Scène 1 : Bureau de Sean
Sean : Dites-moi ce que vous n'aimez pas chez vous.
Homme : Mes yeux.
Christian : M. Dempsey, qu'est-ce qui ne va pas avec vos yeux?
M. Dempsey : J'aimerais qu'ils ressemblent plus aux siens.
Femme : C'est pour mes parents, en fait. On est très proches et ils sont...
Sean : Traditionalistes?
Femme : Xénophobes.
M. Dempsey : Sa mère est fille d'immigrants japonais, née dans un camp d'internement. Sa famille a tout perdu, maison, travail, dignité.
Femme : Elle a toujours rejeté les hommes non japonais avec qui je suis sortie. Je ne veux prendre aucun risque, cette fois. Pas avec lui. Pas quand on a trouvé l'homme de sa vie.
Christian : Mlle Moriata, si c'est le cas, pourquoi ne pas vous fiancé et ensuite le présenter à votre mère. C'est plus raisonnable que de demander à votre fiancé de changer de visage.
Mlle Moriata : Le dernier homme qui m'a intéressée était blanc, lui aussi. Elle a dit que si je l'épousais, je ne la reverrais jamais. Nos enfants ne connaîtraient jamais leur famille.
M. Dempsey : Je ne peux pas demander ce sacrifice à Leigh si je peux l'éviter en me faisant opérer.
Sean : Ca n'est pas aussi simple, M. Dempsey. On n'est pas sûrs que l'opération, même si on fait un très bon travail, puisse convaincre la mère de Leigh que vous êtes japonais. Je refuse de vous imposer cette douleur et ce traumatisme et risquer que n'obteniez pas ce que vous voulez.
Christian : La procédure est un peu inhabituelle, il y aurait donc des frais supplémentaires.
M. Dempsey : Peu importe le prix.
Sean : Vous devriez y réfléchir.
M. Dempsey : Je suis sûr de moi. Vous n'avez jamais aimé une femme au point de vouloir tout faire pour ne pas la perdre?
Scène 2 : Maison de Sean, dans la salle de bain
Annie : Maman, je ne trouve pas ma pyramide. Qu'est-ce que tu en as fait?
Julia : J'arrive, Annie, Je suis un peu occupée, pour l'instant. (Elle attend les résultats d’un test de grossesse). Merde, merde, merde, merde.
Générique
Scène 3 : Dans un bar
Homme 1 : Ce sont des vrais.
Christian : Oui.
Homme 1 : Tu n'as même pas regardé, hein?
Christian : J'ai des connaissances de première main.
Homme 1 : Tu sais, les femmes de ce pays n'ont aucune pudeur.
Christian : Dieu bénisse l'Amérique.
Homme 1 : Ca t'intéresse?
Christian : Je cherche un truc plus haut dans la chaîne alimentaire. Et toi, Victor ?
Victor : J'ai cessé de chercher.
Christian : Tu es seulement fiancé. La monogamie ne prend effet qu'après le mariage.
Victor : Susannah n'est pas d'accord.
Christian : Elle n'en saura rien.
Homme 1 : Oh si, elle le saura. Quand tu t'engages, peu importe avec quoi tu te laves, elles sentent l'infidélité sur toi.
Victor : Je comprends. Vous êtes jaloux parce que j'ai ce que je veux quand je veux.
Christian : Tu as remarqué que monogamie rime avec monotonie?
Victor : Tu me fais pitié. Tu n'as jamais été amoureux.
Christian : Bien sûr que si. C'est ce magnifique moment entre la rencontre de la femme de tes rêves et la vue de ses vergetures.
Homme 1 : Susannah te suce?
Victor : Tout le temps.
Homme 1 : Ne t'y habitue pas. Dès que tu as dit : ''Oui'', elles disent : ''Non''.
Christian : Des femmes mariées m'ont fait certaines de mes meilleures pipes.
Homme 1 : Les Américaines ne savent rien sur les pipes.
Victor : C'est reparti. Tout ce qui est européen est mieux, hein, Serge? Les clopes? Le vin?
Serge : Les Allemandes sont les meilleures.
Christian : Selon l'expert des pipes internationales.
Serge : C'est grâce à leur capacité à suivre les ordres.
Christian : Excusez-moi, mais cette pauvre fille meurt de soif. Je vais lui payer un verre.
