Scène 1 : Bureau de Sean
Sean : Dites-moi ce que vous n'aimez pas chez vous, Mme Harkness.
Mme Harkness : Mon mari me traite comme une étrangère.
Sean : Nous faisons du bon travail ici, mais nous ne pouvons pas promettre de sauver nos patients d'un conjoint insensible.
Mme Harkness : Non, je veux dire littéralement. Mon mari a la maladie d'Alzheimer. Il ne me reconnaît plus. Pensez-vous pouvoir me faire ressembler à ça ? C'est la femme dont il se rappelle, la femme qu'il aime. Il a pris cette photo à notre 20ème anniversaire de mariage. Pensez-vous pouvoir me faire encore ressembler à ça ? Peut-être que ça stimulerait sa mémoire.
Sean : Voilà mon problème. Il faudrait plusieurs interventions pour recréer ce visage, et elles ne pourront pas toutes être faites en une fois, si vous luttez contre la détérioration mentale de votre mari. On devrait vous endormir pendant plusieurs heures et, franchement, nous n'aimons pas maintenir les patients de votre âge sous anesthésie si longtemps. En plus, après tout ce travail, vous courrez toujours le risque que...
Mme Harkness : Oh, je sais, je sais. Il pourrait ne pas me reconnaître. Je suis passée par tout ça. Ca vaut le coup. Je n'ai jamais dit ça tout haut avant, mais c'est de ma faute. Je le sais. Il m'a oubliée parce que je l'ai abandonné. Pendant la plus grande partie de notre mariage, Carl était tout pour moi. Et ensuite, après ma ménopause, j'ai eu cette subite poussée d'énergie, et j'ai commencé à écrire des histoires de meurtres mystérieux. Et Carl m'a beaucoup soutenue. Il lisait même mes brouillons, mais ensuite, quand il a exprimé le sentiment que je lui manquais, j'étais plus du genre : "gâche pas mon bonheur...". Et puis j'ai appelé à la maison un soir où j'étais en tournée promotionnelle à Londres, et il a prétendu ne pas savoir qui j'étais. Il a dit que son épouse était partie, et je me suis mise en colère et je lui ai dit que son sens de l'humour était très agressif. Et ensuite, trois jours plus tard, mon fils m'a appelée et m'a dit qu'ils l'avaient trouvé rôdant dans le voisinage en bas de pyjama, sale et déshydraté, et qu'il n'arrivait pas à se rappeler quelle était sa maison. Et, fondamentalement, il ne m'a plus jamais reconnue.
Sean : Je suis vraiment désolé.
Mme Harkness : Docteur, avez-vous déjà blessé quelqu'un que vous aimiez d'une telle manière que ça ne vous semble même pas venir de vous ? Mais ensuite vous ne pouvez pas revenir en arrière et agir différemment …………………. C'est une sorte de douleur que je n'aurais jamais pu imaginer.
Dans les couloirs
Mme Harkness : Je suppose qu'il n'y a aucun moyen de vous convaincre de venir avec moi pour le rencontrer, et voir comment ça se passe entre nous ?
Sean : Mme. Harkness, vous semblez être une femme charmante, et je suis ému par votre situation. Si je pouvais me convaincre que ça soit médicalement sain, je ferais le travail en un clin d'œil. Mais je ne peux pas justifier prendre un si gros risque avec si peu de certitude.
Mme Harkness : Bien ... merci pour votre temps et votre honnêteté.
Homme : Dr. McNamara ?
Sean : Oui ?
Homme : Une injonction pour vous ! ……………………………………………………….
Christian : On peut se faire livrer ? Je ne me sens pas très sociable ce soir. Je te rappelle. Que se passe t'il ?
Sean : Matt vient de me faire remettre un ordre de restriction. Je ne dois pas le contacter ou m'approcher à moins de 200 mètres de lui ………………………………………………….
Générique
Scène 2 : Appartement de Julia
Julia : J'arrive !
Sean : Où est Matt ?
Julia : Je t'ai demandé d'appeler avant, Sean.
Sean : T'es au courant pour cet ordre de restriction ?
Julia : Ordre de restriction ?
Sean : Il a déposé un putain d'ordre de restriction contre moi. Fais pas semblant d'être étonnée.
Julia : Il ne m'en a pas parlé du tout. Mais pour parler franchement, Sean, je n'en suis pas surprise.
Matt : Tu violes la loi.
Sean : Matt, il faut qu'on parle. On est une famille. On ne se traite pas comme des criminels entre nous.
