Dans la cuisine
Julia : Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ta journée a-t'elle été aussi dure ?
Sean : Une patiente à nous, Agatha Ripp, j'ai mis la clinique sens dessus dessous et je n'ai pas réussi à trouver l'instrument qu'elle a utilisé pour se blesser ! Ensuite on lui a fait une prise de sang, et le sang de ses plaies n'est pas le sien ! Je sais qu'il y a une explication sensée derrière tout ça mais ça me fout en rogne de pas la trouver ! Ça défie toute logique !
Julia : Parfois, Sean, il faut savoir accepter l'inconnu.
Sean : Non, je suis un médecin ! Chaque symptôme a une cause.
Julia : Est-ce que tu crois en nous, Sean ?
Sean : Chérie, qu'est ce qui ne va pas ?
Julia : Non, s'il-te-plait, réponds j'ai besoin de savoir.
Sean : Je ne comprends pas.
Julia : Si tu crois en nous, Sean, si tu crois en notre Amour autant que moi, même la vérité ne peut être un obstacle !
Sean : La vérité sur quoi ?
Julia : La vérité …….. sur Matt.
Sean : Il est malade ?
Julia : Ce n'est pas ton fils.
Sean : ……….. De quoi tu parles ? J'étais là quand il a été conçu. C'est moi qui l'ai sorti de toi à sa naissance ……………….. Il me ressemble en tous points ! Il est renfermé, il est sauvage. L'histoire avec Ava, ce n’est pas McNamara, je te l'accorde. C'est ce que tu veux dire ? C'est ce que tu dis ?
Julia : Je ne voulais pas.
Sean : Réponds-moi, je suis le père de Matt !
Julia : C'est Christian.
Sean : Ce n'est pas vrai ! Toi et Christian, vous n'avez jamais couché ensemble ! Matt me ressemble, à moi ! Tu mens ! Pourquoi tu me fais ça ?
Julia : Parce que je ne peux plus vivre comme ça !
Sean : Ce n'est pas vrai !
Julia : J'ai couché avec lui, une fois ! Juste une fois !
Sean : Quand ?
Julia : Je suis allée vers lui, j'avais peur !
Sean : Tu m'avais dit que tu m'aimais, que tu voulais être avec moi !
Julia : C'était vrai, c'est vrai ! C'était il y a 17 ans, quand je n'étais qu'une gamine, j'avais couché qu'avec un seul homme, toi et j'avais peur de louper quelque chose.
Sean : Arrête de parler ! Tais-toi !
Julia : Je dois te le dire ! Je suis allée vers lui, nous avons couché ensemble juste une fois.
Sean : Christian ne m'aurait jamais fait quelque chose comme ça ! Il est comme mon frère !
Julia : Je ne savais pas, Sean. Pendant toutes ces années, je ne savais pas, et je n'ai plus supporté de ne pas savoir, alors j'ai fait le test. Mais c'est toi que j'aime, que toi !
Sean : Pendant tout ce temps, tout ça était faux, ma vie a été un mensonge !
Julia : Ce n'est pas vrai !
Sean : Dégage de chez moi !
Julia : Sean ! S'il-te-plait !
Sean : Tu es faible, tu l'as toujours été, je t'ai donné ma vie pour que tu sois forte et maintenant je veux que tu dégages ! Dégage ! ………………..
Scène 20 : Clinique
Christian : Il faut qu'on parle.
Liz : A propos de quoi ?
Christian : Que tu ne veuille pas d'aide pendant votre grossesse, je comprends, mais une fois qu'on aura cet enfant, j'ai des droits! Je veux le voir, je veux passer du temps avec lui. tu ne peux pas me tenir à l'écart tout le temps, Liz. Ce n'est pas ce qui était prévu.
Liz : On n'avait rien prévu. Que ce soit du point de vue légal ou autre. On aurait probablement dû, mais...On improvisait plus qu'autre chose.
Christian : Ont improvisaient ? ………………. Tu as fait une fausse couche ?
Liz : Pas une fausse couche.