Victor : T'en as jamais marre? Le coup de qui-je-vais-sauter-ce-soir ?
Christian : Si je suis crevé, enfin … Chaque lendemains matins.
Scène 4 : Fac, Amphithéâtre
Prof : Ce n'est pas une histoire de pois et de maïs. Mendel et McClintock nous ont donné la clé pour comprendre comment le physique, les capacités métaboliques et l'intelligence sont transmises aux enfants par les parents. Bien sûr, nous parlons d'un potentiel intrinsèque que peuvent atteindre certains organismes et d'autres non. Je vois qu'on a bien travaillé.
Jude : Je pense que je sais à côté de qui je serai assis pour l'examen.
Julia : Choisis quelqu'un d'autre.
Jude : Ecoute, je ne copierai que les questions sur Mendel et McClintock. On peut en parler en déjeunant? Tu es déjà allé chez Tantra ?
Julia : Jude, je...
Jude : Non, c'est super. Ils passent un film sur le Kama-sutra dans la salle du resto.
Julia : Un lieu parfait pour parler de reproduction. Ecoute, Jude, je suis très flattée. Mais tu perds ton temps. Je n'irai sans doute même pas en fac de médecine.
Jude : Qu'est-ce que tu feras de ta beauté et de ton intelligence?
Julia : Je ne sais pas. Les transmettre à mes enfants?
Scène 5 : Bloc opératoire
Sean : Elle l'a quitté pour un autre, apparemment.
Christian : Si elle était aussi moche, il a dû payer le type pour l'enlever. Comment peut-on faire ça ?
Sean : Par amour. Apparemment il était très amoureux de Latonia
Christian : Latoya ! Difficile de lire dans la raie du cul.
Sean : C'est un signe d'engagement. Sans doute sa façon de clamer qu'il avait rencontré l'âme sœur.
Christian : Que nous allons effacer de son dos avec deux couches de peau jusqu'au derme. Toi et Julia, vous vous aimez. Je ne vous vois pas tatouer vos noms sur vos fesses. Mais je ne me suis pas douché avec l'un de vous depuis la fac.
Sean : On en a parlé avant de nous marier. Elle a dit que j'étais fou. Je l'aurais fait.
Liz : J'ai un tatouage sur le sein droit. Deux symboles féminins entremêlés.
Christian : Deux gouines.
Liz : J'exprime mon identité de lesbienne.
Grace : Excusez-moi. J'ai un couple qui attend depuis une heure. Ils veulent parler à l'un de vous.
Sean : Vas-y. Je peux m'occuper de ça.
Christian : Moi aussi. Vas-y,-toi.
Grace : J'ai besoin de l'un de vous. Ils ont lu la brochure assez souvent pour la connaître par cœur.
Sean : Ca n'ira pas mieux si tu ne fais rien. Tu n'essaies même pas.
Christian : Crois-moi, si je n'essayais pas, elle serait morte, aujourd'hui.
Scène 6 : Bureau de Christian
Femme : La voiture était bousillée. Les gens qui ont tout vu ont eu du mal à croire que je pouvais marcher.
Homme : Je remercie Dieu qu'elle soit en vie. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle.
Christian : Rien d'autre de cassé?
Femme : Non, juste mon nez.
Christian : Je vois.
Femme : Comme il doit être refait, si vous me permettez l'expression, vous pourriez faire quelque chose pour qu'il soit plus beau.
Homme : Il ne pourrait pas être plus beau.
Femme : Ne l'écoutez pas. Il avait la taille du Mont Sainte-Hélène, et il le trouvait adorable.
Christian : Excusez-moi. Bien. Voyons ça. On pourrait en enlever un peu ici. Et puis …..
Grace : D'autres séquelles de l'accident? Cauchemars? Difficultés à se concentrer ? Terreur ? Insomnies?
Femme : Non.
Christian : Excusez-moi, Dr Santiago, je pensais que vous aviez posé ces questions pendant qu'ils attendaient que je termine mon opération. Ecoutez. Je vais en parler à mon confrère, le Dr McNamara, et nous prévoirons une opération. D'accord?
Femme : D'accord.
Christian : Quelque chose à ajouter, Dr Santiago?
Grace : Rien.
Christian : Parfait.