Matt : T'aurais dû y penser avant d'agir comme si t'en étais un. Ou tu ne savais pas que c'était illégal de frapper ses enfants.
Sean : Je suis venu te présenter mes excuses. Matt, chaque nuit en me couchant je revis ce moment où je t'ai frappé.
Matt : Les Services Sociaux m'ont dit que tu viendrais probablement pour essayer de me manipuler pour que je laisse tomber les charges. Ils ont également dit que si tu faisais ça, je devrai te dénoncer. Ils ont dit que ces évènements n'étaient jamais isolés, et tu sais quoi ? Ils ont raison. Je leur ai raconté comment tu avais presque étranglé maman quand elle t'a dit que Christian était mon père.
Sean : Comment tu sais ça ? Pourquoi t'as fait ça ? Tu leur as parlé de ta violence à toi, Matt ? Tu penses pouvoir ignorer ton propre comportement en me diabolisant ? En me virant de ta vie ?
Matt : C'est une autre chose qu'ils ont dite aussi. Les agresseurs essayent toujours de vous inciter à penser que c'est eux la victime. Ouais, salut. J'aimerais vous informer que quelqu'un est en viola...
Julia : Je crois que tu devrais partir maintenant, Sean.
Sean : Je suis ici pour... s'il te plaît...
Julia : Peu importe pourquoi tu es venu ici. Ca concerne Matt. Tu dois partir maintenant, Sean.
Sean : C'est de la vengeance.
Julia : Ecoute, je comprends ta douleur. Mais jusqu'à ce que tu puisses l'exprimer sans nous faire peur, tu n'es pas le bienvenu ici.
Sean : C'est une connerie machiavélique ! T’essaye de me piéger pour obtenir la garde unique et complète des enfants ………………………..
Julia : T'aurais dû me parler de l'ordre de restriction.
Scène 3 : bloc opératoire
………………………………………………………………….
Christian : Rappelle-moi pourquoi on prend la peine de la restaurer, alors qu'elle va recommencer quand la saison du bikini sera de retour ?
Liz : Je suis sortie avec une femme qui s'automutilait. Elle disait qu'elle ressentait une sorte de soulagement après.
Sean : Soulagement de quoi ?
Liz : Douleur émotionnelle dans son cas. Son père était un enfoiré qui abusait d'elle. Ca prend un sens étrangement poétique pour moi. Traiter une sorte de douleur par une autre. Les blessures externes sont gérables. Je veux dire, on peut les voir et les soigner, tandis que la douleur émotionnelle est invisible et indéfinie.
Christian : On est en chirurgie ou bien à une soirée micro ouvert au bar lesbien ?
Quentin : J'ai pensé que vous devriez le savoir. Il y a une autre victime du Découpeur. Elle vient d'appeler. Je l'ai inscrite.
Scène 4 : Bureau de Christian
Sean : J'ai envoyé la victime du Découpeur à Ian Saks. J'ai poliment expliqué que nous avions fait notre part de cas, et qu'il faisait du très bon boulot.
Christian : C'est probablement mieux.
Sean : Tu sais, je me suis rendu compte qu'on n'a pas vraiment parlé depuis la plage. Comment se passe ta thérapie ?
Christian : Que ressens-tu par rapport à l'ordre de restriction ?
Sean : Je me sens vachement mal et désespéré. A ton tour.
Christian : Je n'ai pas suivi la thérapie, Sean. Je vais bien. A part quelques désagréments physiques, j'ai pensé qu'ils diminueraient avec le temps. Quoiqu'il en soit, j'espère qu'ils le trouveront bientôt.
Sean : Quelle sorte de désagréments physiques ?
Christian : On n'a pas une brachioplastie dans une demi-heure ?
Sean : Tu n'as pas répondu à la question.
Christian : Mon trou de balle me fait souffrir le martyr, OK ? Ca fait mal quand je me lève, quand je m'assieds, quand je chie. En fait, ça fait mal tout le temps. Content d'avoir demandé ?
Sean : T'as vu un proctologue ?
Christian : Tu es le seul à être au courant, Sean.
Sean : Alors laisse-moi t'examiner.
Christian : Je pense que ça définit bien le mot "inapproprié".
Sean : C'est quoi le problème ? Quelle partie pourrait me choquer ? Que tu sois ou que tu aies un trou de balle ?
Scène 5 : Salle d’examen
Sean : Expire, Christian ………. Je ne vois rien du tout.
Christian : Pas de fissure ? Pas de... Même pas des hémorroïdes ?