Christian : Tu t’es débarrassée de notre bébé et tu ne m’en a pas parlé ?
Liz : C'est mon corps, Christian. Et ça allait être mon fardeau ! Alors épargnez-moi le sermon. Je te connais, les voitures, les femmes, les maisons, tu aime que tout soit beau. Je ne pense que tu aurais été dévoué à un enfant qui aurait attiré tous les regards, non pas à cause de sa beauté, mais à cause de son handicap ………………
Christian : J'aurais aimé cet enfant de toute façon. Je t’aurais aidée. Ça n'aurait pas été facile tous les jours mais on s'en serait sortis !
Liz : Je n'avais pas cette foi, Christian. Quand je regardais au plus profond de moi, je ne voyais que des doutes. Je ne pensais pas être capable de prendre soin d'un enfant quand moi-même, je me sens si mal dans ma peau. Mon instinct était la seule chose en quoi j'aie eu foi. Je me suis dit que je ne pouvais pas le faire.
Christian : Si tu ne voulais pas d'un co-parent qui avait autant de droits que toi dans cette décision, pourquoi ne pas avoir choisi la solution de facilité et être allée dans une banque de sperme ?
Liz : Je voulais l'assurance que mon enfant aurait au moins un de ses parents qui serait beau ! Ca facilite la vie, tu ne l'avais pas remarqué ?
Christian : C'est tout ce que j'étais pour toi, une belle gueule ? C'est tout ce que vous tu recherchais en moi ?
Liz : La beauté est une chose que j'ai toujours tellement désirée et que je n'ai jamais obtenue ! J'en ai honte ! Mais c'est vrai ! ………………..
Sean arrive, attrape Christian et le roue de coups
Liz : Sean, qu'est-ce que tu fais ? Mon dieu ! Sean, non !
Sean : Je t'ai aimé plus que quiconque !
Scène 21 : Eglise
Agatha : Que faites-vous ici ?
Sean : Je veux apprendre à prier !
Agatha : Mais vous n'êtes pas croyant.
Sean : Tout ceux en quoi je croyais n'était que mensonges. J'ai besoin de croire en des choses que j'ignorais, en des choses dont je doutais. Aidez-moi à comprendre. S'il-vous-plait.
Agatha : Vous n'auriez pas dû me retrouver, je ne peux pas vous guider. J'en suis incapable.
Sean : Mais si quelqu'un avait dû abandonner Dieu, c'est bien vous. Après tout ce que vous avez vécu, ce que vous avez vu, comment avez-vous pu garder la foi ?
Agatha : Je L'avais abandonné... il y a une semaine. Mais maintenant, regardez tous ces gens qui sont là à cause de moi, croyant plus que jamais. Mais vous aviez raison, Dr McNamara. Je suis une menteuse. C'était l'idée de la Sœur. Et Père Malhen n'était pas au courant. Ils allaient fermer cette église à cause du manque de visiteurs. Le programme de Sœur Rita-Claire, tout ça aurait été fini. Alors elle m'a parlé. Elle m'a dit que je pourrai rester ici en sécurité aussi longtemps que je le voulais, si je la laissais faire. Alors je lui ai dit oui. Et comme ça, tout le monde est content. Surtout les fideles. Traverser la vie sans avoir foi en quoi que ce soit est le pire enfer qui existe, vous ne croyez pas ? Alors, que Dieu les bénisse. Que Dieu les bénisse tous.
Sean : Vous vous êtes automutilée ?
Agatha : Je n’en ai pas été capable. C'est la sœur qui a tout fait. Le coup où vous étiez en train d'opérer, c'était prévu. Elle est entrée et m'a enfoncé un clou dans les pieds et elle a mis son sang sur moi ……………….
Sœur Rita : Venez, Agatha.
Agatha : Je suis tellement désolée.
Sean : S'il-vous-plait. J'ai besoin de croire en quelque chose.
Agatha : Vous ne comprenez pas ? ……….. IL n'y a plus rien en quoi on puissent croire de nos jours.
FIN (Ecrit par Sophia81)