Femme : Merci, Dr Troy. Donnez tous les renseignements à l'infirmière Linda.
Linda : Par ici.
Couple : Merci.
Grace : Je ne vois pas de problème après un accident grave. Un changement peut être thérapeutique.
Christian : Rendez-moi service. Quand un patient m'attend, quelle qu'en soit la raison, commencez votre consultation dans votre bureau.
Grace : Et quand j'ai terminé?
Christian : Restez-y. ……… Quoi?
Grace : Rien. Je me disais qu'il était dommage que les cols roulés ne soient pas à la mode.
Scène 7 : Maison de Sean, cuisine
Sean : Salut, chérie. C'est pour toi. Je plaisantais.
Julia : Merci. Elles sont magnifiques. Tu n'aurais pas dû.
Sean : Qu'est-ce qui pue comme ça ?
Julia : Les ordures. Je voulais les jeter, mais...
Sean : Tu as besoin d'aide? Je vais mettre la table. Hey, mais tu as eu un A.
Julia : A Moins.
Sean : Mais je suis impressionné.
Julia : C'est juste un examen.
Sean : C'est la prof que tu as connue à la fac?
Julia : c'était un Q.C.M., au cas où tu penserais qu'elle fait du favoritisme.
Sean : Tu as toujours été une bonne étudiante. Meilleure que moi.
Julia : C'était il y a longtemps.
Sean : Mais tu as toujours un potentiel.
Julia : Tu sais quel potentiel j'ai, Sean? Aucun. Je prends mes rêves pour la réalité. Une possibilité qui n'existe pas si elle n'est pas réalisée. La vérité sur le gland, c'est l'arbre. Tu te souviens? La philo en licence?
Sean : Nietzsche?
Julia : Hegel.
Sean : C.Q.F.D.
Julia : Mais regarde-nous. Je suis toujours le gland et tu es devenu l'arbre.
Sean : Tu veux aller en fac de médecine? On y arrivera. Tu as mon soutien financier, émotionnel, quoi qu'il faille.
Julia : Je suis enceinte.
Matt : Qu'est-ce qu'on mange? Ca sent quoi? Quelque chose est mort ou quoi?
Scène 8 : Bloc opératoire
Christian : Vous êtes prêts à transformer Charlie Brown en Pokémon?
Liz : Quelqu'un d'autre que moi trouve-t-il que c'est immoral qu'un homme blanc se fasse passer pour une victime de la hiérarchie raciale américaine?
Christian : Qu'elle cesse d'utiliser de grands mots devant moi.
Sean : Nous devons soulager la douleur.
Liz : C'est votre réponse? On pourrait changer tout le monde en hétéro blanc.
Sean : On peut modifier l'obstacle qui sépare ce type de ce qu'il veut. Je ne vois pas de mal à ça.
Christian : Liz, tu te rases les aisselles?
Liz : Bien sûr.
Christian : Pour essayer de te faire passer pour une hétéro?
Liz : Vas-y. Tu n'es pas loin du procès pour harcèlement.
Sean : Sois un peu professionnel avec elle, pour une fois. C'est trop demander ?
Christian : Qui a pissé dans tes céréales, ce matin?
Sean : Julia est enceinte.
Christian : Félicitations. Ou est-ce que je ne dois pas te féliciter ?
Sean : Je n'en sais rien.
Christian : Julia est contente?
Sean : C'est compliqué. Elle a commencé ses cours de prépa. Ca devait être à son tour de faire ce qu'elle a envie de faire. C'était ce qu'on avait prévu. Elle ne sait pas trop quoi penser. Je n'ai jamais mis Julia enceinte au bon moment. Comme avec Matt, tu te souviens? Ce que tu as dit à l'époque nous a aidés. Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui.
Christian : Je t'ai juste dit ce que tu voulais entendre.
Sean : Alors, recommence.
Christian : Tu veux que je te dissuade de pousser Julia à se faire avorter ?
Sean : Oui.
Christian : Je crois que je ne peux pas. C'était différent, à l'époque. Vous étiez jeunes. Vous étiez amoureux.
Sean : On est toujours amoureux.
Christian : Si tes tripes te disent que quelque chose cloche, c'est peut-être vrai.
Sean : Ou pas. Ca nous donnera peut-être un bon centre d'intérêt.