Sean : Rien. Je ne suis pas un spécialiste, mais mon sentiment est que c'est une sorte de douleur fantôme.
Christian : Qui on appelle pour une douleur fantôme ? Les Ghostbusters ?
Sean : Un traumatisme émotionnel peut être ressenti comme une douleur physique. Ce n'est pas juste un nouveau dialecte à la mode.
Christian : En d'autres termes, si j'admets ma douleur intérieure, mon mal au cul partira ……….. Je redoutais l'inévitable moment où j'entendrais parler de la prochaine victime. Comment je me sentirais ? Est-ce que je m'effondrerais ? Et maintenant elle est là, ayant besoin de soins tout comme moi. Et je l'évite …………. Je pense que c'est une opportunité. Je vais la soigner.
Sean : Je ne suis pas sûr.
Christian : C'est exactement ce dont j'ai besoin. Si je l'aide à traverser sa douleur, je peux exprimer la mienne. L'éliminer. Je pense que c'est quelque chose dont nous avons besoin tous les deux, Sean.
Scène 6 : Clinique, dans les couloirs
Sean : Décroche le téléphone, Matt. S'il te plaît. Ne prétends pas que je ne suis pas là. Il faut qu'on parle. C'est la mauvaise manière de...
Mme Harkness : Je suis allée voir trois autres chirurgiens. Ils m'ont tous tourné le dos. Je suis revenue vers vous parce que je sais que vous êtes compréhensif.
Sean : Je compatis vraiment, Mme. Harkness...
Mme Harkness : Venez voir Carl avec moi. Aucune promesse. Juste une heure de votre vie qui pourrait changer complètement la mienne.
Scène 7 : Maison Spécialisée
Femme : Carl ? Vous avez des visiteurs.
Mme Harkness : Salut, chéri. J'ai quelqu'un à te présenter. Voici le Docteur Sean McNamara. Voici Carl.
Sean : Heureux de faire votre connaissance, Carl.
Mme Harkness : Tu veux bien venir avec nous par là ? Il a mangé quelque chose aujourd'hui ?
Femme : Non, et s'il ne commence pas à manger bientôt, on va devoir le mettre sous perfusion. On ne veut pas faire ça, pas vrai Carl ?
Mme Harkness : Merci ! Carl ? Je t'ai apporté un gâteau à la goyave.
Sean : Vous semblez inquiet, Carl.
M. Harkness : Je ne la connais pas.
Mme Harkness : Carl, je suis ta femme Elie, et je viens tous les jours, et aujourd'hui je t'ai apporté ta pâtisserie préférée de chez Alba. Tu te souviens d'Alba ? Nous nous y promenions tous les jours, et nous prenions un cortadito et un gâteau à la goyave. Je n'arrête pas d'essayer. Je ne sais pas quoi faire d'autre.
Sean : Carl, votre femme s'inquiète pour vous. Elle veut que vous mangiez davantage pour rester en forme.
M. Harkness : Vous connaissez ma femme ? Elle est l'amour de ma vie. Elle ne vient jamais me voir.
Sean : Vous devez vous sentir très seul sans votre famille, Carl.
Mme Harkness : Juste une petite bouchée, chérie. Allez.
M. Harkness : Si vous voulez bien m'excuser tous les deux. Je suis au milieu d'un film.
Scène 8 : Bureau de Christian
Femme : Je vous suis si reconnaissante d'avoir accepté de me recevoir.
Christian : C'est le moins que nous puissions faire, Mlle Reynolds.
Quentin : Désolé. Le Dr. McNamara avait un autre rendez-vous et il m'a demandé de le remplacer. Bonjour, je suis le Dr. Costa.
Mlle Reynolds : Je disais juste au Dr. Troy a quel point vous aviez été formidables pour le travail que vous avez fait sur les victimes.
Quentin : Oh, c'est un vilain petit secret que nous partageons entre docteurs. On se sent bien en aidant les autres.
Mlle Reynolds : Oh, rien ne pourrait me convenir davantage. Après avoir fait ma déposition à la police, j'ai décroché mon téléphone et j'ai appelé "Stand Up". Vous savez, le groupe des droits des victimes ? Vous avez entendu parler d'eux ?
Christian : Oui, bien sûr.
Mlle Reynolds : Ils font vraiment un bon boulot. Quoiqu'il en soit, une dame est venue. Elle restée avec moi toute la nuit. Elle a été poignardée par son mari 16 fois, alors elle savait comment me parler.