Christian : Ne prends pas ça mal, mais tu n'es pas exactement Super papa.
Sean : Je ferai mieux, cette fois. Les gens changent.
Christian : Les visages, les culs et les cuisses changent, mais les gens? Il ne sera pas japonais parce qu'il aura l'air asiatique. Personne ne change. On est comme on est.
………………………
Scène 9 : Bureau de Christian, il est entrain de faire l’amour a une jeune fille, Grace entre.
Christian : Oh, mon Dieu !
Scène 10 : Salle de repos
Christian : Par politesse, la personne qui finit la cafetière refait du café.
Grace : C'est vrai? Je pensais que vous aviez quelqu'un qui faisait ça pour vous.
Christian : Et non, malheureusement
Grace : Je pensais que faire du café serait bien plus difficile que d'arroser les plantes.
Christian : Jasmine est spéciale. Elle a un don pour faire grandir les choses.
Grace : Affichez-vous toujours ce comportement adolescent devant moi parce qu'une femme a envahi votre club de garçons?
Christian : Si ça vous met mal à l'aise, vous pouvez partir. Je suis sûr que Sean vous fera une très bonne recommandation.
Grace : J'espère que vous prenez ça comme il se doit.
Christian : Je peux vous dire que continuer cette phrase est une erreur.
Grace : Il y a des réunions des S.A. à l'église de la 64e et Collins, tous les soirs de 20 heures à 21 heures. Les Sex oliques Anonymes. Je vous parle en tant que professionnelle, Christian. vous avez un problème.
Christian : Vous savez combien d'hommes donneraient leur couille droite pour ça ?
Grace : L'excès de sexe révèle autant de troubles intimes que l'absence de sexe. Je vous ai donné l'information. Faites-en ce que vous voulez.
Christian : Vous devriez peut-être songer à avoir votre propre orgasme de temps en temps pour éviter de vivre à travers les miens.
Scène 11 : Maison de Sean, chambre parentale
Sean : Salut, ca vas ?
Julia : Salut. Oui.
Sean : J'ai beaucoup réfléchi et je crois qu'on doit garder le bébé.
Julia : Moi aussi, j'ai beaucoup réfléchi.
Sean : Ecoute, Julia. Ce sera bon pour nous.
Julia : Nous?
Sean : Oui. C'est ce qu'il nous faut.
Julia : Je ne crois pas que tu saches ce qu'il me faut. Je suis heureuse d'avoir repris les cours. Quand passerai-je l'examen, quand j'aurai 50 ans?
Sean : Qui t'en empêche?
Julia : Tu travailles tout le temps. Tu n'as aucune idée de ce que c'est que d'élever un enfant. L'énergie, la patience. Tout ce que tu dois sacrifier. Je ne crois pas être capable de recommencer.
Sean : Je resterai à la maison. Je prendrai autant de temps qu'il le faudra. Il n'y a pas de raison que tu ne deviennes pas médecin si c'est ce que tu veux.
Julia : Tu resteras à la maison? Ne dis pas ça, si tu ne le penses pas.
Sean : Je n'ai pas l'intention de laisser passer cette chance.
Scène 12 : Dans un bar
Femme : 8 ans d’âge
Christian : Vous vous y connaissez.
Femme : Je m'y connais en buveurs de scotch …… Vous ne vous souvenez pas de moi, hein? Shelly Edwards. Je suis venue vous voir il y a deux ans pour faire refaire un truc et en échange, je vous ai fait un petit truc. On a passé un très bon moment. Jusqu'à ce que je fasse l'erreur de vous demander si vous m'aimiez.
Christian : Les yeux, le menton. Un beau travail au niveau de la mâchoire. Shelly Edwards, bien sûr. Navré de ne pas vous avoir reconnue.
Shelly : Sous les ruines? ….. Vous pensez pouvoir me rafraîchir ? Même arrangement?
Christian : Je ne crois pas.
Shelly : Vos prix ont augmenté?
Christian : Non. Mes prix sont les mêmes.
Shelly : La monnaie a... Changé.
Christian : Il est tard. J'ai une opération demain matin.