Christian : C'est une chance.
Mlle Reynolds : Elle m'a appris cette citation. "Les victimes arrivent juste derrière les anges." Elle disait que nous n'étions pas des âmes perdues, que dieu nous avait choisies, pour nous donner une opportunité de devenir plus fortes, plus compatissantes que jamais. Je pense que cette agression est peut-être le miracle que j'ai attendu toute ma vie.
Quentin : Le miracle ?
Mlle Reynolds : Elle m'a donné un but. Une fois que vous m'aurez soignée, je suivrai le programme de formation, et je consacrerai ma vie à aider les autres.
Christian : Un petit conseil, Mlle Reynolds. Ne quittez pas votre travail avant d'être redescendue sur terre.
Mlle Reynolds : Je suis désolée. Je vous ai offensé, Dr. Troy ?
Christian : Non, je ne suis pas à l'aise avec toute cette rhétorique de transformation. On dirait que vous refusez quelque chose.
Mlle Reynolds : Je refuse d'abandonner.
Quentin : J'ai peur que mon collègue ait séché les cours de comportement au chevet d'un malade à l'école de médecine. Mlle Reynolds, allons-nous passer à la chirurgie ?
Scène 10 : Salle d’examens
Sean : Selon votre rythme cardiaque, je ne veux pas vous endormir plus de 5 heures maximum. Donc j'ai choisi ces procédures pour un résultat optimal dans un espace de temps limité. Vous êtes sûre que vous voulez entendre tout ça ? Je dirais que 90 % de nos patients préfèrent ne pas savoir.
Mme Harkness : Cette chirurgie est ma vie maintenant. Je profite de chaque détail.
Sean : OK. On va commencer par les dépôts de graisse et la peau sur les paupières.
Scène 11 : Bloc opératoire, opération des yeux Mme Harkness
Sean : Nous n'allons pas tout retirer, puisque nous savons d'après la photo que vous avez toujours eu les yeux légèrement recouverts.
Scène 12 : Salle d’examens
Sean : On va éliminer un peu vos poches ici
Mme Harkness : Mes sacs Prada, comme les appelle ma belle fille.
Scène 13 : Bloc opératoire, opération des poches de Mme Harkness
………………………………..
Sean : Ca nous laisse environ 3 heures et quart pour votre rhytidectomie.
…………………………….
Scène 14 : Salle d’examens
Mme Harkness : Rhytidectomie sonne comme un animal sauvage d'Afrique.
Sean : Pas tout à fait. C'est votre lifting facial.
Scène 15 : Bloc opératoire, Lifting de Mme Harkness
……………………………………………
Sean : Après l'incision, nous utilisons un extenseur de tissu pour rendre la peau plus souple. Et ensuite, mon moment préféré de la procédure, nous utilisons le sang que nous vous avons pris plus tôt, et le transformons en colle naturelle. Je le maintiens en place pendant 3 minutes. Il ferme tous les espaces morts, et aide à la réparation naturelle du tissu, puisqu'il vient de votre corps.
Scène 16 : Salle d’examens
Sean : Des questions ?
Mme Harkness : Juste une. Etes-vous aussi gentil avec tous vos patients ?
Sean : Vous m'avez demandé s'il m'était arrivé de blesser un proche d'une manière que je déplore. Je suis comme vous. Je veux croire aux secondes chances.
Scène 17 : Chambre des patients
Christian : Mlle Reynolds, avant de vous envoyer en chirurgie, je vous dois des excuses.
Mlle Reynolds : Parce que vous ne m'aimez pas ?
Christian : Je n'ai rien contre vous. Il faut que vous le sachiez. J'aimerais apporter une contribution à votre organisation des droits des victimes.
Mlle Reynolds : Merci.
Christian : Je me sens obligé de vous dire la vérité à propos de quelque chose. J'ai également été victime du Découpeur.
Mlle Reynolds : Oh, mon dieu. Je ne savais pas.
Christian : Ecouter votre histoire a été difficile pour moi. Il m'était difficile d'accepter la manière remarquable dont vous avez géré votre agression, alors que je suis encore plein de ressentiment et que je lutte avec des problèmes résiduels. J'ai été dur, et j'en suis désolé. Vous allez bien ?
Mlle Reynolds : Je ne pense pas pouvoir en parler. Ca vous dérangerait qu'on n'en parle pas ?
Christian : Je suis désolé, je croyais que vous aviez dit qu'en parler vous aidait à vous sentir mieux.