Shelly : Vous vous souvenez de ma fille? Elle a dix-sept ans. Elle me ressemble, quand j'étais jeune. Pas une marque, lisse comme la peau d'un tambour. Vous avez déjà eu une mère et sa fille ensemble? Vous pouvez nous avoir toutes les deux. Deux pour le prix d'une ….. Attendez, Je sais ce que vous aimez. Je lui montrerai.
Scène 13 : Réunion des S.A
Groupe : ... la sérénité d'accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer ce qui peut l'être, et la sagesse de faire la différence.
Gina : Bonjour, je m'appelle Gina.
Groupe : Bonjour, Gina.
Gina : Avant de commencer, s'il y a des nouveaux, ici, pouvez-vous lever la main?
……………
Gina : Moi aussi je suis parti au milieu, à ma première réunion. Je suis allée me faire sauter.
Christian : C'est juste que j'ai une opération demain matin.
Gina : La vache. Elles doivent mouiller leur culotte en entendant ça.
Christian : Oui. Mais c'est souvent vrai.
Gina : Comment ça se passe, d'habitude? Elle rencontre le chirurgien, il se la fait, et il a une super excuse pour partir à l'aube? Je brûle?
Christian : On va chez moi et je lui donne l'argent du taxi.
Gina : Un gentleman. C'est bien. Avec combien de femmes avez-vous couché cette année?
Christian : Comme vous l'avez dit, je suis un gentleman.
Gina : Alors, au cours du mois dernier ?
Christian : Je vais aller compter les encoches sur ma tête de lit.
Gina : La semaine dernière? Je parie que vous cherchez la femme de votre vie. Celle qui est plus sexy, plus maligne, mieux que celle que vous avez.
Christian : Vous êtes douée.
Gina : Quand j'ai commencé ici, les choses ont changé. Je ne ramène pas ceux qui améliorent l'idée que j'ai de moi. Je ne jette pas ceux qui ont le mauvais goût de vraiment m'apprécier. Je n'ai pas eu de coup d'un soir depuis huit mois. Voilà mon numéro. Si vous voulez une marraine, appelez-moi ….. Allô?
Christian : Vous voulez aller prendre un verre, marraine?
Scène 14 : Appartement de Christian, chambre a couché
Gina : Un chirurgien plastique, parfait. Je voulais sans doute que tu vois mes défauts et que je te dégoûte. Merde !
Christian : Tu ne me dégoûtes pas. On peut faire quelque chose pour tes vergetures.
Gina : Huit mois de réunions, je contrôlais enfin ma vie.
Christian : Qui la contrôlait? Les obsédés anonymes flatteurs que tu vois chaque semaine pour trouver ensemble une issue au désespoir ?
Gina : Je ne te demande pas de croire en une puissance supérieure. Tu te prends déjà pour Dieu.
Christian : Tiens.
Gina : C'est quoi, ça ?
Christian : L'argent pour le taxi.
Gina : Tu me fous dehors?
Christian : J'ai une opération dans quatre heures. Si je ne dors pas, je pourrais marquer quelqu'un à vie.
Gina : Et moi, tu ne me marques pas à vie? Laisse tomber. Je ne pars pas. Je me respecte trop pour ça.
Christian : Ca suffit. Allez ! II est temps de te tirer d'ici en 12 étapes.
Gina : Tu es un enfoiré narcissique, tu le sais?
Christian : Tu veux la sagesse de faire la différence entre ce que tu peux et ne peux pas changer ? Voilà l'étape 13 : Tout disparaît. L'amour, les arbres, les pierres, l'acier, le plastique, les êtres humains. Aucun de nous ne reste en vie. Tu peux te blottir dans un groupe et gérer un jour à la fois ou tu peux être heureuse que lorsque ton corps se frotte contre celui d'un autre il explose avec assez de plaisir pour te faire oublier un instant que tu n'es qu'un tas de cendres ambulant. C'est ça, la vérité. Si tu es forte, tu seras libre. Si tu es faible, tu seras toi.
Gina : Tu as toujours mon numéro?
Scène 15 : Bureau de Christian.
Sean : Je voulais te dire que ce que tu as fait hier sur cette fente labio palatine était pas mal.
Christian : Flatteur.
Sean : Julia et moi avons décidé de garder le bébé.
Christian : Si c'est ce que vous voulez, alors, félicitations.
Sean : Et je veux prendre un congé paternité. Au moins trois mois. On engagera quelqu'un.