Mlle Reynolds : C'est juste que quand je commence à en parler, je me sens... vraiment malade. Je ressens votre douleur, vous savez ? Mais je dois prendre soin de moi. Je suis sur le point de me faire opérer. Je ne peux pas me laisser aller.
Christian : Bien sûr.
Mlle Reynolds : Maintenant, concernant mon visage, je voulais vous demander quelque chose à propos de mon nez. Je l'ai toujours détesté. Pensez-vous pouvoir le rendre plus joli, puisque je serai endormie de toute façon ?
Christian : Après tout ce que vous avez traversé, je dirais qu'une rhinoplastie est la dernière chose dont vous aviez besoin.
Mlle Reynolds : Et mes lèvres ? Pourrions-nous les rendre plus pulpeuses ou autre ?
Christian : Mlle Reynolds, je pense que nous devrions discuter d'opérations facultatives ultérieurement.
Scène 18 : Maison de Sean
Annie : Papa, qu'est-ce qu'ils appellent le "repas du thé" ?
Sean : Je ne sais pas chérie. On demandera au serveur ……………………….
Femme : Bonjour. Nous sommes des services familiaux. Je suis Mlle James, voici M. Riskin. Etes-vous Mr. McNamara ?
Sean : Docteur McNamara. En quoi puis-je vous aider ?
Mlle James : Nous avons reçu un appel de l'un de nos centres de violence domestique rapportant un incident vous impliquant, vous et votre fils.
Sean : Ce n'est pas le bon moment. Ma fille et moi nous apprêtons à sortir.
M. Riskin : Quand l'un de ces rapports nous arrive, nous sommes tenus par la loi d'interroger les autres enfants de la famille. Nous devons parler à votre fille. Comment tu t'appelles ?
Annie : Anne Katherine McNamara.
Sean : Vous avez des problèmes d'audition ? Ce n'est pas le bon moment.
M. Riskin : C'est le seul moment, monsieur... Docteur McNamara.
Mlle James : Nous devons déterminer si des mesures doivent être prises.
Sean : Des mesures ? De quoi vous parlez ? Quelles mesures ?
Mlle James : Nous devons déterminer si votre fille est en danger en restant avec vous, donc il serait utile que vous coopériez ………. Quel est le meilleur endroit pour que votre fille et moi parlions en privé ?
Sean : Chérie, va dans ma chambre avec Mlle James. C'est OK …………
Dans la chambre
Mlle James : Ton papa s'est-il déjà mis en colère, Anne ? ……. Il t'a fait peur ?
Dans la cuisine
Sean : Bien sûr que je me mets en colère. Pas vous ? Se mettre en colère est illégal ?
Dans la chambre
Mlle James : Anne, je vais devoir examiner ton corps pour voir s'il y a des contusions maintenant.
Annie : Je vous ai dit qu'il ne m'avait jamais frappée ! Jamais !
Dans la cuisine
M. Riskin : Votre fils a dit que vous aviez presque tué votre femme. Il dit qu'il y a une bosse dans le réfrigérateur à l'endroit où sa tête a cogné. Parlez-moi de ça.
Sean : Qu'essayez-vous de prouver, là ?
Dans la chambre
Mlle James : Comment t'as eu ce bleu, Anne ?
Annie : En jouant au foot. Non ! Ca fait mal ! Ow ! Stop !
Sean : Qu'est-ce que vous faites à ma fille ?!
Annie : Je lui ai dit que tu ne m'avais jamais frappée, papa.
Mlle James : Elle a une contusion sur la cuisse gauche, la jambe droite et une croûte sur le coude droit.
Sean : Elle joue au football, espèce de connasse ! Retirez vos mains de ma fille, sortez de ma maison ! Tous les deux !
M. Riskin : J'ai peur que ça ne soit pas si simple, Dr. McNamara.
Scène 19 : Salle de repos
Quentin : Comment ça s'est passé les excuses ?
Christian : Elle ment. Elle a tout inventé. Rhéa Reynolds n'est pas une victime du Découpeur.
Quentin : Que suggères-tu ? C'est son chat qui a fait ça ?
Christian : Mon avis ? C'est une présentation unique du syndrome de Münchhausen. Elle s'est fait ça toute seule pour attirer l'attention.
Quentin : Münchhausen. Et tu sais ça parce que...
Christian : Parce qu'elle m'a demandé de refaire son nez.
Quentin : Je n’appellerais pas ça Münchhausen. J'appellerais ça une évaluation réaliste de soi-même. Je pense qu'on devrait le faire.