Christian : Les chirurgiens plastiques ne font pas d'intérim. Tu peux pas mettre une annonce dans le journal : ''Doit savoir taper 70 mots/minute et faire les mammoplasties.''
Sean : Je veux que ça marche. Désolé pour les désagréments. Je ferai tout pour les limiter. J'aimerais que tu me soutiennes, mais même si c'est pas le cas, je le ferai.
Christian : Merde ! Merde !
Scène 16 : Bloc operatoire
Liz : Mince
Christian : Quel est le problème?
Liz : Sa mâchoire ne s'ouvre pas assez. Je ne vois pas ses cordes vocales.
Christian : Prend une autre voix
Liz : Je dois l'intuber par fibres optiques …. C'est bon.
Christian : Cette femme est comme toi, elle m’a dans le nez …… Merci, infirmière.
………
Christian : C’est curieux, c’est comme …. Scarifié
Liz : Elle pisse le sang.
Christian : II ne devrait pas y avoir autant de sang.
Scène 17 : Clinique
Christian : Vous avez déjà été poursuivie pour faute professionnelle?
Grace : Non, jamais. Pourquoi ?
Christian : Bien sur que non, Ce serait comme poursuivre un sorcier pour un sort qui n'a pas marché.
Grace : Bonsoir Docteur
Christian : Vous êtes là pour éliminer les tarés parce que vous en avez l'expérience, mais quand la vraie cinglée est arrivée, vous ne l'avez pas vue.
Grace : De quoi parlez-vous?
Christian : Ellie Collins. Elle n'a jamais eu d'accident.
Scène 18 : Hôpital, salle d’écographie
Gynéco : Voilà où est le problème, juste ici.
Sean : Je ne vois rien.
Julia : Je ne comprends pas. Je n'ai pas eu ce problème avec Matt ou Annie.
Gynéco : On ignore pourquoi ça arrive. Votre âge peut être un facteur. Vous avez eu deux enfants.
Sean : Je ne sais même pas où regarder et je suis médecin.
Gynéco : La, on ne voit pas l'embryon, il est trop tôt.
Julia : Mon col de l’utérus est béant, quelle plaie.
Gynéco : Il est inutile de trop s'inquiéter. En général, dans ce cas, on fait un cerclage. Je fais une suture autour du col pour le renforcer pour qu'il ne se dilate pas sous le poids du bébé.
Sean : Comme ca, elle ne fera pas de fausse couche
Gynéco : c’est ca, et il n’y aura pas de risque de rupture prématuré de la poche des eaux, par contre, elle risque d’accouché avant terme.
Sean : Bien. On va donc faire ça. Un cerclage.
Gynéco : Je vous recommanderais cependant fortement de rester couchée avant et après la procédure, jusqu'au terme.
Julia : Rester couchée?
Gynéco : Presque tout le temps, par prudence. Vous vous asseyez pour manger, vous pouvez prendre une douche, aller aux toilettes, mais essayez d'éviter de trop marcher, porter des choses ou avoir des rapports sexuels.
Julia : Je ne pourrai pas rester au lit pendant sept mois.
Gynéco : Vous seriez étonnée de voir ce qu'on fait quand on veut vraiment quelque chose.
Scène 19 : Maison de Sean, salon
Homme a la télé : Je connais mon ex-ami depuis 10 ans. Je l'ai rencontré à l'école et au sport.
Sean : La carte des plats à emporter, si tu as faim, et des catalogues si tu t'ennuies et que tu veux faire du shopping.
Julia : Tu m'encourages à dépenser de l'argent?
Sean : Je ne suis pas idiot. Tu n'achètes jamais de vêtements quand tu grossis. J'allais oublier. Tiens. Selon le forum du repos forcé, c'est le top du top contre l'ennui.
Julia : Une Game Boy. Tu n'aurais pas dû, chéri.
Sean : Les piles sont incluses. Appelle-moi en cas de besoin.
Juge a la télé : Répondez à ça. Avez-vous couché avec lui?
Femme a la télé : Non.
Juge a la télé : Bien.
Matt : Je t'apporte à manger.
Julia : Chéri, tu n'es pas obligé de faire ça. C'est très gentil, mais...
Matt : C'est du poulet et des légumes, avec une tonne d'ail. C'est censé réveiller ton système immunitaire.
Julia : Je ne suis pas malade. Je suis enceinte.
Matt : Quand j'en ai demandé une, papa a dit non. J'ai eu un sermon genre : ''Je n'utilise qu'un dixième de mon cerveau.''
Julia : Comme on dit, c'est terrible de gaspiller un cerveau. Le cerveau d'un fils
Matt : Et le tien?
Julia : Celui d'une femme est un excès de bagage.
Matt : Comment tu peux refaire un truc pareil?
Julia : Quoi?
Matt : Avoir un bébé dont tu ne veux pas.
Julia : Comment ça ''refaire'' ?
Matt : Si tu n'étais pas tombée enceinte de moi, tu serais médecin, aujourd'hui.
Julia : Je n'ai jamais regretté de vous avoir eus, toi et Annie. Tu comprends? Rien au monde ne me rendrait plus fière. Et quand le bébé sera né...
Matt : Tu reprendras les cours? C'est pas ce que t'as dit après ma naissance? Après Annie?
Julia : Ce bébé n’a rien a voir avec vous deux.
Matt : Mais avec vous, oui ? Tu veux avoir un autre enfant? Ou tu es juste contente d'avoir une nouvelle raison de ne pas tout faire pour avoir ce que tu veux?
Scène 20 : Clinique, salle de repos patients
Ellie Collins : Qu'en pensez-vous?
Christian : Ca ira, Ellie, vu qu'il ne reste pratiquement rien dans la cloison nasale et que le cartilage a, à l'évidence, été opéré auparavant.
Grace : On voudrait vous parler avant que votre mari n'entre, d'accord?
Christian : Ce n'était pas un accident, n'est-ce pas? C'est Dave qui vous a fait ca. Vous avez dit que c'était un accident pour le protéger.
Ellie Collins : Non.
Grace : Ca ne cessera pas si vous ne voulez pas que ça cesse. Sachez qu'il ment, quand il vous promet qu'il ne recommencera pas.
M. Collins : Qu'il ne recommencera pas quoi?
Grace : M. Collins, les heures de visite commencent dans 15 minutes. Pouvez-vous attendre dehors?
Christian : Votre assurance couvre-t-elle la maltraitance envers votre femme?
M. Collins : C'est ce que tu leur as dit?
Christian : Inutile. L'intérieur de son nez ressemble à un patchwork.
Grace : Lui avez-vous cassé le nez?
M. Collins : Oui.
Christian : Vous lui avez acheté des fleurs, vous vous êtes racheté.
Grace : Je vais devoir vous parler à tous les deux. On doit faire un rapport.
Ellie Collins : Je l'ai obligé à le faire.
Grace : Ellie, les femmes battues croient souvent qu'elles l'ont cherché.
Ellie Collins : Non, je l'ai forcé à me casser le nez. Vous ne m'auriez pas opéré si vous aviez su pour les opérations. Vous auriez fait comme les autres médecins, et dit que j'avais assez retouché mon visage. Qu'il était très bien. Mais c'est faux. Mon nez était hideux ! Comme une sorte de monstre.
M. Collins : Elle m'a supplié de le casser et de vous dire que c'était un accident. Comme ça vous l'opéreriez sans poser de questions. Je ne voulais pas mais elle a juré qu'elle arrêterait, après ça. J'aime Ellie. La voir souffrir, se détester ainsi, je ne le supportais plus. Je devais l'aider a abréger cette souffrance.
Ellie Collins : Vous allez faire un rapport?
M. Collins : Quel crime ai-je commis? Celui de trop l'aimer ?
Scène 21 : Fac, Amphithéâtre
Prof : C'est l'heure. Posez vos crayons. Faites passer vos copies au bout.
………..
Jude : Ca fait longtemps que je ne t'ai pas vue. Ca va ?
Julia : Oui, j'étais un peu mal fichue mais je ne voulais pas rater cet examen.
Jude : Bien. J'ai cru mourir, sans toi.
Julia : Arrête !
Jude : C'est vrai. J'ai dû écouter les cours. Ces conneries m'ennuient. Pourquoi est-ce si assommant de devenir médecin alors qu'il est si agréable de jouer au docteur ? …. Ca va ?
Julia : Tu as une voiture?