Christian : Tu n’y est pas. "La beauté est une malédiction sur le monde." C'est ce que le Découpeur dit à ses victimes. Il cherche à défigurer la beauté. Elle n'a absolument rien d'attrayant.
Quentin : tu as appelé Kit au sujet de ta théorie ?
Christian : L'inspecteur McGraw n'est plus dans mes raccourcis SMS.
Quentin : Christian, le fait qu'elle ne ressente pas la même douleur que toi ne veut pas dire qu'elle ne soit pas légitime.
Scène 20 : Maison de Sean
Julia : Qu'est-ce qu'il se passe ici ?
Sean : Je vais laisser Fric et Frac t'informer.
Mlle James : Bonsoir, Mme. McNamara. Lynn James, Services de Protection de l'Enfance. Ainsi que votre mari vous l'a dit au téléphone, nous sommes passés aujourd'hui pour parler à votre fille. C'est obligatoire suite à l'ordre de restriction de votre fils. Quand il y a eu de la violence dans un foyer, nous voulons nous assurer qu'aucun autre enfant n'en a été victime.
Julia : Mais vous n'avez trouvé aucune victime, alors c'est à quel sujet ?
Mlle James : Nous avons déterminé que votre fille était significativement affectée par les problèmes de colère de son père.
Annie : J'ai jamais dit ça !
Mlle James : Je vous assure, Mme. McNamara, que nous sommes formés pour détecter les craintes subtiles et non-dits.
Julia : Va chercher tes affaires, ma chérie ……………. Vous n'avez aucun droit de mêler notre fille à ça. Elle n'a aucune crainte, non-dit ou autre.
Mlle James : Il est parfois dur de voir ces choses quand vous en êtes trop proches. C'est notre boulot de protéger les enfants.
Sean : Vous avez déjà dit ça.
Julia : Excusez-moi, mais l'un de vous a-t'il des enfants ?
M. Riskin : Voilà notre décision. Jusqu'à ce que Mr. McNamara suive un programme de gestion de la colère, ou que l'ordre de restriction soit annulé comme par magie, Anne ne doit pas rester seule avec lui.
Julia : J'ai vraiment du mal à le croire !
Sean : Doucement, Julia. On ne peut pas se permettre deux parents violents. Dis au revoir à papa, chérie …………………….
Annie : Je n'ai rien dit de mal, papa. Tu me crois, hein ? …………..
Sean : C'est pas de ta faute, mon bébé.
Scène 21 : Bloc opératoire, opération de Mlle Reynolds.
Mlle Reynolds : Ca va faire très mal après ? Parce qu'après ce que ce monstre m'a fait... Je ne suis pas sûre de pouvoir en supporter plus.
Liz : Je pense pouvoir dire que vous ressentirez une gêne moyenne, OK ? ………………… Comptez à rebours à partir de 10, OK, Rhéa ?
Mlle Reynolds : 10, 9, 8...
Quentin : Vous avez changé d'avis, docteur?
Christian : C'est encore McNamara/Troy. Quelle qu'en soit l'origine, les cicatrices de cette patiente doivent être soignées.
Scène 22 : Chambres patients
Sean : Elie !? Qu'est-ce que vous faites ?
Mme Harkness : J'étais impatiente.
Sean : A quoi pensiez-vous ?
Mme Harkness : Je ne sais pas. Je viens de me réveiller et tout ce à quoi je pensais c'était au nombre de jours où je devrai rester loin de Carl.
Sean : Alors vous pensiez gagner du temps en arrachant vos pansements ? Vous avez arraché certaines de vos agrafes. Il y a une phase de cicatrisation. Elle est cruciale. Vous ne pouvez pas sauter direct à la bonne partie. La vie n'est pas comme ça.
Mme Harkness : J'ai lutté contre le temps si longtemps. Il a brusquement pris le meilleur de moi ……… Oh, je suis tellement embarrassée. A quel point j'ai fichu en l'air votre beau travail ?
Sean : Je peux le réparer. Mais vais-je devoir vous surveiller 24 heures sur 24 ?
Mme Harkness : J'étais juste vraiment droguée, ou ne m'avez-vous pas dit que vous deviez passer la journée avec votre fille ?
Sean : C'est, heu... difficile avec ma famille en ce moment.
Mme Harkness : Je présume qu'il faudra un moment pour cicatriser. La vraie douleur est dans l'attente, n'est-ce pas ?
Sean : On dirait bien.