Jude : Oui. Pourquoi?
Julia : Tu peux m'emmener à l'hôpital?
Jude : Oui.
Scène 22 : Dans un bar
Christian : Ce fauteuil est pris?
Grace : Il le sera.
Christian : Vous avez un rendez-vous? Et il vous fait attendre? Il doit avoir des couilles.
Grace : Il a appelé. Et, oui, il a de sacrées couilles.
Christian : Je peux le battre. Je peux vous offrir un autre verre?
Grace : Ca ne rimerait à rien, Dr Troy, vu que c'est a cause de vous que je bois.
Christian : Appelez-moi Christian.
Grace : On ne s'est pas assez vus, aujourd'hui?
Christian : Vous avez bu combien de verres?
Grace : Apparemment pas assez. Je vous vois toujours. Partez, s'il vous plaît.
Christian : Ecoutez, je vous ai accusée, pour Ellie, parce que je ne voulais pas accepter ma propre négligence. J'ai été très con. Je vous demande pardon.
Grace : C’est dommage
Christian : Quoi?
Grace : Pas de témoins. C'est comme voir un OVNI. C'est arrivé pour de vrai mais personne ne le croira.
Christian : Tout est dans la façon de le raconter. Vous avez cru Collins quand il a dit qu'il aimait tant Ellie qu'il devait abréger sa souffrance?
Grace : Je crois qu'il le croit.
Christian : Vous croyez que c'était quoi, de l'amour ?
Grace : Ils ont un lien. Ils se montrent les côtés les plus sombres d'eux-mêmes sans avoir peur de voir l'autre s'enfuir en courant.
Christian : Parce qu'ils sont tous les deux dingues.
Grace : En quelque sorte. Mais c'est une sorte de partage que la plupart des gens ne connaîtront jamais.
Christian : C'est lassant, non? De chercher cette personne?
Grace : Oui. C'est absolument épuisant.
Scène 23 : Grace et Christian font l’amour ……. Puis elle s’en va s’en rien dire.
Scène 24 : Maison de Sean, cuisine
Sean : Je dirai au forum du repos forcé de retirer ça de leur liste anti-ennui.
Julia : C'était vraiment très gentil.
Sean : Ronald sera déçu.
Julia : Qui?
Sean : Le type qui passait l'entretien pour me remplacer.
Julia : Tu envisageais vraiment ça ?
Sean : Oui, je l'envisageais vraiment. Je te faisais passer avant ma carrière. Je sais que tu l’a fais depuis 16 ans. Ca n'est pas aussi facile que ça. Tu l'as dit clairement.
Julia : Bon sang, Sean ! Tu crois que j'ai passé l'examen pour faire une fausse couche?
Sean : Tu connaissais les risques.
Julia : Tu n'es pas le seul à avoir perdu un bébé.
Sean : Mais j'étais le seul à le vouloir. Tu ne m'as même pas appelé pour t'emmener à l'hôpital. Tu as demandé à ce gosse.
Julia : Il était là, c'est tout.
Sean : La vérité c'est que tu ne m'aime, ne nous aiment pas assez pour essayer. C'était un trop grand sacrifice.
Julia : Je ne sais pas où on va. Mais si tu crois qu'en ayant un enfant on peut effacer nos vrais problèmes, alors c'est peut-être mieux ainsi.
Sean : Tu dis que tu es soulagée?
Julia : Pas toi, juste un peu? Où est-ce plus facile de vivre dans le déni et de m'en vouloir ? ……
Sean : C'est le bureau. Allô?
Standardiste : Dr McNamara, j'ai un appel de Leigh Moriata.
Sean : Oui, passez-la-moi. Mlle Moriata, ici le Dr McNamara.
Mlle Moriata : Dr McNamara, je vous appelle de ma soirée de fiançailles.
Sean : Félicitations. Ravi que votre mère ait été convaincue.
Mlle Moriata : Elle n'y a pas cru une seconde.
Sean : Je ne comprends pas.
Mlle Moriata : Mais elle a compris qu'un homme prêt à changer de visage pour plaire à sa belle-mère devait vraiment m'aimer. Si je vous invite au mariage, vous viendrez?
Sean : Bien sûr, si je peux. Merci de m'avoir prévenu.Je suis ravi pour vous.
Fin