Scène 23 : Bloc opératoire, opération de Mlle Reynolds.
Mlle Reynolds : Mes orteils sont froids. Je peux les sentir. Quand est-ce que l'anesthésie agit ? A...a...attendez ! Attendez une minute ! Ca brûle. Pourquoi je sens ça ?
Christian : Regarde ça.
Mlle Reynolds : Oh, mon dieu ! Qu'est-ce que vous faites ?! Stop ! S'il vous plaît !
Christian : Ce n'est pas une coupure nette. Il y a une avulsion du tissu fondamental et macération.
Mlle Reynolds : Je peux sentir ça !
Christian : Mon dieu. Ca a dû être fait avec un couteau dentelé.
Mlle Reynolds : Stop ! S'il vous plaît !
Quentin : tu vas devoir exciser une marge plus large de tissu pour te débarrasser de ces bords déchiquetés.
Liz : Le Découpeur n'a jamais utilisé de couteau dentelé auparavant, n'est-ce pas ? Je pensais qu'il aimait la précision.
Christian : Je vous l'ai dit, elle a fait ça elle-même. On dirait qu'elle a utilisé un couteau à pamplemousse.
Mlle Reynolds : Qui s'en préoccupe de ce que c'était, crétin ?! Stop ! Je peux sentir ça ! Je sens la douleur ! Je ne la supporte pas ! Je ne la supporte plus ! Stop ! S'il vous plaît ! Je peux sentir ça ! Je peux... Stop ! Je peux sentir ça ! Je sens la douleur !
Scène 24 : Chambre des patients
Homme : Je représente Mlle Reynolds dans sa plainte contre McNamara/Troy. Elle a été traumatisée pendant son opération et elle m'a appelé. Je travaille pour le service public.
Christian : Traumatisée dans quel sens ?
Mlle Reynolds : Je vous l'ai dit, j'ai tout senti. Chaque seconde.
Avocat : Ma cliente n'a pas bénéficié d'une anesthésie correcte durant son intervention. Elle était éveillée pendant l'opération.
Quentin : C'est impossible.
Mlle Reynolds : Elle prétend qu'elle était paralysée et incapable de communiquer avec vous.
Christian : Elle ment. Elle le fait souvent.
Avocat : Ma cliente n'a aucune raison de mentir, Dr. Troy. Elle souffre clairement de désordre post-traumatique et est ainsi autorisée à recevoir un dédommagement financier pour la douleur et la souffrance qu'on lui a infligées en ces lieux.
Christian : Votre cliente n'est pas seulement une menteuse, Mr. Baerwitz, c'est une fontaine d'horreur et d'inventions d'aliénée. Je vous ai percée à jour. Vous voulez juste notre argent pour courir vous faire refaire le nez et cette augmentation de poitrine pour laquelle vous pourriez mourir. Laissez-moi être clair. Nous ne vous donnerons pas un seul centime.
Mlle Reynolds : Vous me détestez. Vous m'avez toujours détestée.
Quentin : Excusez-moi. Mlle Reynolds, pourquoi ne pas... S'il vous plaît, dites-nous juste avec vos propres mots ce que vous avez ressenti durant l'opération.
Mlle Reynolds : Il m'a fait ça parce qu'il veut que tout le monde souffre comme lui. Il l'a admis.
Quentin : D'accord, essayons d'être aussi raisonnables que possible. Tenons-nous en aux faits. Chacun de nous.
Mlle Reynolds : Voilà les faits, docteur. J'étais allongée là, éveillée et complètement paralysée pendant que vous excisiez une marge plus large de tissu. Ca vous semble familier ? Ca faisait comme si vous me détachiez le visage.
Christian : On va vérifier les stats avec notre anesthésiste, nous entretenir avec notre avocat, et revenir vous voir.
Avocat : Ca ne va pas disparaître parce que vous le voulez, docteur. Vous serez tenu pour responsable.
Christian : Et à propos de votre cliente ? Elle a alerté les medias pour des blessures qu'elle s'est infligées elle-même, se moquant de la douleur des vraies victimes.
Mlle Reynolds : J'ai été une victime du découpeur, mais aussi la votre !
Christian : Pour faire ce que vous avez fait, vous ne devez rien sentir.
Quentin : Christian. Chris...
Mlle Reynolds : Je l'ai sentie.
Christian : La seule chose que vous sentez c'est la lueur des projecteurs qui, selon vous, validerait votre existence !
Mlle Reynolds : Vous avez dit que j'avais utilisé un couteau à pamplemousse, mais c'est faux ! J'ai utilisé un couteau à pain. Et cette douleur n'était rien comparée à celle que j'ai ressentie sur votre table ……………………….. Je ne le supportais plus. Devenir invisible, comme un fantôme. Je ne supportais plus d'entrer encore une fois dans un bar, de m'asseoir et que personne ne fasse attention à moi. Ce n'est pas comme s'ils pensaient que je suis laide. C'est comme si je n'étais pas là. C'est ce qui fait le plus mal. Alors, oui, couper mon visage m'a fait mal... mais ça a fait tellement de bien plus tard, à cet autre niveau. Les gens étaient si incroyablement gentils avec moi quand ils pensaient que j'étais une victime du Découpeur. A part vous. Pourquoi vouliez-vous me faire souffrir comme ça ?
Scène 25 : Maison spécialisée
Sean : On va s'avancer ensemble. Et si les choses se passent comme nous l'espérons, je disparaîtrai.
Mme Harkness : C'est pas trop, les cheveux ?
Sean : Elie, vous êtes superbe. A l'intérieur et à l'extérieur …………………
Mme Harkness : Hello, Carl.
M. Harkness : Hello. Vous êtes très jolie …….. Je vous connais ? Ma mémoire n'est pas très bonne …… Quel est votre nom, déjà ?
Mme Harkness : Je suis Elie.
M. Harkness : Elie ? …………………. Voici ma petite-amie, Trudy …………………..
Mme Harkness : Heureuse de vous rencontrer, Trudy.
Sean : Si ça peut vous être d'un quelconque réconfort, je serais vraiment honoré de dîner avec vous …………………….
Mme Harkness : Merci …………. Mais je vais rester ici et... tenir compagnie à Carl et Trudy.
Scène 26 : Maison de Sean
Sean : Bon dieu, Matt, tu m'as fait peur...
Matt : Je suis venu te dire que j'ai stoppé la procédure aujourd'hui et annulé l'ordre de restriction.
Sean : Merci, Matt. Tu as pris la bonne décision. Tu ne le regretteras pas, je te le promets. Un toast... A notre réconciliation !
Matt : Je l'ai fait pour maman. Toi et moi... c'est terminé.
Sean : Reviens ici, Matt.
Matt : Pourquoi ? Pour que tu puisses à nouveau me frapper ?
Sean : Non. Pour que tu me frappes. Allez. Reviens ici et envoie-moi ton meilleur coup de poing. Douleur pour douleur. Comme ça on sera quittes. Allez. Frappe-moi. Je t'en supplie.
Matt : T'es pathétique.
Scène 27 : Clinique
Christian : Je pensais bien te trouver ici.
Liz : La bouteille de Diprivan que j'ai utilisée pour Rhéa Reynolds a disparu dans le plus grand système sanitaire du Comté de Dade, mais j'envoie ce lot au labo pour une analyse.
Christian : Ont saura ce qu’il s’est passé
Liz : Avant ou après qu'elle ait parlé aux medias, et que mon erreur vous coûte tout ce que vous et Sean avez mis toute une vie à construire ? Je veux que vous me suspendiez jusqu'à ce que les résultats reviennent du labo.
Christian : Pourquoi ?
Liz : Parce qu'au moins comme ça, il apparaîtra qu'on a pris une décision. Ca donne l'apparence d'une enquête interne responsable, ce qui est ce que nous devons faire, Christian.
Christian : tu veux vraiment nous aidez ? Test-le sur moi. Si quelqu'un sait ce que ça fait d'être paralysé et de tout sentir quand même, c'est moi.
Liz : Je ne peux pas faire ça, Christian.
Christian : Si, tu peux. Quelques moments d'oubli me seraient utiles ………………………….
Scène 28 : Maison de Sean
Il sort un couteau et le pose sur le plan de travail
Scène 29 : bloc opératoire
Liz : Compte à rebours en partant de 10.
Scène 30 : Maison spécialisée
Carl, Elie et Trudy regardent la télé
Scène 31 : Maison de Sean
Assied a la table de la cuisine, il relève sa manche et s’entaille l’avant bras
Scène 32 : Bloc opératoire
Christian : 7... 6... 5... 4...
Scène 33 : Maison de Rhéa Reynolds
Découpeur : Vous avez fait une erreur, Rhéa. Tout va bien. Ne vous en faites pas. Parce que je vais vous donner tout ce que vous avez toujours voulu. La vraie douleur.
FIN (Ecrit par Sophia81)